
Yaoundé, le 10 octobre 2025. À deux jours de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, le président de la Commission des Droits de l’homme du Cameroun (CDHC), le Professeur James MOUANGUE KOBILA, a reçu en audience Son Excellence Bernard MAKUZA, ancien Premier Ministre du Rwanda, Chef de la délégation de l’Union africaine (UA), dans le cadre de la mission d’observation électorale déployée par l’UA au Cameroun.

Le Professeur James MOUANGUE KOBILA était accompagné, pour la circonstance de :
- M. Guy Armand ESSERY A ZOM, Chef de la Division de la promotion et de la protection ;
- Mme Lydie Francine WO’O épouse ENAMA MANGA, chef de Cabinet du président ;
- Mme Marie Chantal MENDOMO épouse SAME, chef de l’Antenne régionale du Centre ;
- Mme Mabel SHU NYAMBOLI, chef du service de la coopération, de la documentation et de la recherche et de
- Mme Audrey Rosalie MBONO, cadre à la Cellule de la Communication.
Le Chef de la délégation était assisté de :
- M. Calixte A. MBARI, ambassadeur ;
- Mme Amal CHEIKH, coordonnatrice de la mission, par ailleurs Chef de Division à l’Union africaine ;
- M. Alain MOULOD, expert électoral de la mission ;
- M. Crépin CYEMEZO, assistant du Chef de mission.
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du dialogue institutionnel régulier entre la Commission des Droits de l’homme du Cameroun et les partenaires internationaux œuvrant pour la promotion des Droits humains, la transparence et la paix en période électorale.
Dès l’entame de la rencontre, Son Excellence Bernard MAKUZA a exprimé sa reconnaissance pour l’accueil réservé par la CDHC, tout en saluant le professionnalisme de l’institution : « Je tiens à vous remercier pour l’accueil chaleureux que vous nous avez réservé. Permettez-moi de vous féliciter pour l’accréditation internationale au ‘statut A’ que la CDHC a obtenue. Elle témoigne du sérieux et de la crédibilité de votre institution. »
Le Chef de la délégation a ensuite précisé l’objet de la mission de l’Union africaine : « Nous sommes ici dans le cadre de l’observation de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025. Une quarantaine d’observateurs seront déployés à travers le pays pour suivre le déroulement du scrutin. Nous souhaitons recueillir votre analyse de la situation politique et du climat électoral à la veille du vote. »

En réponse, le président de la CDHC a brossé un bref historique du climat des élections présidentielles au Cameroun depuis le retour au pluralisme en 1992 avant d’exprimer sa satisfaction quant à l’évolution du contexte politique et électoral : « Je suis heureux de constater que le climat politique s’est apaisé […]. Globalement, nous observons un climat à la fois enthousiaste et marqué par une saine conflictualité démocratique. »
Le président de la CDHC a par ailleurs relevé que certains dysfonctionnements subsistent, notamment en matière d’équité médiatique et d’affichage : « Nous avons noté que le droit électoral est parfois mis à mal, aussi bien par les acteurs de l’opposition que par ceux du pouvoir, en particulier dans la répartition du temps d’antenne des journaux télévisés et dans l’utilisation des espaces d’affichage. »
Le Professeur James MOUANGUE KOBILA a également rappelé les efforts entrepris par la Commission pour garantir un suivi rigoureux du processus électoral, soulignant la publication deux jours plus tôt du communiqué de la CDHC relatif au scrutin présidentiel et les observations faites sur le communiqué du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’homme, autant que le déploiement sur le terrain de 12 commissaires et de toutes les 11 Antennes régionales et de l’Antenne départementale de la Commission.

Son Excellence Bernard MAKUZA n’a pas manqué de saluer la rigueur et l’objectivité de la CDHC : « Nous vous encourageons à poursuivre dans cette voie d’impartialité et de professionnalisme. À l’Union africaine, nous attachons une grande importance au respect du cadre juridique interne. Les efforts que vous déployez pour accompagner le bon déroulement du processus électoral au Cameroun méritent d’être salués. Je suis vraiment très heureux pour cette assurance aussi bien à votre niveau qu’au niveau des institutions étatiques. Une Commission de Droits de l’homme est une Institution très importante, précisément dans le cadre d’une élection telle que celle-ci. Et félicitations […] nous constatons que cette accréditation internationale au ‘statut A’, montre votre sérieux et la crédibilité de la CDHC. Bien entendu, une institution qui possède cette crédibilité, il était primordial que nous nous adressions à elle pour nous informer de la situation qui prévaut en ce contexte particulier. »
L’audience qui a commencé à 14 heures 12, s’est achevée à 15 heures 8, par la remise des publications récentes de la CDHC à Son Excellence Bernard MAKUZA. Il s’agissait du communiqué relatif à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, de celui sur la montée des discours de haine et l’incitation à la violences dans les médias du 22 septembre 2025, et des Observations de la CDHC sur le communiqué du Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’homme, ainsi que du Compendium des Déclarations publiées par la CDHC en 2024 et de janvier à juillet 2025, assortis de divers documents d’information et de sensibilisation, dont les plaquettes « Actions de la CDHC en 2024 en 15 points » et « Situation des Droits de l’homme au Cameroun en 2024 en 15 points ».

À la sortie de l’audience, s’adressant à la presse, le Chef de la délégation de l’UA a rappelé l’objet de la visite de la mission qu’il conduit à la CDHC « L’objet de la visite à la CDHC fait partie de ce que nous faisons, quand nous arrivons dans un pays en tant que mission d’observation. Nous sommes à la disposition des institutions nationales, des candidats, des partis politiques, de la société civile, afin d’échanger d’abord ; nous voulons obtenir le maximum d’informations diverses, pour que nous puissions nous faire une opinion. Mais nous observons aussi ce qui se passe autour d’une élection comme celle-ci, depuis la période préélectorale jusqu’au scrutin, puis après. L’Union africaine est présente pour accompagner et soutenir les processus démocratiques dans les pays membres. Mais en premier lieu, il y a la Commission des Droits de l’homme qui fait son travail et le simple fait qu’elle existe est déjà une excellente chose. […] Nous ferons une déclaration préliminaire le 14 vous êtes d’ailleurs invités, puis, au bout d’un mois, nous rédigerons un rapport contenant nos observations, nos appréciations et des bonnes pratiques pour un renforcement futur du processus. »
Source : celcom CDHC