
Le Ministre camerounais des Travaux Publics a présidé, du 14 au 17 avril dernier à Yaoundé, une série de réunion consacré à l’identification des différentes contraintes et d’y trouver des solutions nécessaires, pour l’avancement et l’achèvement de 98 projets. A la clé, bon nombre de points qui convoquent l’amélioration dans la rigueur du suivi administratif, technique et financier desdits projets.


« Notre revue des projets d’infrastructures s’achève avec bon nombre de points qui convoquent l’amélioration dans la rigueur du suivi administratif, technique et financier des projets. Il a transparu la nécessité pour nous de mieux anticiper, mieux suivre, mieux partager nos expériences et mieux définir les approches. Tout au long de nos échanges, j’ai donné des orientations qui feront l’objet des relevés, des orientations de la revue.
Quoiqu’il en soit, je voudrais rappeler un certain nombre de choses. Il convient de retenir comme boussole dans la réussite comme condition de succès dans l’exécution des obligations qui nous incombent.

D’abord, les routes. Nous avons arrêté une note de stratégie d’entretien durable des routes en terre, qui précise l’enchaînement des prestations. Il est bon que cette note soit au mieux vulgarisée auprès de tous les délégués régionaux et à tous les responsables des services centraux. Les ingénieurs doivent s’y inspirer, pour définir les prestations phasées, pour arrêter les périodes d’exécution phasées. Autrement dit, les prestations phasées doivent s’adosser sur la note de stratégie d’entretien durable des routes en terre.
Nous avons arrêté également une stratégie d’entretien courant, périodique ou confortatif des routes bitumées. Cet enchaînement doit être également respecté. Il faudra compléter ces deux stratégies, par les procédures d’exécution. Il me semble que cette insuffisance pourrait expliquer les déficits dans le respect de ces deux notes de stratégie.
Je charge conséquemment l’Inspecteur général chargé des questions techniques de s’en saisir pour que les procédures visant le respect de ces stratégies soient complétées.

Toujours dans le suivi, le guide de l’ingénieur est votre boussole. Dans ce guide se trouvent les modèles des lettres de missions, de rapports de missions. Ce sont-là les conditions de succès qu’il faut respecter quand nous allons vers la quête des rendements meilleurs.
D’une manière générale, s’agissant toujours des routes, nous ne pouvons intervenir efficacement sur un réseau routier que l’on ne connait pas. Le Délégué régional des Travaux publics, le Délégué départemental des Travaux publics, le Chef de Subdivision des routes…doivent connaître le réseau routier. C’est le préalable.
Pour les responsables des Services déconcentrés, ils vont vers les maires, les présidents de région, les sous-préfets, les préfets, les gouverneurs. Pourquoi vers les maires? Nous avons une nomenclature des routes communales; vers les présidents de région, nous avons des routes régionales et nous-mêmes, nous avons des routes nationales. La confrontation de ce que détiennent les maires et autres présidents de région avec le vécu résultant des missions de terrain amène ces responsables des services déconcentrés à arrêter une situation de référence. Sur le préalable à réaliser à la prise de service quand on n’a pas une situation de référence, on ne peut pas savoir où intervenir. Il s’agit des routes, des ouvrages d’art et plus spécifiquement pour les ouvrages d’art, c’est une question d’exhaustivité, qui est une reconnaissance visuelle. Cela constituera ce que nous appelons la situation de référence, qui peut nous amener à prescrire telle ou telle autre action. Il faut donc un suivi plus étroit des travaux en éloignant les rapports à caractère conflictuel. Ce suivi étroit étant assorti des rapports à périodicité déterminée, à tout au moins des rapports mensuels.

Nous avons parlé des bâtiments, pour observer que notre rôle d’accompagnement, me semble-t-il, se joue convenablement. Il y a des insuffisances de la part de certains collaborateurs des services déconcentrés qui, délibérément, provoquent des retards dans le traitement des décomptes. J’ai deux cas. Nous nous sommes déjà débarrassés du premier cas. Il reste le deuxième. Nous allons nous en débarrasser aussi. Les décomptes s’examinent en réunion de chantier. Vous avez des réserves à émettre sur les décomptes, vous les émettez autour de la table. Il est hors des questions que les décomptes se promènent dans les bureaux. Autant nous encourageons ceux qui font bien, comme la présentation concernant les bâtiments, autant nous allons aussi décourager d’autres qui ne font pas bien par des sanctions négatives.
Je demande donc qu’une période de dix jours visant la contractualisation de tous les travaux encore en attente soit arrêtée. Cette période va courir dès le lendemain. Je prendrais quelques exemples pour l’illustrer ce que je dis : d’abord, les travaux de la nationale 9 lot 1, où nous avons prononcé la réalisation d’un contrat et qui est en cours d’attribution à une deuxième entreprise. Vous verrez que nous avons déjà reçu du Ministère des Marchés Publics les indications que nous avons sollicitées.

Ensuite, la falaise de Dschang. D’une manière générale, le contrat est la commande du maître d’ouvrage. Certaines entreprises qui veulent davantage gagner parfois entreprennent de modifier la consistance des travaux à leur entendement. Je demande à mes collaborateurs de faire œuvre de fermeté et en cas de nécessité de toujours rendre compte. Je prends un exemple : si j’arrête une structure de chaussée qui ne doit faire que dix années, je l’ai arrêté. Il est hors des questions que vous veniez, par des subterfuges dire, je veux ceci, pour que la structure de chaussée fasse vingt ans. Non! Ce n’est pas vous qui assumé le coût. Je ne doute pas un seul instant que mes collaborateurs comprennent que nous n’avons que des intérêts qui divergent de ceux des partenaires techniques et autres. Les intérêts de ceux-là, c’est le profit; nous, nous voulons réaliser des projets pour l’intérêt général. Il faut donc se conformer à la commande du maître d’ouvrage. Si la modification de la commande du maître d’ouvrage s’avère indispensable sur la base des rapports techniques, nous devons enfin sortir de cette question de retard des payements. Notre réglementation a prévu les intérêts moratoires. Les entreprises qui soumissionnent font valoir leurs capacités financières, c’est-à-dire leurs possibilités à préfinancer les travaux jusqu’à hauteur de tel montant. Donc, il est hors des questions que l’on retarde les travaux, parce qu’il n’y aurait pas de payement de 100.000 Fcfa, 200 millions ou 01 milliards de Fcfa sur une période donnée. Les chefs d’entreprises, les missions de contrôle ne sont pas vos amis. Ce sont vos partenaires. Ce ne sont pas nos amis, ce sont plutôt nos partenaires.
Je demande secondement qu’il me soit soumis le parapheur de la revue, qui reprend les ordres de services à sanctionner, les actes divers à faire valoir et je demande au Directeur général des Travaux d’Infrastructures, au Directeur général des Études Techniques chacun en ce qui le concerne d’organiser désormais tous les 21 jours des réunions de suivi à leurs niveaux.
Nous avons enfin engagé des travaux d’entretien confortatif sur bon nombre d’axes routiers pour relever leurs niveaux de services en attendant leur construction. Ce sont des routes nationales de notre réseau structurant. Il est bon d’y veiller efficacement en bavardant moins et en agissant plus. Rien n’interdit un ingénieur de descendre sur le terrain et d’apprécier ce qui est fait de manière à anticiper. Je prends un exemple : lundi avant-dernier, j’ai fait une descente surprise sur la nationale 9, j’ai vu qu’il n’y avait aucune activité. Je n’en ai pas fait cas. J’ai juste annoncé des sanctions. Et, les entreprises sont sur le terrain. J’encourage les uns et les autres dans l’accomplissement des obligations qui sont les leurs en les invitant à la rigueur, au désintéressement et à la quête de performances ».
Propos recueillis par Bertrand TJANI