Le Ministre de la Jeunesse et de l’Education Civique, Mounouna Foutsou a présidé le 04 octobre 2022 dans la Salle de Conférences de l’Hôtel Mizao de Maroua, la Sixième Session Ordinaire du Comité de Pilotage du Projet d’Appui à la Résilience Socioéconomique des Jeunes Vulnérables des Régions du Nord du Cameroun.
Le Cameroun, Etat-charnière entre l’Afrique occidentale et l’Afrique centrale, est un pays relativement stable dans une région marquée par de nombreux conflits armés. II partage ses frontières avec six pays différents, parmi lesquels la République Centrafricaine, le Tchad et le Nigeria subissent des conflits armés qui affectent aussi les zones frontalières avec le Cameroun. L’infiltration de Boko Haram dans la région de l’extrême-Nord à partir du Nigeria représente une menace particulière. Cette région a subi plusieurs attentats suicides, des recrutements (forcés) de jeunes femmes et hommes et des enlèvements de victimes locales et occidentales. Les activités de Boko Haram s’étendent, de manière moins intense, dans les régions du Nord et de l’Adamaoua (surtout des enlèvements et recrutements). Ces facteurs de conflit externes renforcent les conflits internes et structurels, de même qu’ils accentuent la pauvreté et le manque de perspectives dans les régions septentrionales. Les jeunes s’en sortent particulièrement affectés par ce contexte marqué par un accès difficile à la formation professionnelle, à l’emploi ou aux activités génératrices de revenus et aux moyens financiers nécessaires, ainsi qu’une insuffisante intégration sociale.
Ainsi, le gouvernement camerounais, conscient des besoins de développement du septentrion, a reconnu l’importance de ces défis sécuritaires et politiques et a développé plusieurs initiatives au bénéfice des populations en général et des jeunes en particulier, avec l’aide de ses partenaires, notamment la Coopération allemande. Dans ce cadre, le « Projet d’appui aux Jeunes Défavorisés dans l’extrême-Nord du Cameroun (Pajed) » a été mis en œuvre par la GIZ à titre pilote en 2015 pour le compte de l’Union Européenne. A son terme, les jeunes bénéficiaires ont montré un grand intérêt pour les mesures d’insertion économique et sociale. Les autorités gouvernementales et non-gouvernementales, de plus en plus conscientes des dangers d’une désintégration.
En effet, l’objectif général de cette sixième session ordinaire du Comité de pilotage (Parse) qui s’est déroulé le 04 octobre dernier visait à optimiser la mise en œuvre du projet. Comme objectifs spécifiques il était question de visiter les réalisations du projet ; d’apprécier les résultats atteints et enfin définir les modalités de pérennisation des acquis du projet. Ledit projet est mis en œuvre en partenariat avec l’Organisation Non Gouvernementale de la coopération Allemande, GIZ.
Dans sa prise de parole, Andreas Kahler, Chef de Projet Parse s’est réjoui de la tenue de cette session qui contribue à l’évaluation de la mise en œuvre du PARSE, rendue à sa phase III. Il fait savoir que 382 jeunes dont les jeunes filles et garçons ont été financés pour le compte de la phase II. Il a également souligné la contribution des collectivités territoriales décentralisées pour la mise en œuvre du projet.
A sa suite, la présentation du bilan de la phase 2 est faite par Soilihou Mforain, Coordinateur National du Parse présente le l’exécution du PARSE II au cours duquel les résultats sont satisfaisants. 40% des jeunes soutenus ont un revenu supérieur au Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (Smig) avec un accès facile aux services sociaux de base. Il y souligne la contribution des Centres Multifonctionnels de Promotion des Jeunes et des anciens bénéficiaires du Parse dans la réalisation de la phase Il. Cependant, il met en exergue quelques difficultés assortis des leçons apprises afin de contribuer à plus d’insertion des jeunes des régions Septentrionales.
Toutefois, les échanges se sont déroulés sous la conduite du Ministre de la Jeunesse et de l’Education Civique (Minjec), Mounouna Foutsou. Les représentants des administrations publiques partenaires présents ont dit leur satisfaction pour le bilan présenté. Pour les délégués régionaux notamment celui de la région du Nord, la digitalisation à travers le e-commerce serait une solution pour donner de la visibilité aux activités des jeunes financés dans le cadre du Parse. La méthodologie des travaux de la session 2022 du Comité de Pilotage du Parse s’est faite en différentes présentations par des intervenants identifiés. Ces communications ont laissé place à des échanges assortis de recommandations donnée par le rapporteur général du Parse/Phase II, Mathias Raina Houmoussi.
Pour conclure, le Minjec a exprimé sa satisfaction pour la mise en œuvre de la phase Il nonobstant les contingences actuelles et a encouragé l’équipe à faire de la troisième phase, un franc succès. Il faiut rappeler que cette 6ème session 2022 du Copil-Parse a rassemblé autour de son président : les membres statutaires du comité (06) ; le Gouverneur de la région de l’Extrême-Nord ou son représentant (01) ; les Délégués régionaux MINJEC de la zone d’intervention (03) ; le Délégué départemental MINJEC du Diamaré (01) ; le Chef de projet PARSE (01) ; le Coordonnateur National du Parse (01) ; un Conseiller technique (01) et les invités du président du comité, (05).
Ernesthine BIKOLA