La menace lancinante a donné lieu à une session extraordinaire du Comité interministériel des Infrastructures ferroviaires et du Comité des Transports de Voyageurs, récemment à Yaoundé.
Le Cameroun subi une recrudescence des actes de malveillance, d’incivisme et autres atteintes à la sécurité ferroviaire. 13, 12 et 31, telles sont les statistiques de l’obstruction de la voie par véhicule respectivement en 2018, 2019 et 2020 contre 10, 23 et 17 pour ce qui de l’ouverture de robinets d’arrêts à la même période. Quant au vol de pièces, les chiffres affichent 8, 3 et 13 dans le même ordre. Les actes de vandalisme, eux, marquent 12 en 2018, 9 en 2019 et 12 en 2020. Il s’agit-là d’un tableau non exhaustif, qui implique d’autres pratiques telles que le vol de marchandises, le dépotage, la rupture de plombs, le vol de signaux, le délestage par tiers, le mouvement d’humeurs, la fermeture de robinets d’arrêts, l’indiscipline des voyageurs et autres accidents aux passages à niveaux. Soit un total de 79, 86 et 109 atteintes à la sécurité ferroviaire sur les périodes respectives 2018, 2019 et 2020. D’où, la session extraordinaire du Comité interministériel des Infrastructures ferroviaires (Comifer) et du Comité des Transports de Voyageurs (Ctv), tenue, le 14 avril 2021 à Yaoundé, par le ministre des Transports, Jean Ernest Masséna Ngallè Bibéhè. Il a été principalement question pour les participants de plancher sur la sécurité, l’incivisme observé sur la voie ferrée ainsi que l’occupation anarchique des emprises ferroviaires.
Mesures
« Le réseau ferroviaire enregistre ces derniers mois une recrudescence des objets lourds déposés sur la voie, le sabotage des appareils de voie, le démontage des attaches du rail, la coupe des sections de voie grâce à des outils rudimentaires », a indiqué le ministre des Transports, dans son allocution, avant de poursuivre : « Ces actions ayant ou étant susceptibles d’entrainer des déraillements sont aggravés par la prolifération des passages à niveaux clandestins, l’occupation anarchique des emprises ferroviaires, le jet de pierres au passage des trains voyageurs et des trains marchandises, le non-respect des règles de traversée des passages à niveaux.. ». Autant d’atteintes qui se multiplient faisant ainsi planer de nombreux risques d’accidents graves sur le réseau ferroviaire de Cameroon railways (Camrail). « En 2020 par exemple, elles (atteintes : Ndlr) ont impacté la circulation de 11 trains et ont généré 269 h 52 mn de pertes d’exploitation de l’activité de transport par rail », a relevé le ministre Ngallè Bibéhè. Face à la situation, l’entreprise Camrail a mis en œuvre des actions soutenues par la convention de concession portant, notamment sur la délimitation et le déguerpissement des emprises ferroviaires, l’annulation des titres fonciers situés sur le domaine ferroviaire, la sensibilisation des autorités administratives…
Bertrand TJANI
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