Appuyé par des éléments de l’armée rwandaise selon plusieurs sources, le M23 a pris Luvungi et étend son contrôle au Sud-Kivu, provoquant un nouveau séisme militaire et humanitaire dans l’Est de la RDC. Le M23 avance, Luvungi tombe et l’Est congolais vacille.
La situation sécuritaire s’aggrave brutalement dans l’est de la République démocratique du Congo. Les rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise selon des rapports onusiens et des sources locales, ont pris le contrôle de Luvungi, une ville stratégique du Sud-Kivu, ainsi que plusieurs villages environnants.
Face à la progression éclair des rebelles, les FARDC ont annoncé un « repli tactique » destiné, selon elles, à éviter un bain de sang et à protéger les populations civiles. Mais sur le terrain, des sources indépendantes confirment que les lignes de front se rapprochent dangereusement de cette zone charnière, située non loin des frontières tanzanienne et burundaise.
Cette nouvelle offensive rebâtit la carte militaire dans l’Est du pays. Le M23, qui affirme défendre les Tutsis congolais, contrôle désormais de vastes territoires du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, incluant Goma et Bukavu, les deux grandes capitales régionales.
Les conséquences humaines sont dramatiques. Les combats ont jeté sur les routes des centaines de milliers de déplacés, fuyant bombardements, exactions et routes désormais coupées. Les aéroports ont fermé, les axes d’approvisionnement sont paralysés, et les témoignages de violences sexuelles utilisées comme arme de guerre s’accumulent, plongeant la région dans un chaos qui rappelle les sombres heures des conflits des années 1990.
Une crise militaire, politique et humanitaire dont personne ne voit encore l’issue.
Gérald Nyatte
