La Sonara lance le « Parras 24 », un plan accéléré de restructuration pour redémarrer la production d’ici 2027, avec le soutien de l’État et des partenaires financiers.
La Société nationale de raffinage (Sonara) passe à la vitesse supérieure pour sa renaissance. Réunis en conseil d’administration le 13 août, ses dirigeants ont adopté le Parras 24 (Plan d’Accélération des mesures de Restructuration et de Réhabilitation pour la reprise du raffinage sous 24 mois). Objectif : relancer l’outil industriel d’ici 2027, avec l’appui des pouvoirs publics.
Un double défi : financement et réhabilitation
Sur le plan financier, le plan prévoit une recapitalisation des fonds propres et la recherche de partenariats stratégiques pour financer la remise à niveau des installations. Si les modalités (rachat de dette ou apports frais) restent à préciser, des institutions bancaires comme UBAF, ING et Mauritius Commercial Bank ont déjà manifesté leur intérêt.
Côté technique, l’urgence est de rétablir les infrastructures endommagées par l’incendie de mai 2019, tout en modernisant les processus. En parallèle, un redéploiement des compétences est prévu pour préparer la reprise.
Dette et approvisionnement : l’État en filet de sécurité
Avec 261milliards de FCFA* de dettes bancaires (rééchelonnées sur 10 ans) et près de 230 milliards dus aux traders pétroliers (Vitol, Trafigura…), la Sonara reste sous perfusion. Le mécanisme de prélèvement de 47,8 FCFA/litre de carburant, instauré en 2022, assure toutefois le service de la dette.
Rassurer le marché est aussi une priorité :
« L’approvisionnement en produits raffinés se poursuivra sans rupture »*, garantit l’entreprise.
Contexte concurrentiel : la SNH en embuscade ?
Ce projet intervient alors que la Société nationale des hydrocarbures (SNH) avance sur son projet de raffinerie à Kribi (30 000 barils/jour, 115 milliards de FCFA). Mais l’entreprise publique se veut rassurante : « Aucune concurrence avec la Sonara, dont nous soutiendrons la reconstruction ».
Un pari audacieux pour relancer ce fleuron industriel, six ans après son incendie.
Gérald Nyatte