Deux radars de dernière génération pour traquer les contrevenants. C’est la mesure forte de la visite de travail du ministre des Transports, effectuée du 31 janvier au 02 février 2021, à la suite de l’hécatombe de Dschang remettant au goût du jour la problématique du voyage nocturne, cause, selon les statistiques, des deux tiers de morts sur les routes camerounaises et davantage sur celles de la région de l’Ouest.
De 2011 à 2020, indiquent les statistiques, le nombre de morts par an sur les routes du Cameroun est passé de 6000 à 623. C’est pourquoi le ministre des Transports (Mint) a effectuée du 31 janvier au 02 février 2021 dans la région de l’Ouest, à la suite de l’hécatombe de Dschang survenu quatre jours plus tôt. En effet, cette descente sur le terrain du drame a d’abord permis à Jean Ernest Masséna Ngallè Bibéhè, en compagnie des autorités administratives, de rendre une visite de réconfort aux rescapés à l’hôpital régional de Bafoussam, notamment le chauffeur du bus endommagé ainsi qu’un passager. Ensuite, la délégation a mis le cap sur le site de l’irréparable, situé à la falaise de Dschang. Sur le lieu, le Mint a touché du doigt les impacts du drame à jamais gravé dans la nature à travers les restes de voitures calcinées, les cendres et autres traces de sang humain. En mémoire des victimes, les membres de la délégation circonstancielle y ont déposé une gerbe de fleurs.
Dans le cadre des échanges avec les différents acteurs, le ministre des Transports a tenu à féliciter les avancées des pouvoirs publics en matière de prévention et sécurité routières au Cameroun. En 2011, a-t-il indiqué, l’on dénombrait 6.000 personnes décédées des suites d’accidents de la circulation. En 2020, a-t-il renchérit, ce nombre est passé à 623. Un chiffre, a-t-il rassuré, que le gouvernement compte ramener à sa simple expression. Prenant la parole, les transporteurs ont décrié l’incivisme observé par les usagers de la route. Car, selon les statistiques, 2/3 des accidents sont causés par l’excès de vitesse. Les différents participants se sont engagés à mettre tout en place, pour qu’il n’y ait plus de morts sur les routes. Vu l’ampleur et la fréquence des accidents de la circulation survenus ces derniers temps dans la région de l’Ouest, le ministre des Transports a formulé des mesures à mettre en œuvre, pour stopper le carnage sur les routes camerounaises et lutter contre le transport clandestin. Il s’agit, entre autres, de la mise en place d’une brigade de contrôles mixtes Gendarmerie-Police-Brigade de prévention ; des modalités de mise à disposition des engins appropriés pour enlever les obstacles et autres véhicules encombrant la chaussée. Mais surtout, il y a la dotation de deux radars semi-portatifs opérationnels de jour comme de nuit, destinés à être déployés dans le cadre desdits contrôles mixtes. Au demeurant, faut-il le relever, il s’agit-là d’une batterie de mesures qui ne sauraient prospérer que si la corruption et autres pratiques rétrogradent ne s’y mêlent. Au propre comme au figuré.
Selon la fiche d’évaluation des accidents de la route au cours de la dernière décennie au Cameroun, sur la base d’une évaluation faite par le ministère des Transports à travers le cabinet d’études Cyscom sur l’impact des mesures de sécurité routière mises en œuvre au Cameroun, il y a eu, pour la période de 2011 à 2017 21.049 accidents pour 8.140 personnes tuées. Il convient de signaler que la même évaluation permet de relever les causes récurrentes des accidents classés avec leurs taux ainsi qu’il suit : excès de vitesse : 35% ; état du véhicule : 17 %, conduite en état d’ébriété (alcool et autres drogues) :10,5% ; manque de maîtrise du volant : 10,5% ; état de la route : 10% ; mauvais dépassement : 7%…
Par Bertrand TJANI