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Réseau routier : Mbarga Nguelé hypothèque l’avenir politique de Paul Biya

Ces faits qui démontrent à suffire que le Délégué général à la Sûreté nationale a raté l’occasion de se taire face à une situation conjoncturelle qui embarrasse l’Etat du Cameroun.

«…J’ai été jeudi au Sud-ouest à Mutengene. Entre Yaoundé et Mutengene, ça été un calvaire, un calvaire pour circuler. Je n’avais jamais vécu cette situation auparavant. Pourquoi ? Le Président a donné des orientations, des instructions.

Il y a des membres du gouvernement en place. Que faisons-nous pour le développement de notre pays ? », dixit Martin Mbarga Nguelé. Si la sortie du Délégué général à la Sûreté nationale du Cameroun arrange une certaine opinion publique, quelques faits méritent d’attirer l’attention des observateurs avertis de la scène sociopolitique.

Premièrement, en 2023, le Cameroun comptait officiellement 10.225,58 Km de routes bitumées sur un linéaire total de 121.873 Km. Ce sont-là les chiffres du Ministère des Travaux Publics. Avant 2019, date de maintien d’Emmanuel Nganou Djoumessi à la tête du département ministériel, le compteur tournait autour de 7.000 Km. En d’autres termes, le pays n’a considérablement construit de routes bitumées que sous le magistère en cours.

Deuxièmement, Martin Mbarga Nguelé est un cacique du Rdpc, parti au pouvoir, et un maillon essentiel de l’appareil de l’Etat du Cameroun. Par solidarité à la politique du Renouveau, cette sortie médiatique est préjudiciable en raison des récupérations politiques qui pourraient s’en suivre à l’aune de certaines consultations.

Troisièmement, le Délégué général à la Sûreté nationale n’est pas un modèle de commis de l’Etat, pour donner des leçons de gouvernance à un membre du gouvernement qui se tue visiblement à la tâche, parce que, pour ne prendre que ce cas, se faire établir une Carte nationale d’identité au Cameroun, depuis quelques années, relève d’un véritable parcours du combattant.

Quatrièmement, que le Délégué général à la Sûreté nationale découvre que voyager actuellement au Cameroun est un calvaire, prête le flanc à la conjecture : soit il n’est pas à la hauteur de la tâche à lui assignée par la plus haute hiérarchie républicaine, lui qui a sous son autorité des délégués régionaux desquels il attend le renseignement tous azimuts à la lettre, soit il cache un agenda à travers cette sortie à polémique.

Cinquièmement, nombre de routes nationales et régionales dégradées sont atteintes par la limite de vie, parce que datant de plusieurs décennies. Le contexte actuel, marqué par certaines crises sociale, politique et sécuritaire, est-il favorable au développement conséquent du réseau routier au Cameroun ? Combien coûte le kilomètre de route au pays lorsqu’on sait, dans la nouvelle vision du régime, qu’il inclue, dans le marché, les infrastructures connexes afin d’impacter la vie des populations riveraines ? Le Budget alloué au Ministère des Travaux Publics est-il suffisant, pour pouvoir répondre aux besoins des populations en termes de routes et autres ouvrages d’art ? Martin Mbarga Nguelé ignore-t-il toutes ces réalités ? Questions de conscience.

Sixièmement, le Ministre des Travaux Publics est le membre vedette du gouvernement à avoir été félicité par le Chef de l’Etat dans son adresse de fin d’année à la nation, en 2022. Tout comme en 2023, année au cours de laquelle l’infatigable ingénieur de l’Etat aura figuré parmi les ministres ayant manifestement satisfait Paul Biya, par leurs prestations et réalisations remarquables.

Au demeurant, couvrir d’un vernis sombre, empreint de dénigrement, le magistère salué d’Emmanuel Nganou Djoumessi, le jeter en pâture, remet en doute l’étoffe de Martin Mbarga Nguelé, non sans hypothéquer l’avenir politique de « l’Homme du 06 novembre ». Pour qui roule-t-il ? Voire!

Bertrand TJANI

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