Il s’agit du secteur des transports routiers, les affaires foncières, les forces de maintien de l’ordre, les finances et la justice.
Le Cameroun a engagé depuis des longues années une lutte acharnée contre la corruption. Mais, la gangrène continue à bien se porter comme un poisson dans l’eau. La commission nationale anti- corruption (Conac) qui mène cette lutte vient de rendre public le rapport 2020 sur l’État de ce cancer.
L’État du Cameroun a subi un préjudice de l’ordre de 17 milliards de FCFA en 2020. Une centaine d’affaires de corruption ont été enrôlées par les juridictions camerounaises et principalement la cour suprême, et le Tcs-tribunal criminel spécial. Cette juridiction d’exception, le Tcs a rendu 21 arrêts définitifs au sujet de 145 personnes mis en cause. L’agence d’investigation financière (Anif) a reçu davantage de déclarations de soupçons en 2020 qu’en 2019. Soit, 785 déclarations. Dans son intervention, le président de la Conac, révérend Dieudonné Massi Gams a relevé que dans la production de ce rapport, 21 départements ministériels ont contribué au lieu de 31 en 2019. Manque malheureusement à l’appel, le ministère de la décentralisation et du développement local, le ministère des forêts et de la faune, le ministère de l’eau et de l’énergie, le ministère des postes et télécommunications, le ministère de l’environnement de la protection de la nature et du développement durable, le ministère des enseignements secondaires, le ministère de l’enseignement supérieur. Absentes aussi de ce rapport, la contribution des collectivités territoriales décentralisées. Le président Massi Gams a affirmé que cette absence de contribution des collectivités territoriales décentralisées peut trouver sa justification dans la mise en place des conseils régionaux.
Le classement des secteurs les plus corrompus en 2020 donne à voir, le secteur des transports routiers qui caracole en tête avec un taux de 17%. Suivi par les affaires foncières qui pointent à 14,6%. La troisième place dans ce classement est occupée par les forces de maintien de l’ordre pour un taux de 13,60%. Les finances avec un indice de 12,60%. La justice pointe elle à 11,30%. Ce classement qui consacre les mauvais élèves en matière de lutte contre la corruption selon le président de la Conac, est le fruit de 1667 dénonciations directes et 12675 appels des usagers émis en 2020 au numéro vert 15 17 de la Conac.
D’ailleurs, le président de la Conac a saisi l’opportunité pour encourager les camerounais à se servir de ce numéro vert pour dénoncer les faits de corruption dont ils sont victimes où sont témoins. Toutes choses qui auront pour bénéfice de réduire la courbe sans cesse grandissante de ce fléau au Cameroun. Si on admet pour vrai que le volume des dénonciations est monté en flèche de 2010 où il était 400 à 13000 en 2020, force est d’indiquer qu’il a baissé par rapport à 2019 où il culminait à 17350.
Au demeurant, le président de la Conac a insisté sur le fait que l’institution dont il a la charge joue effectivement son rôle. Les résultats de son action sont palpables. Dans le but de rendre ce travail dynamique il faut une forte implication de tous les citoyens à tous les niveaux pour que ce combat de longue haleine porte véritablement les fruits.
Emmanuel Mvele