La mise en œuvre de cette phase une a été présentée récemment dans cinq villes du Cameroun.
Vessels For Development (V4dev) est une association qui a été créée en 2017, et légalisée en 2019. Elle a pour objectif de sensibiliser et outiller les femmes et les filles sur leurs droits liés à la santé sexuelle reproductive avec des actions portées particulièrement sur l’hygiène menstruelle. Et pour ce qui est de la jeunesse, l’association contribue à faciliter leur épanouissement social, moral et professionnel par le biais du volontariat et des nouvelles technologies. C’est pour ce faire que, V4dev a présenté récemment dans cinq villes du pays la mise en œuvre de la première phase du projet Incluse Reproductive Health Initiative (Irhi). Ce projet vise l’inclusion dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive pour les femmes et filles vivant avec le handicap.
Concrètement, l’innovation de ce projet réside dans la fabrication d’un bracelet de cellule de cycle électronique qui prend en compte différents handicaps entre autres: la malvoyance, l’autisme, le handicap auditif, la mobilité réduite… Ce bracelet va également permettre et faciliter aux femmes et jeunes filles vivantes avec un handicap de mieux connaitre la gestion et le calcul de leur cycle menstruel. Pour cette première phase, les consultations des cibles ont été mené dans cinq villes du Cameroun à savoir Yaoundé, Douala, Bazou, Bangangté, Buea pour 6 ateliers avec plus de 224 personnes mobilisées dans l’objectif de recueillir leurs attentes vis-à-vis du bracelet afin de pouvoir concevoir un produit ; dont 186 femmes et 38 hommes sur le plan du genre d’une part, et 127 personnes handicapées et 99 non handicapées (dont 53 étant les « care-givers » des personnes handicapées présentes) sur le rapport au handicap d’autre part.
Cependant, de cette première consultation, un produit a été développé exclusivement pour les jeunes filles dont l’âge moyen varie entre 12 et 18 ans. Pour ce qui est des femmes, d’autres fonctionnalités seront ajoutés pour que le produit ait également une bonne incidence sur elles. Le testing se fait donc premièrement avec la cible plus jeune. A ce testing, il est également inclus un mécanisme pour les « care-givers » qui sont des personnes qui prennent soin de ces filles avec un handicap, afin qu’elles soient toujours informés à temps de la période de menstruation de ces jeunes filles pour leurs fournir des produits menstruels. Cette mesure vise non seulement à réduire les grossesses précoces, mais aussi à prévenir l’absentéisme scolaire lié à la non maitrise du calcul du cycle menstruel qui souvent est causé par la survenue des menstruations inopinées. Cette survenue inopinée peut chez certaines jeunes filles provoquer un traumatisme psychologique. C’est dire que la conception de ce bracelet électronique qui est assez simple d’utilisation notamment par une vibration des codes couleurs est usuel tant pour les jeunes filles scolarisées que celles qui ne le sont pas.
Partenariat
L’association Vessels For Development dirigée par Ornella de Venyle Nzouegou, a pour mission d’œuvrer pour l’insertion et l’épanouissement socio-économique des femmes et des jeunes. Dans le cadre de son développement, elle est soutenue par des partenaires financiers et techniques. Il s’agit de l’UNFPA – États Unis, le Global Disability initiative (GDI) Hub, le Global Network of Young Persons with Disabilities. Il faut dire que, pendant les cinq mois, ses partenaires ont permis à ce que l’association puisse consulter la cible et produire le premier prototype dont dans les prochains jours les tests de prototype seront portés par une centaine de jeunes filles. Afin d’évaluer le niveau de connaissance de la cible sur l’hygiène menstruelle des ateliers ont été organisés avec des professionnels du corps notamment des gynécologues et des médecins pour apporter leur expertise médicale sur la conception de la solution.
Pour conclure, l’association Vessels For Development se positionne pour ce qui est de la promotion des droits des femmes et des filles, comme un levier de solution aux problèmes de santé sexuelle. Avec ce projet novateur sur la gestion et le calcul du cycle menstruel, la jeune fille handicapée ou non, sera dans l’avenir à même d’éviter les grossesses précoces, de connaitre son fonctionnement, de réduire la stigmatisation et la honte qui peuvent avoir des conséquences psychologiques. S’agissant des parents, la mise en œuvre de ce projet va permettre de gagner en recevant des notifications par SMS via WhatsApp sur le cycle de leurs enfants, de pouvoir s’impliquer dans l’éducation sexuelle de leurs enfants, de mieux suivre cette question et leur permettre de mieux aborder les questions de santé sexuelle et briser les tabous sur la cause, car la distance qui existe entre les jeunes filles et les parents sur la question les poussent à se renfermer à même les pratiques qui sont déplorables et les exposent à plusieurs maux et des maladies qui sont liées à une protection hygiénique, liées même aux produits qu’elles peuvent utiliser pendant les menstruations de leur cycle menstruel.
Ernesthine BIKOLA