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Présidentielle 2025 : la grande leçon des urnes au Cameroun

La proclamation des résultats de l’élection présidentielle 2025 au Cameroun, le 27 octobre 2025, a marqué un tournant majeur dans l’histoire du pays. Le scrutin du 12 octobre 2025 a désigné le Président sortant et Président national du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais, Paul Biya, grand vainqueur, qui entame ainsi un huitième mandat et un quatrième septennat consécutif.

Entre la déception et la joie des partis politiques, les protestations et les félicitations des candidats en lice, ainsi que des manifestations et des actes de vandalisme, le Cameroun a été le théâtre de scènes de peur et de panique dans certaines métropoles du triangle national durant les trois jours qui ont précédé l’annonce officielle.

Le scrutin d’octobre 2025 a été caractérisé par un désir manifeste de changement, traduit par un nombre record de candidatures. Dès la convocation du corps électoral, Elections Cameroun (Elecam) a vu ses antennes régionales et son bureau national envahis par des postulants issus de toutes les couches sociales : enseignants, opérateurs économiques, leaders d’opinion, hommes politiques et leaders de partis. Au total, près de 83 candidatures ont été déposées, donnant le ton d’une forte aspiration au renouvellement.

Les 12 disciplines

Le contentieux pré-électoral a recalé plusieurs figures de la scène politique, pour finalement laisser place à 12 candidats validés pour le scrutin du 12 octobre 2025. Ces 12 candidats, parfois comparés aux douze disciples des Saintes Écritures, étaient : Ateki Caxton, 39 ans du Parti Alliance Libéral ; Bello Bouba Maigari, 78 ans Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP) ; Jacques Bougha Hagbe, 50 ans du Mouvement Citoyen National Camerounais (MCNC) ; Issa Tchiroma Bakary, 79 ans du Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC) ; Samuel Iyodi Hiram, 38 ans du Front des Démocrates Camerounais (FDC) ; Pierre Kwemo 69 ans du Union des Mouvements Socialistes (UMS) ; Cabral Libii 45 ans du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN) ; Serge Espoir Matomba 46 ans du Peuple Uni pour la Rénovation Sociale (PURS) ; Akere Muna investi par le parti UNIVERS ; Joshua Osih du Social Democratic Front (SDF) ; Patricia Hermine Tomaïno Ndam Njoya de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC), (Seule femme) ; Paul Biya 92 ans du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC).

L’homélie des rois et la vague du quatrième pouvoir

L’ouverture de la campagne présidentielle, le 27 septembre 2025, a marqué le début d’une intense période de mobilisation. Les 12 candidats ont parcouru l’étendue du territoire national, du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, pour défendre leurs projets. Cette campagne a également été marquée par une forte mobilisation des médias et, de façon inédite, par l’amplification des messages sur les réseaux sociaux dès la fermeture des bureaux de vote. Ces messages ont rapidement créé une psychose dans la population en attendant la proclamation officielle des résultats.

La dure réalité des Urnes

Le dépouillement et le comptage des voix ont vu plusieurs partis politiques se lancer dans une quête acharnée du contrôle des 31 600 bureaux de vote. Ce contrôle a mené à la divulgation précoce de tendances qui ont alimenté des manifestations et des contestations avant même l’annonce officielle.

Le 27 octobre 2025, la réalité des urnes a été dévoilée par les résultats officiels : le Président sortant, Paul Biya, a été réélu avec 53,66 % des suffrages, remportant six régions. Son principal challenger, Issa Tchiroma Bakary, a récolté 35,19 % des voix, grâce notamment à une diaspora dévouée et une domination dans quatre régions : l’Adamaoua, le Nord, l’Ouest et le Littoral. Le taux de participation a atteint 57 % sur les 8 millions d’inscrits sur les listes électorales, ce qui représente une abstention de 44 % de l’électorat.

La leçon au-delà des résultats

La clôture de cette élection présidentielle démontre que le peuple camerounais a un désir profond de changement pour un Cameroun uni. Le scrutin a mis en lumière la volonté d’un peuple qui aspire à voir ses préoccupations prises en compte et qui se sent, pour une partie, abandonné. Le nouveau septennat s’ouvre donc sur une forte attente de satisfaction populaire.

Luther SANA

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