
Avec une enveloppe de 282 milliards FCFA, le nouveau terminal vraquier de Bonabéri marque un tournant dans la modernisation du port de Douala. À la clé, plus de 4 000 emplois, des retombées fiscales massives, et 106 milliards de FCFA de redevances pour le PAD sur 25 ans.
Le Port autonome de Douala (PAD) poursuit sa mue vers un hub logistique de premier plan en Afrique centrale. Le vendredi 25 juillet 2025, le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a officiellement lancé les travaux de construction d’un terminal mixte vraquier sur la rive droite du Wouri, à Bonabéri. Ce projet d’envergure traduit dans les faits un partenariat stratégique conclu en 2022 entre le groupe britannique KTH et le PAD, avec un objectif clair : booster les capacités de traitement des marchandises en vrac, tout en consolidant le rôle du port de Douala dans l’espace sous-régional.
Un partenariat public-privé ambitieux
Financé à hauteur de 282 milliards de FCFA, ce chantier s’inscrit dans un modèle BOT (Build-Operate-Transfer) sur une durée de 25 ans. L’exécution est confiée à Africa Ports Development (APD), la société de projet portée par KTH, avec un plan de développement en trois grandes phases. Le site prévu s’étendra sur 36 hectares et sera doté d’équipements de dernière génération.
Au menu : 1000 mètres de quais, un bâtiment administratif de 4 000 m², un magasin de stockage de 3 000 m², un atelier de maintenance de 3 250 m², ainsi que des silos d’une capacité totale de 120 000 tonnes. Ces infrastructures seront accompagnées de systèmes de manutention performants pour assurer une circulation fluide et sécurisée des marchandises entre les navires, les espaces de stockage et les circuits de distribution.
Un levier de croissance pour Douala et la sous-région
La vocation de ce terminal dépasse les frontières camerounaises. Il vise à desservir non seulement la zone industrielle de Bonabéri, en forte croissance, mais aussi les pays enclavés comme le Tchad et la République Centrafricaine, qui dépendent largement du port de Douala pour leurs importations et exportations.
La mise en service du premier quai est prévue pour 2028, mais les retombées économiques commencent déjà à se dessiner. À terme, ce projet devrait permettre la création de plus de 4 000 emplois, directs et indirects, offrant un souffle nouveau à l’économie locale et nationale.
Des recettes massives pour l’État et le PAD
En plus de l’impact social et logistique, les projections financières sont impressionnantes. Sur la période de 25 ans d’exploitation, le terminal devrait générer 258 milliards de FCFA de revenus globaux, dont 152 milliards sous forme d’impôts et taxes pour l’État du Cameroun, et 106 milliards de redevances pour le Port autonome de Douala. Cela représente en moyenne 4,2 milliards de FCFA par an pour le PAD, une manne non négligeable pour soutenir d’autres projets d’infrastructures portuaires.
Ce projet est la preuve que la modernisation des infrastructures peut être un moteur de développement durable, d’intégration régionale et de compétitivité pour le Cameroun.
Gérald Nyatte