Les membres du Comité Interministériel des Infrastructures Ferroviaires, réunis, le 23 mars dernier à Yaoundé, en session extraordinaire élargie au Comité de Transport Voyageurs, sous la présidence du Ministre des Transports, Jean Ernest Masséna Ngallè Bibéhè, a planché sur le 2e programme de modernisation du réseau ferroviaire.
Le Comifer-le Comité Interministériel des Infrastructures Feoorviaires s’est, d’entrée de jeu, félicité de l’approbation récente, par le Conseil d’Administration de la Banque mondiale, du financement de 152,2 milliards de Fcfa pour le renouvellement de la ligne ferroviaire entre Douala et Yaoundé. Il s’est également satisfait de la signature, le 31 décembre 2021, de deux accords de financement, respectivement un prêt de la Banque Européenne d’Investissement de 69,5 milliards de Fcfa et un don de l’Union Européenne de 11,2 milliards de Fcfa, pour le renouvellement de la ligne Bélabo-Ngaoundéré. Il a en outre noté l’avancée favorable des discussions avec l’Afd-l’Agence Française de Développement pour le financement complémentaire de ce programme.
Ces financements vont permettre le renouvellement de 568 km du réseau ferroviaire existant (Douala-Yaoundé 238 km, Belabo-Ngaoundéré 330 km). Ils serviront également à poursuivre et parfaire la modernisation du système de signalisation, à mettre en œuvre les programmes sociaux et environnementaux au profit des populations riveraines, et à améliorer l’efficacité du réseau de transport intégré (rail/route). A l’issue de cet ambitieux programme de renouvellement, CAMRAIL offrira des services de transport ferroviaires voyageurs et fret de qualité, grâce à des vitesses de circulation et des capacités de transport optimales. Ces projets de forte technicité et à haute intensité de main d’œuvre seront en plus exécutés avec le concours des compétences et entreprises nationales. Par ces investissements majeurs, fruit du partenariat public-privé, l’Etat du Cameroun consolide ses indéfectibles attachement et engagement à la concrétisation de l’intégration des territoires dans la sous-région Cemac. L’appui des bailleurs de fonds internationaux (Banque Mondiale, Union Européenne, Banque Européenne d’Investissement, Agence Française de Développement, Standard Chartered Bank et Exim Us) à ce nouveau programme d’envergure inédite traduit le satisfécit de ces institutions et du Gouvernement dans la conduite du 1er programme de modernisation des infrastructures ferroviaires. Ledit programme a en effet permis le renouvellement de 175 km de voie (Batchenga-Ka’a, pénétrantes Yaoundé et Douala), la réhabilitation de 68 ponts ferroviaires, l’aménagement de 06 passages à niveaux, l’acquisition de locomotives et de wagons, et la réhabilitation des gares et des voitures voyageurs.
Mobilisation des partenaires
En définitive, le Comifer s’est réjoui de la forte mobilisation des partenaires au développement du Cameroun et de la détermination de son partenaire Camrail dans la conduite de ces programmes respectifs, qui s’inscrivent pleinement dans la Stratégie Nationale de Développement de notre pays voulue par le Président de la République, Paul Biya. Le renforcement de la multi modalité de ce secteur à travers l’amélioration significative du service de transport ferroviaire est un objectif stratégique et prioritaire du gouvernement camerounais. Pour ce faire, outre le développement du réseau ferroviaire national et les réflexions en cours sur la réforme structurelle du secteur, plusieurs projets visant à terme le renouvellement intégral du Transcamerounais, sont en instruction depuis quelques années, ce en conformité avec le cahier de charges de la Concession. La signature, le 31 décembre 2021, de deux accords de financement, respectivement un prêt de la Banque Européenne d’Investissement de 106 millions et un don de l’Ue de 17,1 millions d’Euros, pour le renouvellement de la ligne Bélabo-Ngaoundéré.
Par ailleurs, le 15 février 2022, le Conseil d’Administration de la Banque Mondiale a approuvé le financement de 275,9 millions d’euros pour le Projet Régional d’Amélioration de la Performance du Corridor Rail route Douala/N’Djamena (Pcdn), dont les activités du volet ferroviaire, notamment les travaux de renouvellement de la ligne Douala-Yaoundé, bénéficient d’une enveloppe de 232,1 millions d’euros. Ces investissements marquent une étape décisive vers la réalisation effective de ces deux projets particulièrement importants, et partant vers la concrétisation de la politique ci-dessus rappelée. Il a été relevé que les efforts de mise à niveau du parc de matériels roulants à voyageurs se poursuivent à la faveur du projet d’acquisition de vingt-cinq nouvelles voitures voyageurs. Les négociations commerciales sont pendantes avec le Groupement franco-coréen Cim-Ssrst, et le financement par la Deutsche Bank et Bpi France. Un point circonstancié sur les diligences effectuées et les perspectives a été adressé à la Présidence de la République.
Au-delà des financements mobilisés par l’État, le Concessionnaire est engagé dans la modernisation de l’outil de production ferroviaire. Il doit, entre autres, assurer l’acquisition de locomotives et wagons, la maintenance et l’entretien de la voie et des bâtiments. Comme vous pouvez le constater, la prise en charge de l’ensemble des dépenses nécessaires pour la mise en œuvre efficiente et efficace de notre deuxième Programme d’investissements ferroviaires est le gage d’une amélioration à court terme des performances du trafic sur l’ensemble du réseau ferré national et une trajectoire obligatoire pour l’atteinte des objectifs déclinés plus haut.
Bertrand TJANI