Le Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, Gabriel Mbairobé a présidé ce 29 mai 2023, le lancement de l’atelier de partage d’expérience pour la mise en œuvre de l’action mondiale contre la chenille légionnaire d’automne.
La Chenille légionnaire d’automne (CLA) est un insecte ravageur qui attaque plus de 80 espèces de plantes, causant des dégâts d’importance économique considérables sur les cultures, notamment les céréales. Présent en Afrique depuis 2015, ce ravageur menace particulièrement le maïs, le sorgho et le riz, ainsi que les cultures maraîchères et le coton. Les dégâts résultant des invasions de la CLA représentent une réelle menace pour l’agriculture et de ce fait, pour la sécurité alimentaire des populations. Pour ce faire, afin de lutter efficacement contre ce ravageur, sur l’initiative de son directeur général, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a lancé en décembre 2019 l’action mondiale contre la chenille légionnaire d’automne afin de former une plateforme de compilation au niveau mondiale, régionale, et nationale pour premièrement réduire les pertes de production dû à la chenille légionnaire et prévenir son expansion dans les zones non encore envahies. En octobre 2020, huit pays de démonstrations à savoir le Burkina-Faso, le Cameroun, la Chine, l’Inde, les Philippines, l’Egypte, le Kenya et le Malawi ont été sélectionnés. C’est ainsi que ce 29 mai 2023 s’est tenu le lancement de l’atelier de partage d’expérience pour la mise en œuvre de l’action mondiale contre la chenille légionnaire d’automnesous la présidence du Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural (Minader), Gabriel Mbairobé. Cet atelier qui va durer 03 jours a pour objectif la consommation et le partage d’ expériences entre les pays de démonstration, le Cameroun et les 07 pays pilotes de l’action mondiale contre la chenille légionnaire d’automne dans la zone Afrique centrale.
Dans sa prise de parole, le Représentant FAO Cameroun, a tout d’abord rappelé que dès la survenue de la chenille légionnaire au Cameroun, la Fao a marqué son accord pour accompagner le pays dans l’élaboration et la mise en œuvre de son plan d’action dans la lutte contre ce fléau. C’est ainsi qu’un accord de projet de coopération technique s’élevant à hauteur de 450mille dollar a été signé entre des instituts publics et le gouvernement pour appuyer dans la lutte contre le fléau. Ce traité malgré sa couverture territoriale administré à 08 départements dans 04 régions ont cependant atteint des résultats probant parmi lesquelles, la sensibilisation et l’information de 1800 producteurs et encadreurs sur la biologie ; la formation de 120 agents du Minader…
« La chenille légionnaire est un fléau contre la sécurité alimentaire dans le monde. C’est un parasite à l’origine qui vient d’Amérique. La Fao travaille l’éradication de ce fléau, car la chenille légionnaire attaque les céréales les plus consommées en Afrique notamment le maïs, le sorgho etc. Pour l’Afrique Centrale, le Cameroun a été désigné parmi les pays pilote de démonstration. Jusqu’à présent, nous avons formé un certains nombres de techniciens au niveau du Minader, mais également les producteurs, les responsables des coopératives. La FAO travaille aussi nous avec les chercheurs camerounais. Par ailleurs, un certain nombre de technologies et de méthodes de lutte ont été développé. L’idée globale étant d’avoir une rapproche intégré de lutte à la fois mécanique, biologique et dans une certaine mesure chimique. Dans l’ensemble nous avons de bons résultats, mais la lutte reste à maintenir, parce que la chenille progresse dans d’autres régions auparavant non identifiées », a-t-il ajouté.
Le représentant FAO Cameroun a dans la même lancée fait savoir que la lutte contre la chenille est une pathologie qui ne va pas se résoudre au bout d’un an. Car indique-t-il, les pays qui ont connus la chenille légionnaire dans le passé, en souffre toujours. Elle est assise complètement avec une résistance aux insecticides, c’est le cas des Etats d’Amérique par exemple. « Nous sommes encore à un stade très précoce de son développement d’où l’intérêt d’avoir une formation à tous les niveaux, au niveau de la recherche, au niveau des agriculteurs. Aussi s’il y a une possibilité, d’avoir un système de collecte de données et de partage. Il faut avoir la méthodologie, la panoplie des actions et toute la communauté à la fois des chercheurs et des producteurs complètement informé de l’insecte en question, complètement engagé et qui partage. Au Cameroun, il a été mis sur pied une plateforme qui marche notamment à travers les téléphones portables où chaque producteur peut signaler un soupçon de chenille légionnaire », a-t-il conclut.
Dans son discours de lancement, le Ministre Mbairobé a tout d’abord souhaité un agréable et un chaleureux séjour aux participants, surtout ceux qui fait le déplacement de la zone Cemac. Il salut l’action multiforme de la Fao dans la lutte contre l’insécurité alimentaire en général. Il a ensuite dit la gratitude du gouvernement camerounais à l’endroit du représentant de la Fao Cameroun pour le soutien spécifique dans la santé des végétaux, le soutien en générale de l’agriculture camerounaise. « Préserver la santé des végétaux est un enjeu crucial pour tous. C’est agir en faveur de la sécurité alimentaire et du développement économique en général » a déclaré le Minader. Toutefois, le Minader a rappeler que la chenille légionnaire est apparue au Cameroun en 2015 dans la ville de Foumbot dans la région de l’Ouest. « En 2020 après que le Cameroun ait été choisi comme pays de démonstration, une taxe force nationale a été constituée et un point focal national désigné. Les activités d’évaluation, de démonstration de technologie et de formation sur le suivi de la gestion de la chenille légionnaire d’automne ont été menées au Cameroun en tant que pays de démonstration pour servir de référence aux pays pilotes dans leurs domaines. La liste des technologies de retenues pour les 05 évaluations est pour l’essentiel la méthode préventive, la lutte mécanique, la lutte par les extraits des plantes d’utilisation et d’extrait des plantes locales, et la lutte biologique d’augmentative ou conservative. En ce qui concerne les technologies de gestion intégré de cette liste, les démonstrations retenues en milieu rural pour le Cameroun sont la méthode préventive, les zones pratiques agricoles, la lutte mécanique, l’utilisation des extraits de plantes locales », a-t-il ajouté.
Cependant, cette rencontre vise à assurer le partage de connaissance, c’est ainsi que le Ministre Mbairobé a invité les participants a des réflexions constructives, mais surtout efficace, afin de parvenir à une gestion intégrée et durable de ce ravageur qu’est la chenille légionnaire d’automne.
Ernesthine BIKOLA