Arrêté en 2015 pour une affaire vieille de près d’un demi-siècle, Hannibal Kadhafi a finalement été autorisé à quitter le Liban. Entre levée d’interdiction de voyager, caution allégée et retrait de plainte, le dossier connaît un tournant décisif.
Après dix ans derrière les barreaux libanais, Hannibal Kadhafi est désormais un homme libre. Le fils de l’ancien dirigeant libyen, arrêté en 2015, était soupçonné de détenir des informations sur la disparition du religieux chiite Moussa al-Sadr, disparu en Libye en 1978 — alors que Hannibal n’était qu’un enfant de deux ans.
Sa libération a été rendue possible par une série de décisions prises ces derniers jours : les autorités libanaises ont levé l’interdiction de voyager qui pesait sur lui et ont drastiquement réduit le montant de sa caution, passée de 11 millions à 900 000 dollars. Selon des sources judiciaires et sécuritaires, cette somme aurait été réglée par une délégation libyenne venue spécialement pour finaliser la procédure.
La justice libanaise a également indiqué que les avocats de Kadhafi avaient retiré la plainte récente déposée à Genève, qui accusait l’État libanais de détention prolongée sans procédure régulière — un pas important dans l’apaisement du dossier.
L’histoire de sa détention avait débuté de manière rocambolesque : installé en Syrie avec son épouse libanaise, Aline Skaf, et leurs enfants, Hannibal Kadhafi avait été enlevé en 2015 par des militants libanais réclamant des informations sur le sort d’al-Sadr. Une affaire aussi sensible que politique, mêlant mémoire des conflits, rivalités régionales et quête de vérité.
Aujourd’hui libre de ses mouvements, Hannibal Kadhafi tourne une page longue et complexe, mais le dossier al-Sadr, lui, reste toujours sans réponse.
Gérald Nyatte






