Les inondations mortelles à Yagoua, dans l’extrême nord du Cameroun, sont une catastrophe naturelle qui a débuté en juillet 2024. Les fortes pluies torrentielles ont détruit des logements et des cultures, mettant en péril les moyens de subsistance et la sécurité des populations.
Le bilan de cette catastrophe naturelle est préoccupant à ce jour. Près de 19 000 ménages, soit environ 200 000 personnes, sont affectés par ces inondations. Le bilan fait également état d’une dizaine de morts, plusieurs quartiers inondés, ainsi que 1178 têtes de bétail perdues. Les enfants sont particulièrement vulnérables, avec 185 écoles primaires et 13 lycées touchés en cette période de rentrée scolaire. Les bornes-fontaines sont inaccessibles et des maisons ont été détruites, laissant les habitants se déplacer en pirogue.
Les victimes des inondations ont perdu tous leurs biens, y compris des documents importants tels que les actes de naissance. La situation est d’autant plus alarmante que les inondations ont contaminé les ressources en eau et ont entraîné le déversement des matières fécales dans l’environnement, favorisant ainsi les maladies transmises par l’eau. Les sinistrés ont été relogés dans un camp de déplacés construit en périphérie de la ville pour pallier la situation. Les appels à l’aide se multiplient, car beaucoup ont tout perdu. Face à l’ampleur des destructions, le gouvernement a décidé d’allouer une aide de 350 millions de francs CFA aux sinistrés. Cependant, cette aide est jugée insuffisante par les concernés.
Il faut dire que, cette catastrophe affecte sept arrondissements sur les 28 que compte la région de l’Extrême-Nord. L’arrondissement de Blangoua, dans le Logone-et-Chari, serait le plus touché avec 75 000 personnes affectées. Pour la majorité de ces arrondissements, ils sont baignés par le fleuve Logone et ses affluents, qui débordent chaque saison des pluies.
Il est important de noter que les inondations à Yagoua ne sont pas un phénomène isolé. La région de l’extrême nord du Cameroun est régulièrement touchée par des inondations, notamment en 2012 et 2022. La situation actuelle est considérée comme la plus grave à ce jour.
Ernesthine BIKOLA