Dans un mouvement d’une ampleur inédite, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et le Canada, notamment, ont accusé, jeudi, la Russie d’être responsable de cyber attaques majeures survenues ces dernières années.
Dans un mouvement d’une ampleur inédite, plusieurs pays occidentaux – parmi lesquels les Etats-Unis, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et le Canada – ont accusé, jeudi 4 octobre, la Russie d’être responsable de cyber attaques majeures survenues ces dernières années. Ces annonces concertées ont eu lieu alors que les ministres de la défense des pays de l’OTAN sont réunis à Bruxelles pour un sommet, où la question des attaques informatiques russes était au menu. Les Etats-Unis ont officialisé, à cette occasion, la mise à disposition de ses capacités en matière de cyber défense, qui pourront être directement utilisées par l’OTAN. La Russie doit « cesser son comportement irresponsable », a averti, en marge de ce sommet, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg. Moscou doit mettre un terme à « l’usage de la force contre ses voisins, [aux] tentatives d’immixtion dans des processus électoraux et [aux] campagnes massives de désinformation », a martelé le chef de l’Alliance atlantique.
Le GRU, le service de renseignement militaire russe et bras armé du Kremlin sur Internet, est au centre de cette cascade d’attributions d’attaques informatiques. Il a été récemment accusé par les autorités américaines d’être impliqué, peu avant l’élection américaine de 2016, dans le piratage du Parti démocrate, préambule à une plus vaste opération d’ingérence numérique de la Russie.
Les autorités néerlandaises ont annoncé avoir déjoué, en avril, une cyber attaque contre l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), basée à La Haye. Cette organisation, impliquée dans les enquêtes sur l’empoisonnement de Sergueï Skripal et les attaques chimiques en Syrie, s’est attiré à de nombreuses reprises les foudres du Kremlin. Quatre agents russes, expulsés depuis par les Pays-Bas, avaient positionné un véhicule truffé d’équipements électroniques sur le parking d’un hôtel proche du siège de l’OIAC, afin d’accéder à son réseau informatique interne. « Le gouvernement néerlandais juge extrêmement inquiétante l’implication de ces agents de renseignement », a déclaré la ministre néerlandaise de la défense. L’Union européenne a dénoncé, après ces révélations, un « acte agressif » de la part du renseignement militaire russe. « Ces actions portent atteinte au droit et aux institutions internationales », ont écrit, dans un communiqué, le président du Conseil européen, Donald Tusk, celui de la Commission, Jean-Claude Juncker, et la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. Moscou a eu recours a son habituelle ironie, fustigeant « l’ampleur » de « l’espionnite aiguë des Occidentaux », selon les termes du ministère russe des affaires étrangères.