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La résilience en semence : l’IRAD vise l’Est avec des variétés de Sorgho à enracinement profond

L’Institut de Recherche Agricole pour le Développement pilier de la recherche agronomique au Cameroun, poursuit son offensive pour garantir la sécurité alimentaire face aux défis du changement climatique. Après des succès notables dans l’amélioration des variétés de sorgho dans le Grand-Nord (régions Nord et Extrême-Nord), la recherche se tourne désormais vers l’Est du pays, avec un focus sur l’amélioration de la capacité d’enracinement profond du sorgho.

La région de l’Est, bien que majoritairement en zone de forêt ou de savane forestière, fait face à des problématiques de sols souvent pauvres et lessivés, ainsi qu’à des périodes de sécheresse de plus en plus irrégulières ou intenses. Le sorgho (Sorghum bicolor), traditionnellement adapté aux zones semi-arides, est une céréale stratégique par sa faible exigence en eau et sa capacité naturelle à prospérer sur des terres moins fertiles.

Les travaux de l’Institut de Recherche Agricole pour le Développement (IRAD), héritiers de décennies de recherche, exploitent cette caractéristique. L’objectif est d’identifier, de sélectionner et de diffuser des écotypes de sorgho dont le développement racinaire est particulièrement vigoureux et profond, permettant à la plante d’aller chercher l’eau et les nutriments essentiels dans les couches du sol inaccessibles aux autres céréales.

Historiquement, l’IRAD a développé des variétés performantes comme la CS54, reconnue pour son haut rendement et sa tolérance au stress abiotique, notamment la sécheresse. Ces recherches, souvent menées en zone soudano-sahélienne, sont désormais capitalisées pour l’Est.

Le programme de recherche vise à : adapter les variétés existantes, ou en développer de nouvelles, spécifiquement pour les sols de l’Est, renforcer la capacité d’enracinement pour une meilleure absorption de l’eau durant les épisodes secs, vulgariser les techniques de culture appropriées, notamment le repiquage (technique utilisée pour le Muskuwaari et d’autres sorghos de contre-saison), qui favorise un meilleur développement racinaire initial.

En facilitant l’adoption de variétés de sorgho à enracinement optimisé, l’IRAD offre aux agriculteurs de l’Est une alternative culturale robuste au maïs et aux autres céréales plus exigeantes. Cela contribue directement à : améliorer les rendements même en conditions climatiques difficiles, atténuer les crises de famine et les pénuries en assurant une production fiable, accroître les revenus des ménages paysans grâce à la commercialisation de cette céréale polyvalente (consommation humaine, boisson locale, fourrage).

Les chercheurs de l’IRAD sont sur le terrain pour des essais, le génotypage, et la mise en place de champs-écoles paysans (CEP), garantissant le transfert effectif de cette technologie cruciale aux communautés locales.

Ernesthine BIKOLA

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