Une délégation de la Caisse autonome de Retraite des Fonctionnaires du Burkina Faso a séjourné à Yaoundé, du 10 au 14 août dernier, à l’effet de s’imprégner de l’expérience camerounaise en matière d’investissement et de placement financiers.
La salle du Conseil d’administration de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) a servi de cadre à la première séance de travail qui s’est tenue, le mardi, 10 août 2021. En visite de travail jusqu’au 14 août dernier, l’importante délégation venue du « pays des hommes intègres » était constituée de cinq hauts responsables dont le Président du Conseil d’administration de la Caisse Autonome de Retraite des Fonctionnaires (CARFO) du Burkina Faso, Rasmane Ouedraogo ; et l’administrateur, David Belemnaba ; la Directrice générale, Laure Zongo Hien ; le Directeur financier et comptable, Yacouba Kabore ; et le Contrôleur de gestion, Ismaël Ibrahim Zoungrana.
L’équipe de la Caisse Nationale de Prévoyance, quant à elle, avait à son bord le top manager, assisté du Conseiller technique en charge de la Gouvernance, Roger Epoh ; du Directeur des Finances et de la Comptabilité, Hortense Asim Abisone ; du Directeur technique, Bagoura Souaïbou ; et du service de la Coopération. Passées les civilités d’usage, les hôtes du jour sont entrés dans le vif du sujet. Il faut le noter, ce n’est pas la première visite que la CARFO effectue en terre camerounaise. Après une implémentation réussie du « Bureau total » au Burkina Faso, dont la CNPS du Cameroun est la pionnière, Laure Zongo Hien n’a pas hésité à revenir à la source, a-t-elle dit, pour : « Voir comment on peut apprendre de nouveau de la CNPS afin de réussir la mise en œuvre de notre politique d’investissement et de placement qui a déjà mis du temps, pour s’opérationnaliser dans notre pays ». Aussi, « Dans le souci de diversification de nos investissements et placements financiers, nous avons souhaité nous lancer dans l’immobilier et même diversifier nos placements financiers qui, pour l’essentiel, ne reposent que sur les DAT», a-t-elle poursuivi.
Enjeux majeurs
Noël Alain Olivier Mekulu Mvondo Akame a fourni de précieux conseils à son homologue. En effet, relève de prime à bord le patron de la CNPS, « les caisses de sécurité sociale ne devraient plus indéfiniment être financées par les cotisations sociales, car nous observons que plus on avance en démocratie, plus le citoyen et par conséquent l’assuré social est exigeant pas seulement en termes de délais, de qualité de service, mais aussi en termes de montant des prestations. Nos systèmes par répartition ne peuvent pas se le permettre, sinon il faut augmenter le niveau des cotisations et on ne peut pas indéfiniment augmenter le taux de cotisation sociale ». Par conséquent pour le Dg de la CNPS, « il faut beaucoup et bien investir, et diversement investir, pour que ce soit l’argent des biens financiers qui permettent de financer la sécurité sociale, les prestations sociales », a-t-il ajouté. Pour ce faire, « il faut avoir une politique de placement financier très élaborée, très développée, très fine et de plus en plus orientée vers les secteurs qui rapportent ». D’où, le choix de l’immobilier au Cameroun, pour mieux sécuriser et rentabiliser les fonds confiés par les assurés sociaux que gère la CNPS ; en plus des Dépôts à Termes (DAT) dans différentes banques de la place et des emprunts souverains.
Au-delà des recommandations, le patron de la CNPS, par ailleurs Président du comité de pilotage et Pca du Fonds d’Investissement Africain (FIA), a exhorté la CARFO à régulariser sa situation au sein de cette institution financière qui, au demeurant, est une voie salutaire en vue d’actions communes plus rentables, pour les organismes de prévoyance sociale membres. Car, à travers le Fia, a indiqué le Pca, « nous pourrons aller vers les infrastructures qui nécessitent des financements importants, vu que ce sont les infrastructures qui rapportent le plus. Et si le fonds est bien noté, il peut facilement emprunter auprès des marchés financiers internationaux à des taux très bas, pour des gains beaucoup plus importants ». Comme dit le dicton, « seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ». En attendant, un programme de travail a été établi, afin de permettre à la CARFO d’échanger avec les responsables des structures compétentes, pour leurs préoccupations.
Bertrand TJANI