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France-Afrique : Entre diplomatie, soleil… et quelques sueurs froides

En cinq jours et quatre pays, Emmanuel Macron tente un rééquilibrage express des relations franco-africaines. Entre Maurice, Johannesburg, Libreville et Luanda, le président français veut rassurer, renouer, relancer… et surtout éviter tout faux pas dans un contexte géopolitique où chaque geste compte.

Emmanuel Macron a ressorti la valise présidentielle pour une tournée africaine digne d’un marathon diplomatique. Première étape : l’île Maurice. Un choix loin d’être anodin. Il faut dire qu’on n’avait pas vu un président français ici depuis 32 ans — autant dire que l’archipel avait presque oublié comment dérouler le tapis rouge. Pour Paris, il s’agit de retisser des liens avec un partenaire stratégique de l’océan Indien, surtout après la chute d’Andry Rajoelina à Madagascar, un allié jusque-là précieux. Autant dire que le président français arrive avec le sourire… et quelques dossiers à rattraper.

Sur place, Maurice et la France prévoient de renforcer leur coopération dans des domaines clés : énergies renouvelables, gestion de l’eau, éducation et, surtout, sécurité maritime. Un thème crucial dans une zone où passent des routes commerciales majeures et où les trafics en tout genre aiment bien faire des heures sup’.

Deuxième escale : l’Afrique du Sud. À Johannesburg, Macron participera au sommet du G20, avec en prime une cérémonie mémorielle à Pretoria. Histoire de rappeler que diplomatie et symboles vont souvent de pair. Le chef de l’État lancera aussi un conseil d’affaires franco-sud-africain, dans l’espoir de booster les échanges économiques — parce qu’il n’y a pas que la politique dans la vie, il y a aussi les contrats.

Puis cap sur le Gabon, pour une première visite d’État depuis l’arrivée au pouvoir de Brice Oligui Nguema. Objectif : consolider un partenariat présenté par l’Élysée comme « excellent » et « tourné vers l’avenir ». Une façon polie de dire : on est encore là, ne vous inquiétez pas, tout en évitant de glisser sur les terrains sensibles de la transition politique.

Enfin, la tournée s’achèvera en Angola, à Luanda, où se tient le sommet Union européenne–Union africaine. Un rendez-vous crucial pour faire le point sur les engagements pris en 2022 à Bruxelles. Au menu : économie, climat, sécurité… et sûrement quelques discussions serrées pour savoir qui fait quoi, quand et avec quel budget.

Une tournée courte mais dense, où Macron devra jongler entre diplomatie, réalignements stratégiques et nouvelles attentes africaines. Un véritable numéro d’équilibriste — sans filet, mais avec protocole.

Gérald Nyatté

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