L’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture a ouvert un atelier sous-régional sur les conflits homme-faune en Afrique centrale, le 13 décembre 2023 à Douala, métropole économique du Cameroun.
La faune sauvage peut menacer la sécurité et les moyens de subsistance des personnes. Ce qui conduit à des conflits entre groupes de personnes sur la manière de résoudre la situation. Les experts appellent cela « conflit homme-faune ». En Afrique centrale, c’est une préoccupation majeure des pouvoirs publics. La biodiversité de la sous-région étant connue comme l’un des plus importants massifs forestiers de la planète. Raison d’être de l’atelier sous-régionale que l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (Fao) a ouvert, le 13 décembre 2023 à Douala, capitale régionale du Littoral au Cameroun.
Il est question pour les participants des pays du bassin du Congo de mettre un accent sur la coopération sous-régionale en vue de partager leurs expériences, et de trouver des solutions durables à leurs préoccupations communes en matière de gestion durable des ressources forestières et fauniques.
Important de relever que ces conflits ne sauraient s’estomper qu’avec la prise d’un engagement sérieux des pays concernés.
Prolongement de l’action de la Fao
Intervenant au nom du Représentant de la Fao au Cameroun, Dr Athman Mravili, un intervenant a d’abord salué la volonté du gouvernement du pays à résoudre la problématique des conflits homme-faune, avant de présenter l’expertise de la Fao en matière de gestion de ces conflits à travers un certain nombre de projets et programmes.
Selon lui, l’atelier de Douala s’inscrit dans le prolongement du travail effectué par l’organisation et vise à faire notamment le point sur les actions menées en Afrique centrale et discuter des résultats des études pilotes dans trois pays, à savoir : le Cameroun, le Gabon et la République Démocratique du Congo. C’est également l’occasion de convenir des articulations d’un programme à l’échelle régionale de gestion participative et durable de ces conflits.
Au nom du Directeur général de la Fao, Dr Qu Dongyu, le même intervenant a réitéré l’accompagnement constant de l’institution dans la recherche des solutions durables à cette problématique.
Il faut relever que malgré les différents appuis techniques de la Fao et autres organisations internationales pour accompagner les pays d’Afrique centrale à la résolution des conflits homme-faune, ces conflits demeurent. D’où, de nombreuses attentes à l’issue de rencontre de Douala.
Projet pilote
En attendant, force est de rappeler que dans le cadre de la recherche de solutions durables à cette situation, la Fao a mis en place un projet pilote qui a couvert les trois pays, avec à la clé des objectifs précis.
Ce projet a ainsi permis de collecter des données quantitatives et qualitatives dans ces pays, pour caractériser les conflits homme-faune, les acteurs impliqués, l’ampleur des dommages causés par ces conflits aux populations locales et à l’environnement ainsi que les impacts socioéconomiques qui en résultent.
Il a aussi permis d’évaluer globalement l’efficacité et les limites des outils de gestion des conflits homme-faune utilisés dans les trois pays ciblés ainsi que les failles et insuffisances des cadres réglementaire, politique et institutionnel des conflits homme-faune.
Cet atelier qui s’achève le 15 décembre 2023 vise donc à développer et mettre en place un programme régional de gestion participative et durable desdits conflits en Afrique centrale. Il est bâti sur les résultats du projet pilote et bonifié des apports des travaux de l’atelier pour compléter les données et informations pertinentes manquantes à adapter à cette sous-région.
Bertrand TJANI