Le conseil d’administration du Fonds Monétaire International a approuvé, le 17 mai 2023, un accord sur 36 mois au titre de la Facilité Élargie de Crédit de 2,242 milliards de DTS (soit environ 3 milliards de dollars) en faveur du Ghana.
Cette décision est contenue dans un communiqué publié le 17 mai 2023, par le conseil d’administration du Fonds Monétaire International (Fmi). En effet le Fmi a approuvé un programme d’aide de 3 milliards de dollars en faveur du Ghana, avec un premier décaissement immédiat d’environ 600 millions de dollars. Le programme s’étale sur une durée de 36 mois, au titre de la facilité élargie de crédit. Une enveloppe pour venir en aide au pays qui était autrefois considéré comme un modèle économique en Afrique de l’Ouest, le Ghana pour ne pas le nommer. Durement touché par le Covid-19 et la guerre en Ukraine, le Ghana fait face à de graves difficultés financières depuis quelques mois déjà.
Toutefois, cette enveloppe de 3 milliards accordée au Ghana par le Fmi pourra aider à résoudre certains problèmes. La patronne de l’institution financière Kristalina Georgieva a annoncé que cette enveloppe va notamment servir à « l’assainissement budgétaire est un élément essentiel du programme (…). L’augmentation des recettes et la rationalisation des dépenses seront combinées à des politiques visant à protéger les ménages vulnérables et à créer une marge de manœuvre pour des dépenses sociales et de développement plus élevées à moyen terme », a-t-elle indiqué, tout en soulignant l’importance de « la préservation de la stabilité du secteur financier », de la « maîtrise de l’inflation » et de la « reconstitution des réserves de change ». L’aide du FMI va également permettre de rétablir la viabilité de la dette qui est aujourd’hui de 57 milliards de dollars. Les étapes clés du plan du Fonds comprennent un assainissement budgétaire précoce et généralisé pour remettre les finances sur une voie durable, complété par des mesures visant à protéger les personnes vulnérables. Ces efforts de coordination sont soutenus par des réformes structurelles ambitieuses dans plusieurs domaines : politique fiscale, administration des recettes, gestion fiscale. Des mesures visant à remédier aux vulnérabilités dans les secteurs de l’énergie et du cacao sont également à l’ordre du jour. Une politique monétaire suffisamment restrictive et la mise en place d’un taux de change flexible contribueraient à maintenir l’inflation en dessous de 10 % et à reconstituer les réserves de change. Le programme vise également à maintenir la stabilité financière et à stimuler l’investissement privé et la croissance. Cela aidera le Ghana à relever les défis politiques et financiers urgents, notamment en mobilisant des financements extérieurs auprès des partenaires de développement et en jouant un rôle de catalyseur dans la restructuration de la dette en cours.
A titre de rappel, l’État ghanéen était à défaut restreint de paiement depuis décembre dernier. Pour la population, la vie est devenue insoutenable. À cause de l’augmentation des coûts de l’eau, de l’électricité et du gaz, beaucoup ne mangent plus qu’une fois par jour.
Ernesthine BIKOLA