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Eséka : Paul Biya rend un hommage appuyé de la nation aux victimes de l’accident ferroviaire de 2016

Le Ministre des Transports, Jean Ernest Masséna Ngallè Bibéhè, représentant personnel du Président de la république du Cameroun, a procédé, le 16 décembre dernier, à l’inauguration de la stèle en mémoire des disparus de la catastrophe ferroviaire survenue, le 21 octobre 2016 dans le chef-lieu du département du Nyong et Kellé.

Emotion, consternation, recueillement empreint d’espérance. Telle est l’ambiance perceptible à l’inauguration de la stèle érigée en mémoire des victimes de l’accident ferroviaire survenue, le 21 octobre 2016 à Eséka, chef-lieu du département du Nyong et Kellé, région du Centre. Le Ministre des Transports, Jean Ernest Masséna Ngallè Bibéhè, a présidé la cérémonie, au nom du Président de la république, Paul Biya. A ses côtés, des membres du gouvernement tels que Célestine Ketcha Courtès, Pierre Bidoung Mpkwatt, Pauline Irène Nguenè ; des autorités administratives, religieuses et traditionnelles ainsi que de nombreuses populations venues des quatre coins du Cameroun.

Plusieurs temps forts ont marqué l’événement douloureux, notamment les allocutions, les offices religieux et les rituels symboliques. Dans son mot circonstance, le Maire de la Commune d’Eséka, Christophe Moïse Tchop, a d’abord rappelé « qu’honorer les morts, c’est protester contre leur mort ; c’est affirmer qu’ils sont encore vivants et mystérieusement présents parmi nous ; c’est faire vivre l’esprit qui était incarné par eux ; c’est faire vivre de nombreuses familles encore endeuillées ; c’est faire vivre la nation ; et c’est faire vivre l’humain. Nous sommes venus pour être prêts de nos morts en ce lieu, qui est désormais consacré à eux ».

Ensuite, il a salué les actions et réalisations enregistrées au lendemain de cette catastrophe sur fond de promesses de l’État. Au nom des populations, le porte-parole des maires du département a loué les efforts du gouvernement, pour sortir la ville et le département de l’oubli et du désenclavement. Au rang des acquis, une ambulance flambant neuve dotée à l’Hôpital de district d’Eséka, le bitumage de certains axes routiers, une stèle qui améliore la physionomie de la ville… Aussi, a-t-il présenté quelques doléances relatives à l’humanisation de la prise en charge des patients à l’hôpital de district, le relèvement de son plateau technique, son érection en annexe de celui du Centre, le bitumage de certaines routes de la ville…

La Ministre Pauline Irène Nguenè, fille de la localité, a salué l’élan de solidarité du département du Nyong et Kellé, premier secouriste, avant la reconnaissance de la mémoire symbolique à jamais des victimes.

Le service œcuménique a donné lieu à la conjuration de ce que d’aucuns pourraient considérer comme un mauvais sort et à l’espérance. « Puisque tu vis, nous revivrons. En frères, nous osons vivre », a prié un célébrant d’une église de réveil.

L’Evêque de l’Eglise catholique romaine d’Eséka, Mgr Achille Yabi, s’est voulu chrétien et porteur des valeurs traditionnalistes. Il a appelé à l’observance d’une neuvaine de prière commune, à travers laquelle le peuple de Dieu devra lui demander de le libérer et de lui donner la paix véritable qui vient de Christ et qui engendre le développement. « Fais-nous voir, Seigneur, ton amour et donne-nous ton salue ! », a-t-il exhorté, non sans relever que, contrairement aux idées reçues, « Le Nyong et Kellé n’est pas maudit. Nous sommes des enfants de Dieu ». 

L’occasion faisant le larron, le peuple Bassa’a-Mpo’o-Bati a demandé au Président Pauyl Biya l’érection des départements du Nyong et Kellé et de la Sanaga-Maritime en région afin que se poursuive inlassablement dans l’unité, la paix, la stabilité, son œuvre de développement et de construction du Cameroun. Après la remise des distinctions honorifiques, place a été cédée à l’allocation représentant personnel du Chef de l’État.

Moment unique

« Permettez-moi avant tout, d’exprimer ma profonde et déférente gratitude à l’endroit du Président de la république, qui a bien voulu placer, une fois de plus, sa très haute confiance en ma modeste personne, pour présider cette cérémonie ». C’est en ces termes que le Ministre des Transports a ouvert son discours de circonstance, avant de demander à l’assistance d’observer une minute de silence en hommage aux disparus. 

Selon lui, « la date du 21 octobre 2016 évoque un bien triste souvenir, celui de la perte d’êtres chers embarqués ce jour à bord du train 152, pour une destination sans retour ». Aussi, a-t-il témoigné sa solidarité aux familles des victimes, au nom du chef de l’Etat. A travers cette cérémonie, a-t-il relevé, le gouvernement de la république a témoigné sa compassion et celle de toute la nation à l’endroit des victimes. Il en a profité pour rendre un vibrant hommage à l’ensemble des acteurs, qui auront porté secours aux accidentés, non sans transmettre les excuses du Chef de l’Etat pour le retard observé dans la mise en œuvre de ses directives à la suite de l’accident survenu.

« Cette stèle parle à la nation toute entière et particulièrement aux acteurs et usagers des transports ferroviaires en leur rappelant, par respect pour les victimes, leurs responsabilités, mais surtout le caractère primordial et central de la sécurité dans l’exercice de leurs activités. A ce sujet, il y a lieu de se féliciter des efforts consentis, pour l’amélioration et le renforcement des règles de sécurité dans la circulation des convois ferroviaires », a marqué d’une pierre blanche Jean Ernest Masséna Ngallè Bibéhè. « La présente cérémonie est un moment d’exaltation des souvenirs, un moment de recueillement et d’espérance des proches des victimes, mais également une occasion d’exprimer la gratitude de la nation entière. En inaugurant cette stèle, la nation accomplie aujourd’hui un devoir de mémoire et renouvelle sa compassion à l’endroit des victimes qui gardent à jamais et au plus profond d’eux les séquelles d’une catastrophe sans précédent. Cette cérémonie témoigne aussi de la solidarité fervente et l’unité indéfectible de la nation camerounaise à l’occasion de cet épisode malheureux », a conclu le représentant personnel du Chef de l’Etat en témoignant, une fois de plus sa solidarité aux familles des victimes à travers quelques des dons.

La coupure du ruban symbolique, le dévoilement de la plaque commémorative, la visite de la stèle et l’exécution du grand alléluia par le Ministre Ngallè Bibéhè ont bouclé la boucle.

Présentation de la stèle

La stèle d’Eséka est un ensemble constitué d’un monument funéraire et des ouvrages connexes, bâti en hommage aux victimes de l’accident du train 152 survenu, le 21 octobre 2016.

Ce complexe architectural d’environ 3000 mètres carrés, situé à proximité de la gare ferroviaire d’Eséka, comprend : un monument principal un bloc administratif et sanitaire dédié aux besoins d’usage ; une mini adduction en eau assurant une autonomie au complexe et un point de ravitaillement aux populations riveraines ; un champ photovoltaïque pour l’alimentation autonome en énergie électrique du complexe; les Vrd qui offrent une communication horizontale entre des ouvrages par des passerelles en pavés ainsi que des bancs publics sur une pelouse verdoyante ; une clôture assortie d’un portail et de deux entrées latérales pour sécuriser le complexe.

L’ouvrage principal qui est une stèle d’environ 18 m de haut est constitué d’un bloc de béton représentant une voiture voyageur encastrée dans un massif que surplombe un élément de voie ferrée, le tout entouré par quatre grandes colonnes.

La voiture voyageur encastrée dans le massif symbolise le train voyageur du 21 octobre 2016, parti de Yaoundé à destination de Douala, lequel a tragiquement achevé sa course à Eséka, parce que le rail avait changé de direction en s’élevant vers le ciel d’om certains passagers seront débarqués à jamais, laissant leurs familles éplorées et la nation toute entière traumatisée.

Les quatre grandes colonnes représentent le peuple camerounais des quatre aires géographiques qui pleure ses enfants à Eséka. Sous le portique en tronc de cône derrière le massif se trouvent affichés, sur un mur, les noms des personnes décédées des suites dudit accident.

Bertrand TJANI

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