Il s’agit du Président du mouvement « Give back to mama », Samuel Ervé Mandeng, qui apporte son soutien au Préfet du Nyong et Kellé dans la lutte pour le changement des mentalités tournées vers le développement intégral.
La ville d’Eséka, chef-lieu du département du Nyong et Kellé, a vibré au rythme d’un séminaire sur le leadership-entrepreneurial, le 14 août 2024.
Une initiative du mouvement « Give back to mama », porté par son Président Samuel Ervé Mandeng, qui apporte ainsi son soutien au Préfet du Nyong et Kellé, Chaibou, dans la lutte pour le développement de la communauté.
Depuis son arrivée, a relevé le représentant de l’élite, André Mang Nyebel, l’autorité administrative a pris la mesure de la situation à travers le slogan : « Eséka doit changer ». Il rejoindra ainsi Mgr François Achille Eyabi, résolument engagé à cette cause. Mais, comment y parvenir ?
La question lancinante a trouvé des réponses dans les différents exposés des experts sous-tendus par le thème : « Eséka, flambeau du changement ».
Des différentes interventions, il ressort que ce thème sonne comme un éveil de la conscience collective ; une interpellation des filles et fils de l’arrondissement, voire du département ; un rappel à tous les bras qui doivent apporter leurs pierres à la construction de l’édifice Eséka.
Il est également révélateur d’espoirs et d’opportunités. L’objectif de la rencontre, fédérer l’immense potentiel humain que regorge la collectivité autour d’un projet commun de développement, passé par le partage d’expériences autour du leadership.
Comportement d’exemplarité
Selon le Pr Jean Emmanuel Pondi, recteur de l’Ict-University, pour qu’Eséka change, il faut : « D’abord une vision de comportement d’exemplarité.
C’est-à-dire, poser des actes qui vont rester non seulement dans le présent, mais le futur ; il faut préparer une génération de remplacement qui fera mieux que soi-même ; ne pas nier l’importance de l’expertise, la connaissance, du savoir comme moteur du développement.
Aujourd’hui, ce n’est plus la plantation de café qui est le moteur du développement. Ce qui est le vrai moteur du développement, c’est la connaissance et le savoir. Les dix meilleures sociétés au monde sont celles qui ont trait au digital et à la connaissance.
Il faut qu’on sorte du piège et changer les mentalités ».
La deuxième chose, renchérit l’universitaire, pour un endroit comme Eséka, il faut arrêter de croire que c’est un village : « La ville entraine un comportement d’inclusion. Il faut prendre partout où il y a le mieux et le capitaliser ; il faut accepter les communautés qui viennent d’ailleurs et qui peuvent apporter positivement quelque chose.
Car, il n’y a pas de succès économique unilatéral des choses. Aujourd’hui, le monde évolue à grâce à sa complexité et sa diversité ».
Répondant troisièmement à la préoccupation relative à la vision stratégique, le Pr Pondi s’est voulu formel : « On n’improvise pas.
Aujourd’hui, autour du Nyong et Kellé, il y a de grands projets. Mais, qu’est-ce qui est fait individuellement par les jeunes pour étudier les profils des professions qui seront en exergue ? Pas grand-chose. On continue toujours d’aller déposer des dossiers dans les ministères. Ça c’est terminé.
Les ministères ne peuvent plus absorber indéfiniment les gens. Quand il y a des projets comme des grands barrages, des grandes structures qui veulent s’installer, il faut aller sur internet, regarder les profils dont on a besoin et faire ces formations. Il y aura du travail.
Cela demande aussi un investissement personnel ; il faut être proactif ; avoir de bons visionnaires et adhérer à leurs visions. Lorsqu’on a passé l’échelle, il faut la laisser pour que les autres passent aussi ; il ne faut pas l’enlever comme on le voit malheureusement souvent ; il ne faut pas être égocentrique, égoïste ; il faut être ouvert et le leader qui a réussi est celui qui a produit d’autres leaders, mieux que lui-même.
C’est l’esprit qu’il faut maintenant inculquer ici et s’assurer qu’on n’est pas dans la morosité, le misérabilisme et dire rien ne prospère à Eséka. Où est-ce que c’est écrit ? Il faut qu’on arrête cela ; que les gens arrêtent de se satisfaire des prévisions néfastes. Nous pouvons faire l’impossible. J’ai pris l’exemple de John Kennedy, qui en 1961, a dit qu’un Américain marchera sur la lune. Il n’en avait aucune idée, mais en 1969, ça s’est produit.
C’est le défi qu’il faut relever. Il ne faut pas le craindre, mais le considérer comme une opportunité pour changer ».
L’espoir permis du changement
Pour Sa Majesté Christine Andela, « L’espoir du changement est permis, parce que l’expert-comptable André Mang Nyebel a exposé les forces et les faiblesses de la communauté.
Ça commence toujours par-là, le diagnostic. Et il faut que les gens acceptent de faire cet examen de conscience qui fait mal.
Pour évoluer, il faut accepter de voir ce qui ne marche pas. Parmi les opportunités qu’il y a ici figure la terre. Malheureusement, on est là à manger du riz que nous ne produisons pas. Et l’Institut Ruben Um Nyobè est là pour porter l’intérêt à ce facteur de production qui est la terre».
Le Dr Emmanuel Marie Njock Bata, quant à lui, a entretenu les participants sur la santé comme facteur de production. Aussi, conseille-t-il la production des fascicules et autres brochures d’information et d’éducation sanitaires à mettre à la disposition des assemblées, familles, lieux de culte et de réunions.
Samuel Ervé Mandeng, lui, a salué le mot d’ordre du Préfet du Nyong et Kellé. « Pour qu’une ville comme Eséka change et s’améliore, il faut d’abord que les mentalités changent. Il faut généralement un changement de paradigme.
Par exemple, lorsqu’on achète un appareil, il y a une notice qui montre comment l’utiliser. Ce que nous avons fait aujourd’hui relève du mode d’emploi du leadership.
Le développement commence d’abord par une volonté politique et sociale », a fait savoir l’expert.
Résilience
Aussi, il a rappelé que l’enjeu du mouvement « Give back to mama », rendu à sa 4e édition, est le leadership : « Nous nous sommes rendu compte qu’après trois années, il était important, à la veille des échéances politiques et au regard des difficultés auxquelles est confronté le monde, que les communautés soient préparées à y faire face.
Cette formation en leadership va ainsi aider à l’éveil des consciences afin de servir de pont entre les ressources naturelles, humaines et la création de la richesse qui passe par le leadership ».
D’où, la présentation des cas pratiques en agriculture, par l’entreprise Agro-green, qui fait dans la distribution des semences améliorées, accompagne les agriculteurs.
« Vous avez votre terrain, votre argent et n’avez personne pour vous accompagner dans la phase pratique et technique, vous signez simplement un contrat avec nous et nous mettons à votre disposition une équipe selon le besoin exprimé », a informé Joceline Pokam.
Tout également salué, l’apport indéniable de l’association Adna Liten li Bassa dont la présidente Apolline Pulchérie Ngo Nonga œuvre inlassablement pour la cohésion sociale ; celui de Nick Stéphane Ntamack sur le rôle du digital comme flambeau du changement…
Bertrand TJANI