Input your search keywords and press Enter.

Double nationalité : une question à plusieurs vitesses au Cameroun

La probable candidature de Samuel Eto’o à la tête de la Fécafoot vient ressusciter ce débat qui fait couler beaucoup d’encre et de salive et divise tant l’opinion.

L’annonce de la candidature de Samuel Eto’o Fils à la présidence de la Fécafoot cristallise l’opinion publique. Seulement après sa déclaration, ses pourfendeurs ont tôt fait d’exhumer sa double nationalité pour l’écarter de la course à la présidence de l’instance faîtière du football camerounais. Un critère de non éligibilité qui le met de facto, hors course avant même d’avoir engagé la compétition.

Au Cameroun, la question de la double nationalité a toujours provoqué de vives tensions et polémiques, surtout au niveau de son application qui se fait, selon plusieurs Camerounais, à géométrie variable. La loi qui interdit la double nationalité au Cameroun a été prise le 11 juin 1968. Depuis ce moment, cette disposition légale n’a pas été abrogée, et ce, malgré les multiples pressions de la diaspora sur l’Etat du Cameroun. Cette problématique sur la double nationalité est restée intacte, ce qui signifie que la loi n’a connu aucune évolution dans un sens comme dans l’autre. La difficulté au Cameroun sur ladite loi est que son application est à têtes chercheuses. Sous cape, plusieurs Camerounais affirment que certaines hautes personnalités seraient même détentrices de plus d’un passeport, alors que la loi l’interdit à d’autres qui voudraient briguer un poste électif.

Le cas Samuel Eto’o à qui on rappelle qu’il a une double nationalité parce qu’il ambitionne candidater pour la présidence de Fécafoot ce jour, devrait amener plus d’un à réfléchir sur cette législation de la double nationalité qui n’est pas appliquée à lettre. Si pour défendre les couleurs du Cameroun, on fait appel aux binationaux qui remplissent les sélections camerounaises, pourquoi empêcher aux mêmes personnes qui ont fait rayonner le Cameroun de prétendre à une candidature à un poste de responsabilité. Plusieurs esprits lucides, estiment que cette loi a pour rôle d’éliminer certaines personnalités. On l’agite comme une épée de Damoclès sur la tête de certaines personnes qui ont de carrure dans un domaine. Comment comprendre qu’à la tête de certaines grandes structures d’Etat se trouvent des personnalités qui auraient la double nationalité, fulmine une partie de l’opinion. Certains vont jusqu’à dire que certaines personnalités en indélicatesse avec la justice en ce moment, avaient brandi une autre nationalité quand on a voulu engager des poursuites judiciaires à leur encontre. De quoi conclure que la double nationalité est discriminatoire pour certaines personnes et non pour d’autres.

Autant le dire, la question de la double nationalité qui est remise sur la sellette à faveur de la probable candidature de Samuel Eto’o à la Fécafoot, comme cela avait été le cas avec Ndédi Eyango à Socam, ne cache-t-elle pas la difficulté qu’il y a à appliquer cette loi au Cameroun. Pour beaucoup de personnes qui souhaitent voir Samuel Eto’o prendre les rênes de la Fécafoot, comment peut-on comprendre que quelqu’un qui a toujours défendu les couleurs du Cameroun ne puisse pas bénéficier d’un poste électif, si tant est qu’il a la compétence. Question de conscience !

Emmanuel MVELE

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *