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Dette et développement : la 3e conférence africaine en débat national à Yaoundé

Le chapitre camerounais de la 3e Conférence africaine sur la dette et le développement, prévue du 30 août au 1er septembre 2023 à Dakar au Sénégal, fait l’objet d’une session nationale, ce
25 juillet 2023 dans la capitale du Cameroun.

L’African Forum and Network on Debt and Development (Afrodad), en collaboration avec son partenaire Africa Development Interchange Network (Adin), organise, ce 25 juillet 2023 à Yaoundé, le chapitre camerounais de la 3e Conférence africaine sur la dette et le développement (AfCoDD III), qui se tiendra du 30 août au 1er septembre 2023 à Dakar au Sénégal.
Lancée en août 2021, l’AfCoDD est l’un des trois programmes phares d’Afrodad, qui vise à rassembler tous les citoyens africains pour discuter, débattre et décider de la voie de l’Afrique vers l’autodétermination économique, politique et sociale. L’AfCoDD rassemble des leaders politiques, techniques et civiques d’Afrique pour délibérer et convenir des engagements qui sauvegardent la durabilité macroéconomique du continent en vue d’atteindre un niveau d’autodétermination économique, politique et sociale pour un « Nouveau mouvement pour la dette ».

Mobilisation des ressources

Il est question, au titre des perspectives, de parvenir à la mobilisation des ressources internes et des mécanismes internationaux de financement du développement sur le continent africain, en vue de la transformation structurelle prévue par l’Agenda 2063.
En effet, la crise multiforme à laquelle l’Afrique est confrontée est en train d’inverser les gains durement acquis en matière de réduction de la pauvreté en Afrique, car des programmes de profondes consolidations fiscales et d’austérité dominent la politique macroéconomique. Même avec des programmes d’allègement de la dette tels que l’initiative de suspension du service de la dette, le cadre commun du G20 et les droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international (Fmi), de nombreux pays africains sont tenus d’assurer le service de la dette bilatérale et de la dette du secteur privé. Ce qui réduit leur capacité à répondre aux pressions socio-économiques nationales et, de fait, à désinvestir dans les services sociaux. Paradoxalement, bien qu’ils soient créanciers nets du reste du monde, les pays africains renvoient des revenus qui leur sont pourtant indispensables vers les pays développés sous forme de service de la dette, de transfert de bénéfices, d’exportations de matières premières et d’importations de produits finis, le tout couplé à un commerce intérieur limité qui réduit encore la capacité du continent à fournir des services essentiels à ses citoyens, y compris des investissements indispensables dans les filets de sécurité sociale. Alors que le monde est confronté à une crise aux multiples facettes, la position de la société civile africaine est qu’une architecture financière et d’endettement mondiale fracturée donne la priorité aux profits plutôt qu’aux personnes, et que les Africains sont touchés de manière disproportionnée. Cela laisse le continent dans un mode de crise perpétuelle et une approche politique de dépendance qui doit être repensée. Si la dette n’est pas mauvaise en soi, elle semble, sous sa forme actuelle, perpétuer la colonisation en Afrique. Même s’il existe des particularités dans les différents pays africains, la tendance est commune à tous.
Certains pays africains sont en situation de surendettement, tandis que d’autres sont en passe de le devenir.

Cas du Cameroun

Le Cameroun, par exemple, a longtemps été soumis aux programmes de la Banque mondiale et du Fmi sans parvenir à des solutions durables. Le Conseil d’administration du Fmi a achevé en juillet 2023 la quatrième revue des accords triennaux mixtes du pays au titre de la Facilité élargie de crédit (Fec) et du Mécanisme élargi de crédit (Medc), approuvés le 29 juillet 2021, qui visaient à soutenir le programme de réformes économiques et financières du pays.
Cela permet le décaissement de 55,2 millions de Dts (environ 73,6 millions de dollars), ce qui porte le total des décaissements au titre des arrangements à 372,6 millions de Dts (environ 493,6 millions de dollars), alourdissant ainsi la charge de la dette publique.
L’Afrique doit sortir du cercle vicieux dans lequel elle est plongée en prenant les mesures suivantes : trouver des moyens de sortir du court-termisme de la planification macroéconomique ; améliorer la production et l’industrialisation ; accroître la mobilisation des ressources internes ; et renforcer l’action du continent tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Pour atteindre ces objectifs, l’AfCoDD III présente les “4R pour une Afrique, qui fixe les règles : ré-imaginer, repenser, réorganiser et remobiliser pour un « Ordre mondial africain”.
Le chapitre national camerounais de l’AfCoDD III se concentrera donc sur les 4R dans le but de construire un mouvement civique national de manière durable au-delà de la crise actuelle de la dette. Il fera le point sur les résultats obtenus dans la mise en œuvre des recommandations des deux éditions précédentes et d’autres événements connexes, et renforcera le dialogue national sur la dette publique qui a appelé à plus de transparence, de responsabilité et de gouvernance sur les questions de dette publique.

Source : Afrodad

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