Depuis son invention, il y a quatre ans, l’élève de 19 ans, Simon Petrus, n’a plus donné de ses nouvelles à l’Afrique.
« Cette invention représente sans doute l’une des initiatives les plus intelligentes pour l’Afrique, quand on sait que les communications téléphoniques coûtent les yeux de la tête et que le prix d’un bon Smartphone est hors de portée de beaucoup de personnes », lit-on dans plusieurs sites depuis 2016. En effet, l’on annonçait alors que Simon Petrus venait de laisser son empreinte sur la technologie moderne. On présentait le jeune namibien avec un arsenal comme étant un téléphone sans fil, sans carte Sim et plus important encore, sans crédit : « Avec seulement quelques objets quelconques récupérés, Simon Petrus a pu réaliser cette merveille technologique. Pièces de rechange de téléphone, composants de téléviseur, ampoules, carcasses de chargeurs et le téléphone qui ne nécessite ni fil, ni carte Sim, ni crédit de communication voit le jour. L’œuvre du jeune namibien de 19 ans est bien adaptée aux besoins de l’Afrique, où le taux d’électrification et le pouvoir d’achat restent encore faible », ajoutait un administrateur se présentant comme chercheur.
« Ce téléphone, de fait, peut capter des appels grâce à des fréquences radio. Donc pas besoin de dépenser en crédit de communication. Mieux, il est possible de capter une chaîne de télévision locale. Le gadget aurait déjà suscité l’intérêt de certains investisseurs qui aimeraient davantage le développer », pouvait-on lire davantage. Mais, quatre ans après, l’on n’entend plus parler ni de Simon Petrus, ni de son téléphone. Rien d’étonnant puisque l’invention du jeune chercheur, qui suscitait beaucoup d’intérêts et d’espoir, n’a pas bénéficié du soutien de l’Etat namibien. Ce sont des entreprises étrangères qui ont été les premières à s’intéresser à cette invention révolutionnaire.
Il ne fait en effet aucun doute qu’il fallait investir pour perfectionner l’invention et ensuite pouvoir la rendre accessible au marché. Et là, c’est une autre paire de manche dont on connaît toujours le résultat en Afrique, où on préfère importer des gadgets chinois que d’aider les génies locaux. Pour gagner sa première paire de manche, le jeune génie Simon Petrus aura travaillé silencieusement dans son coin pendant deux années, pour mettre au point son prototype. Il n’avait bénéficié que d’un financement participatif de 146 dollars et de tous les encouragements de ses parents. Les dirigeants africains et autres investisseurs doivent-ils être insensibles à cet état de choses ? N’est-il pas temps d’encourager et de soutenir la recherche ? Des réponses à ces questions lancinantes dépendra l’émergence de l’Afrique que d’autres cieux considèrent désormais comme l’avenir du monde.
Bertrand TJANI