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CEMAC- Valentin MBOZO’O : « L’instruction du gouverneur va sans doute contribuer à freiner non seulement la fuite des capitaux, mais également dans le contexte actuel, à assurer une meilleure traçabilité »

Le 10 juin dernier, le gouverneur de la banque des Etats de l’Afrique centrale, ABBAS MAHAMAT TOLLI a signé un texte qui reprécise  les modalités d’usage hors CEMAC, des instruments de paiement émis dans la sous région  éponyme. Il s’agit de l’instruction relative aux conditions et modalités d’utilisation à l’extérieur de la CEMAC des instruments de paiement électronique. Valentin MBOZO’O, par ailleurs Directeur Général du groupement interbancaire monétique de l’Afrique centrale(GIMAC) qui a reçu récemment le Prix inclusion financière décerné par le cabinet Risk Mitigations, et remis  lors du séminaire sur l’inclusion financière a l’hôtel Hilton par la Ministre des postes et télécommunication , nous parle de cette instruction.

Quels sont les problèmes que viennent résoudre la nouvelle instruction du gouverneur de la BEAC relative à la monnaie électronique ?

Cette décision du gouverneur de la BEAC a l’avantage par rapport à l’ancienne réglementaire, de clarifier les conditions et les modalités d’usage des instruments de paiement électronique émis dans la sous région, autrement dit des dépenses en devises à l’extérieur de la CEMAC par les ressortissant de cet espace géographique, comme cela se fait  par toutes les banques centrales du monde. En son article 2, cette décision spécifie de manière limitative, afin que nul n’en ignore, les instruments de paiements et les retraits  à l’extérieure  de la CEMAC. Il s’agit des cartes bancaires à débit immédiat, des cartes de crédit ou cartes bancaires à débit différé, des cartes prépayées. Des articles5, 6,7 et8 spécifient en fin que nul n’en ignore, les plafonds de paiements et des retraits  dans le temps avec lesdits instruments de paiement «électronique, à l’extérieur du territoire de la CEMAC. Par ailleurs, l’article 9 fait obligation aux émetteurs, donc aux banques d’une manière générale, d’implémenter les plafonds desdits paiements et retraits autorisés dans le respect des conditions prévues par l’instruction. Cet article a l’avantage d’éviter de laisser entre les mains du porteur, la responsabilité du strict respect des plafonds d’usage  des instruments de paiement électronique.

En quoi cette décision va-t-elle contribuer à lutter contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ?

L’instruction du gouverneur va sans doute contribuer à freiner non seulement  la fuite  des capitaux, mais également dans le contexte actuel, à assurer  une meilleure traçabilité  et du contrôle limitatif des dépenses effectuées par les ressortissants  de la CEMAC à l’extérieur, la règlementation sur les changes  renforce cet important  volet par les modalités de rapatriement et d’entrée des devises dans notre sous région.

A  ce jour, quel état des lieux des transactions monétiques hors CEMAC ?

Dans la  zone, on compte près d’un million de cartes internationales réparties entre les trois grands réseaux internationaux que sont Visa, Mastercard Et Union Pay International. Pour donner un ordre de grandeur, en 2018, les transactions effectuées par les cartes de paiement visa, s’élevaient  à 125 millions de dollars soit 72,2 milliards de FCFA pour le réseau. En faisant un rapprochement avec les parts de marché détenues par chacun de ses réseaux dans la CEMAC, on peut estimer à un peu moins de 200 millions de dollars(115,38) milliards de FCFA) le montant cumulé des dépenses effectuées à travers les instruments.

Interview réalisée par Cameroon Tribune

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