
Alors que les manifestants contestent le résultat de l’élection, les stations-service camerounaises jouent les souffre-douleur, mettant en péril 10 000 emplois. Le plein de tensions, la panne d’emplois.
Le Groupement des professionnels du pétrole (GPP) a trouvé le moyen de rendre les stations-service encore plus inflammables : y ajouter des manifestants en colère. Depuis le 27 octobre, sous couvert de marches pacifiques, ces lieux stratégiques se transforment en supermarchés gratuits pour certains protestataires.
« C’est simple, une station pillée, c’est 20 emplois directs qui prennent la poudre d’escampette et deux PME qui ferment boutique », déplore le GPP, visiblement peu convaincu par cette nouvelle forme de shopping express.
Au pays de l’or noir, les marketers pétroliers auraient préféré qu’on leur vole simplement leurs idées plutôt que leurs pompes à essence. Tradex, Neptune Oil et Bocom découvrent douloureusement que leur carburant n’est pas la seule chose qui brûle en ce moment.
Mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Les manifestants étendent leur sens aigu du shopping aux agences de Société Générale et aux chambres froides de Congelcam. Parfois, quand on commence le pillage, difficile de s’arrêter…

Pendant ce temps, le GPP calcule : 250 milliards de FCFA de recettes fiscales menacées. De quoi donner des sueurs froides au Trésor public. Le groupe rappelle malicieusement que ces entreprises « créent de la richesse pour le Cameroun, laquelle profite en premier au peuple camerounais ». Un détail qui semble être passé à la trappe.
Gérald Nyatte




