En raison de la pandémie de Covid-19, les importateurs révèlent que l’offre actuelle nécessite des importations pour éviter une pénurie de cette denrée alimentaire.
« Afin d’éviter une éventuelle pénurie, il faudrait absolument importer le mois prochain, car la production nationale ne dépasse pas toujours les 300 000 tonnes par an, alors que la demande nationale est de 600 000 tonnes », a déclaré Jacquis Kemleu Tchabgou, secrétaire du Groupement des Importateurs de Riz du Cameroun (Girc), le 17 juin dernier à Yaoundé lors d’une conférence de presse. Il s’appuie sur la dernière évaluation du Projet de développement du riz irrigué et pluvial (Proderip) réalisé au Cameroun avec l’appui de l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica). En effet, le Groupement des importateurs de riz du Cameroun (Girc) met en alerte les autorités camerounaises sur de sérieuses menaces de pénurie de riz sur le marché dans les jours prochain.
Toutefois, selon le Girc, le Cameroun est loin d’atteindre la production de 600 000 tonnes de riz par an, une quantité qui était envisagée pour le compte de la campagne rizicole de l’année 2018. Cette situation oblige le pays à importer. En conséquence, les quantités de riz actuellement disponibles sont de l’ordre de 200 000 tonnes pour une consommation mensuelle de 47 000 tonnes. Aussi, la demande nationale en la matière était évaluée à 576.949 tonnes en 2020, pour une production locale de 140.170 tonnes à peine couvert 24% de la demande pendant la même période. Selon un rapport de l’institut national de la statistique (Ins), les quantités de riz importées étaient passées de 561.112 tonnes en 2018 à 894.486 tonnes l’année suivante, représentant une hausse de 59,4% pour 231,8 milliards de Fcfa, en augmentation de 60,9%.
A titre de rappel, en août 2020, le gouverneur de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari, avait levé l’arrêté signé, le 24 juillet d’avant, interdisant la sortie du riz non décortiqué de sa zone de compétence. Il précisait alors que «les producteurs, les commerçants et les transporteurs doivent toutefois se conformer à la réglementation en travaillant en étroite collaboration avec les services du commerce et des douanes». Mais il était prévu que les riziculteurs paient une redevance à la Semry afin de lui permettre la mise sur pied d’un dispositif de sécurité pour la campagne de soudure.
Ernesthine BIKOLA