C’est ce qui ressort de la décision rendue publique, le 12 mai 2025, par le préfet du Nyong et Mfoumou, François Franquelin Etapa.
Dans une décision officielle rendue publique le 12 mai 2025, le préfet du département du Nyong et Mfoumou, François Franquelin Etapa, interdit la vente ambulante des boissons alcoolisées dans les lieux de déroulement des obsèques, y compris lors des veillées funèbres, sur l’ensemble de son territoire de compétence.
Cette décision fait face à la recrudescence des troubles liés à l’ivresse publique constatée au cours de ces cérémonies. Pour les autorités, la consommation excessive et incontrôlée d’alcool lors des obsèques entraîne régulièrement des bagarres, des agressions et des comportements irrespectueux vis-à-vis des défunts et de leurs familles endeuillées.
L’arrêté préfectoral s’est appuyésur plusieurs textes législatifs et réglementaires, à savoir : la constitution camerounaise, la loi sur le maintien de l’ordre, le Code pénal et le décret fixant les conditions d’exploitation des débits de boissons. L’objectif visé par le préfet de cette circonscription est de préserver la tranquillité publique et garantir la dignité des cérémonies funéraires.
Toutefois, toute infraction à cette disposition expose les contrevenants aux sanctions prévues par la législation en vigueur, notamment les articles 17, 18 et 19 du décret de 1990 sur l’exploitation des débits de boissons et l’article 273 du Code Pénal.
Pour veiller à la bonne application de cette décision, le texte confie la responsabilité aux sous-préfets, au délégué départemental du Commerce et aux forces de maintien de l’ordre. Ceux-ci sont chargés d’assurer le respect de cette interdiction et de sanctionner les éventuels contrevenants.
Si la mesure vise avant tout à garantir le maintien de l’ordre et à prévenir les incidents regrettables, elle soulève aussi des interrogations. Dans un environnement où les veillées funèbres sont souvent des lieux de grande affluence et d’échanges sociaux, la vente ambulante d’alcool constitue pour certains petits commerçants une source non négligeable de revenus. L’application stricte de cette décision pourrait ainsi affecter leurs activités et bousculer certaines habitudes sociales et culturelles.
Tout en veillant au respect des traditions et des usages sociaux profondément ancrés, les autorités rappellent la nécessité de préserver l’ordre public et la dignité des cérémonies funéraires. La réussite de cette mesure passera sans doute par la sensibilisation des populations et l’accompagnement des acteurs concernés, notamment les petits vendeurs ambulants, pour qu’ils puissent s’adapter aux nouvelles exigences.
Il reste essentiel que chacun, autorités, organisateurs de funérailles et citoyens, prennent conscience de leur responsabilité dans la préservation de la paix et du respect des défunts. Dans ce sens, la collaboration entre les communautés et les pouvoirs publics sera déterminante pour concilier sécurité, tradition et cohésion sociale.
Ernesthine BIKOLA