
Il fait l’objet d’une rencontre de mise à niveau de hauts responsables des Services du Premier Ministre, des ministères de tutelle, des partenaires opérationnels et du personnel de la structure concernée sur les financements en cours d’exécution en son sein. Elle se déroule depuis le 26 novembre 2025 à Soa.

Face aux effets néfastes des changements climatiques de plus en plus perceptibles dans l’agriculture, le Cameroun a pris le taureau par les cornes.

En effet, à travers l’un de ses bras séculiers, à savoir : le Fonds de Développement des Filières Cacao et Café (FODECC), le pays vient de mettre en œuvre le Projet d’Appui à l’Intensification Durable de l’Agriculture et la Transition Agroécologique (PAIDATA), perçu comme une promesse pour un développement agricole durable et un puissant levier d’innovation et d’inclusion.



Raison d’être de l’atelier de mise à niveau de hauts responsables des Services du Premier Ministre, des ministères de tutelle, des partenaires opérationnels et du personnel du FODECC sur les financements en cours d’exécution en son sein.

Il se tient depuis le 26 novembre 2025 dans la ville de Soa, pour une durée de trois jours, sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural.


Dans son discours d’ouverture des travaux, Samuel Donatien Nengue, Administrateur du FODECC, a indiqué que le PAIDATA est un projet ambitieux, qui vise à améliorer la productivité et la compétitivité des producteurs de cacao et de café au Cameroun. Il s’appuie sur une approche intégrée qui prend en compte les aspects techniques, économiques et environnementaux de la production agricole.


« Nous sommes convaincus que ce projet aura un impact significatif sur les conditions de vie des producteurs et de leurs communautés », a fait savoir l’Administrateur du FODECC.
Dynamique des communes
Il faut relever que les communes partenaires du PAIDATA, invitées, vont œuvrer, aux côtés du FODECC, à la mise en place des infrastructures collectives portées par les organisations de producteurs, lesquelles seront dédiées à l’amélioration de la qualité du cacao et du café, à travers des financements conjoints des unités de traitement post-récolte de cacao et les centres de lavage de café.

Dans le même ordre d’idées, ces communes seront accompagnées par le FODECC à l’élaboration des plans locaux d’aménagement et de développement durable (PLAADT), ainsi qu’à la gestion durable des forêts communes concentrées.

Il faut surtout relever que « Cette initiative consacre le passage d’un cap, celui de la reconnaissance désormais actée du Guichet producteurs au plan local et international, comme un instrument de financement performant, transparent et sécurisé des appuis du gouvernement aux producteurs de cacao et café », s’est félicité Samuel Donatien Nengue, qui va saluer la mise en place, au sein du FODECC, de ce projet, fuit d’un partenariat solide et d’une vision commune entre le gouvernement du Cameroun et l’Initiative pour les Forêts de l’Afrique Centrale (CAFI)/Fonds International de Développement Agricole (FIDA), constituant le démarrage d’une étape cruciale vers une agriculture plus résiliente, durable, digitalisée et plus inclusive.

Portée par le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER) et soutenue par de nombreux partenaires, « Cette initiative reflète l’engagement commun de tous les acteurs à faire de l’agriculture un moteur de développement inclusif et durable pour le Cameroun ».
Au terme de son propos, l’Administrateur du FODECC a précisé que cette rencontre a pour objectif, d’une part, de faire connaître aux participants le niveau de mise en œuvre des activités sous financement FODECC, la diversité des outils et des mécanismes de financement en cours de déploiement ; d’autre part, de soumettre, pour examen et adoption, des documents et autres supports techniques devant servir d’instruments pour canaliser la prise de décision au démarrage des activités du PAIDATA.

PAIDATA : un projet pas comme les autres
« Le texte qui a été présenté indique ses objectifs. Le premier, c’est véritablement de partager avec les Collectivités territoriales décentralisées et d’autres partenaires, pour qu’ils puissent être à mesure aujourd’hui d’apprécier les efforts de développement qui sont faits au niveau du Fonds de Développement des Filières Cacao et Café en termes d’innovations et d’implémentation des solutions adaptées au financement de l’agriculture moderne.

Ces actions-là visent à financer certes le producteur, mais également ce qu’il a de collectif à savoir les infrastructures, les équipements et cette phase d’implémentation de ce niveau de l’agriculture rappelait qu’on puisse associer aux producteurs et aux associations des producteurs les Collectivités territoriales décentralisées.
Le message adressé aux producteurs, aujourd’hui, a deux volets. Le premier, c’est que le producteur est adhéré à un mécanisme qui a été développé par les pouvoirs publics, pour l’assister dans le cadre des appuis à travers des intrants agricoles ; le financement des intrants et autres produits nécessaires au développement de l’agriculture.
Donc, l’État a mis les moyens à travers la redevance sur les exportations du cacao et du café, et tous ces moyens-là sont canalisés aujourd’hui, au bénéfice de chaque producteur de manière digitalisée. L’avantage, c’est que ce mécanisme qui a été initié en 2020, et qui est aujourd’hui rompu, a fini par séduire au-delà des frontières du Cameroun et des moyens additionnels ont été définis à l’étranger, ils ont été négociés et obtenus. Ces moyens viennent en rajout à ceux que l’État a mobilisés localement.
Donc, le producteur a un bénéfice absolu, qui est quintuplé aujourd’hui, parce que les moyens sont substantiels et nous espérons qu’avec ça, il y aura un bond significatif en termes de production.
Le fonds FODECC depuis trois ans, c’est 07 milliards chaque année minimum. Et, avec l’appui des partenaires au développement, c’est 07 milliards supplémentaires. Donc, nous commençons à peu près à parler d’une dizaine de milliards chaque année pour compter de 2026.
Sur le plan de l’approche qui est présentée, aujourd’hui, à la fois aux producteurs, aux Collectivités territoriales décentralisées, aux médias et aux collaborateurs du fonds, il y a véritablement un saut qualitatif qui est fait, c’est la prise en compte des aspects visant la transition agroécologique. Il s’agit de faire migrer la production vers quelque chose de beaucoup plus structuré, de mieux structuré, de plus intelligent, surtout de résilient. L’idée, c’est de donner aux producteurs les moyens, les outils de devenir demain ceux qui associent à la qualité et la quantité, la durabilité et la santé.
Le projet PAIDATA commence donc aujourd’hui. Et, les mairies qui ont été identifiées sont des laboratoires en vue de sa mise en œuvre immédiate.
Le projet PAIDATA a été élaboré sur deux ans, dans un premier temps, pour sa phase pilote. Après cette phase, il est naturel, avec l’autorisation du Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, qui en est en fait le véritable propriétaire, que nous examinerons, sur instruction et orientation du ministre, comment éventuellement le poursuivre. Mais, il faudrait nuancer en disant qu’il ne s’agit pas d’un projet conçu comme les autres. C’est un projet qui est parfaitement intégré au FODECC. En réalité, c’est simplement quelques experts mis autour du FODECC, qui travaillent avec son personnel (FODECC). Donc, ce n’est pas un projet excentré, qui viendrait juste pour prêter main forte et s’en aller ; c’est vraiment un accompagnement afin que le FODECC poursuive cette activité sans plus avoir besoin d’aller chercher un appui extérieur », a expliqué l’Administrateur du FODECC.
Améliorer les conditions de vie
« Tout d’abord, je tiens à remercier Monsieur l’Administrateur du FODECC, pour avoir pensé à inviter les communes, pour qu’elles soient des partenaires de ce programme.

On est en plein dans le processus de la décentralisation où les activités de ce programme vont réellement être portées en partie par les communes, pour permettre à nos producteurs du café et du cacao, Monsieur l’Administrateur l’a bien souligné dans son mot d’ouverture, d’acquérir les techniques modernes pour améliorer leurs productivité, pour que notre cacao et notre café soient toujours de qualité supérieure sur le plan mondial, le plan international. Permettre à nos producteurs d’améliorer leurs conditions de vie, je crois que c’est pour pouvoir également augmenter les revenus de notre commune, qui va avoir des retombées aussi bien sur l’amélioration de notre budget, sur l’amélioration du suivi même de tout ce que la commune fait dans le cadre de sa mission. Je remercie encore Monsieur l’Administrateur du FODECC de nous avoir invité et qu’on soit des partenaires à part entière. Donc, nous allons découvrir au cours de cet atelier, les différentes particularités de ce programme et je puis assurer que nous serons des partenaires actifs et que nous allons donner des résultats dans le cadre de ce programme« , s’est exprimé le Maire de la Commune de Baré-Bakem, Lisette Nkoué.
Pour un accompagnement renforcé
« Je remercie déjà l’Administrateur du FODECC, qui a presque tout dit. Notre commune, Mbanga, est un grand bassin agricole et sa population a besoin d’un accompagnement véritable, parce que nous allons transmettre ce que nous aurons appris ici.

Et, je voudrais rappeler que notre population a bénéficié beaucoup du FODECC d’une manière indirecte. Mais, si aujourd’hui on a tenu à ce que les communes partenaires puissent être à cet atelier, c’est pour tirer les bénéfices du projet. Et, je crois qu’à travers notre présence, la population dit déjà merci au Chef de l’État, comme l’a si bien dit Monsieur l’Administrateur et merci au FODECC. Ce projet est bienvenu pour notre population », dixit le Maire de Mbanga, El Hadj Mohamadou Awal.
Bertrand TJANI



