C’était le 04 janvier 2023 dans la capitale économique au terme d’une opération menée que la Fédération camerounaise des consommateurs a procédé à la destruction de ses liqueurs nocives à la santé.
Cette opération de destruction rentre dans le cadre de la lutte contre la commercialisation du whisky en sachet interdit depuis plusieurs années au Cameroun. Un arrêté avait été signé conjointement par les ministres de la Santé publique, du commerce et celui de l’industrie, le 12 septembre 2014, pour mettre fin à la vente de ces liqueurs nocives pour la santé à partir du 12 septembre 2016. Les entreprises de production locales avaient ainsi reçu plusieurs moratoires dont celui du 31 décembre 2022, pour se conformer à la réglementation du gouvernement camerounais après des contestations de la société civile. Ce délai étant arrivé à expiration, il était impératif pour la fédération camerounaise des consommateurs (Focaco) de sauver la vie de plusieurs en procédant à la destruction de ces produits responsables de plusieurs maladies. C’est donc sous le regard impuissant des vendeurs et des consommateurs que le 04 janvier dernier une quantité importante des sachets de whisky sont donc partis en fumé.
Pour la Fécaco, c’est une situation de légitime défense face à la mort de plusieurs citoyens, car ces produits ne reçoivent pas de certificat de conformité de par l’Agence des Normes et de la Qualité du Cameroun (Anor) donc impropre à la consommation. Aussi, ils disposent des débits de boissons clandestins car la commercialisation des liqueurs est soumise au régime de licence de 2e catégorie, 4e classe délivrée par le préfet. Pourtant, l’exploitation de ces boissons, ne dispose pas de l’autorisation du préfet et donc considérée comme clandestine avec les effets de droit prévus à l’article 18 du Décret n° 90/1483 du 09 novembre 1990 fixant les conditions et les modalités d’exploitation des débits de boissons au Cameroun.
En rappel, les whiskies en sachet sont vendus entre 100 et 150 francs cfa l’unité et sont disponibles au Cameroun sous plusieurs marques, notamment Fighter, Lion d’Or, King Arthur, Tombo, boulet et bien d’autres. Ces derniers sont présentés comme des alcools frelatés, des tueurs silencieux. Leurs fortes concentrations en alcool, en moyenne 43 %, soit l’équivalent de sept bières, ajouté à leur prix bon marché, soit environ six fois moins chère qu’une bouteille de bière, en font un produit très accessibles par les jeunes, notamment les élèves, et surtout les conducteurs de moto taxis.
Ernesthine BIKOLA