Le Ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, anime, depuis hier, 21 mars 2022, la revue des projets d’infrastructures routières et autoroutières du premier trimestre 2022. Le réseau nord a ouvert les échanges.
L’Etat du Cameroun, avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers, s’est engagé à la construction de la route nationale 15, Batchenga-Ntui-Yoko-Léna-Tibati-Ngaoundéré, dans le but d’assurer la liaison Centre-Adamaoua et de créer une voie alternative pour le corridor Yaoundé-Ndjamena. La mise en œuvre du projet dans les sections Léna-Nsegbe-Tibati, a permis de réaliser des économies qui ont à leur tour favorisé le rallongement du linéaire initial.
Le projet de construction de la route Léna-Tibati-Ngatt était à l’origine celui de la construction de deux sections, Léna-Nsegbe-Tibati, d’un linéaire total de 135,16 km. La première économie réalisée dans le projet est issue du gap entre le montant du financement mobilisé auprès du partenaire financier, la Banque Islamique de Développement et le coût proposé par l’entreprise adjudicataire, Sogea Satom. Une première économie d’un montant de 15 milliards a donc ainsi été réalisée et par la suite, une deuxième économie a été faite et découlant, d’une part des quantités à produire et d’autre part, de la gestion de la ressource humaine sur le site des travaux. Une somme de 3,5 milliards a par la suite été dégagée. Au total, une enveloppe de 18,5 milliards a été mobilisée en termes d’économie. Au regard de l’importance de cette première enveloppe mobilisée grâce à la première économie, le ministère des Travaux publics, a prescrit des travaux supplémentaires, augmentant le linéaire des travaux de 27 kilomètres.
S’agissant de l’économie de 3,5 milliards réalisés sur les travaux, le maître d’ouvrage a proposé une optimisation des travaux prévus au départ et la réalisation de plusieurs autres. Cette optimisation concerne l’augmentation du linéaire des travaux de 4,350 supplémentaires entre Tibati en Ngaoundéré, en sus des 27 kilomètres susmentionnés; de l’aménagement d’un poste de pesage alterné (à deux voies) afin de mieux assurer la fluidité du trafic de se limiter les risques de dégradation de la chaussée; de l’aménagement en 2 x 1 voies avec une bande en arrêt d’urgence de deux mètres de chaque côté et un terre-plein central, pour ce qui est de la traversée de la section urbaine de Tibati; de l’aménagement d’une chaussée rigide en béton hydraulique en lieu et place d’une chaussée souple en béton bitumineux au niveau des aires de pesage et l’amélioration de la circulation verticale. Toujours dans le registre des optimisations réalisées dans le projet, on peut dénombrer la réalisation de 9,1 Km de voirie dans la ville de Tibati avec un revêtement en béton bitumineux, au lieu de 6,5 Km initialement prévu; la construction de 12,243 Km de sections à trois voies; la réalisation de sept ouvrages d’art de portée importante au lieu de cinq, ainsi que de multiples aménagements socio-économiques.
Au demeurant, l’application des justes prix aura permis de dégager des économies, tout comme les choix techniques réalisés dans la mise en œuvre du projet. Pour atteindre Ngaoundéré, des négociations sont en cours avec le partenaire financier Banque islamique de Développement et qui certainement, aboutiront à la mise en place d’un financement qui pourra permettre de poursuivre les travaux aux fins d’atteindre le chef-lieu de la région de l’Adamaoua.
Réhabilitation du Pont sur le Mayo Limani et ses accès
Au 15 mars 2022, le taux d’exécution des travaux de réhabilitation du pont sur le Mayo Limani et ses accès, situé entre Amchidé et Limani, frontière Nigeria-Cameroun, région de l’Extrême-nord est de 60,74%. L’ouvrage est une infrastructure en béton armé d’une longueur de 120 mètres qui relie le Cameroun à la frontière avec le Nigeria. L’entreprise en charge des travaux est préoccupée par la livraison des travaux qui doit intervenir au courant du mois de juin 2022, selon les délais contractuels. L’achèvement des travaux a été abordé par le Ministre des Travaux publics. L’on note au demeurant que l’achèvement des travaux va permettre de faciliter les déplacements des populations du Mayo Sava, tout en favorisant les échanges commerciaux avec le Nigeria. Le coût des travaux s’élève à 1 399 995 358 Fcfa Ttc.
Pont sur le fleuve Logone : les travaux se situent à 22%
Au regard de la faible performance réalisée par le groupement en charge des travaux, le Ministre des Travaux publics a prescrit une mise en œuvre rigoureuse du chronogramme des travaux.
Le Cameroun et le Tchad, avec l’appui de leurs partenaires, l’Union Européenne et la Banque africaine de Développement, ont lancé la construction d’un pont devant relier les deux pays, sur le fleuve Logone. Le projet concerne la construction d’un pont de 620 ml entre culées, l’aménagement des voies de raccordement de 13,340 km de part et d’autre, entre Yagoua et Bongor et la construction d’un pont de 20 ml sur le Mayo-Bonéyé, côté Tchad. Les travaux sont réalisés par le groupement Razel Cameroun / Razel -BEC/ SOTCOCOG, sous la maîtrise d’œuvre du groupement GAUFF GMBH & Co-Engineering KG/CIRA SAS/TechnoRoute. Le financement du projet est assuré par l’Union Européenne, la Banque Africaine de Développement, le Fonds Africain de Développement et l’Etat du Cameroun, à hauteur de 43 970 541 248 Fcfa Ttc. Les travaux démarrés en 2020 ont connu une suspension en raison de la pandémie à coronavirus. La date d’achèvement est prévue pour juillet 2024.
A date, 14 pieux sur les 72 attendus sont réalisés, 55% des dalots à construire sont exécutés et 16% des travaux de terrassements sont effectués. Un pourcentage qui permet d’estimer l’ensemble des travaux réalisés à près de 22%. Quelques principales contraintes ont été relevées au cours de l’évaluation faite par le Maître d’ouvrage du projet, notamment la pandémie susmentionnée qui a causé un retard de près d’un an et le chavirement du Bac existant qui a entraîné un ralentissement des travaux côté Tchad. Il faut en outre relever que le fleuve Logone a un fort débit pendant la saison pluvieuse et déborde de sa ligne habituelle, en créant ainsi d’énormes difficultés aux usagers.
Face au taux d’avancement du projet, le Ministre des Travaux publics a instruit l’entreprise à accélérer les travaux et surtout, à mieux s’organiser pour une meilleure visibilité du projet. Sur un tout autre plan, le maître d’ouvrage vient de lancer un appel à candidatures pour le recrutement de jeunes ingénieurs, soit quatre côté Tchad et le même nombre, côté Cameroun, devant bénéficier du transfert de technologie dans le cadre du projet, conformément à l’accord conclu entre les États du Cameroun et du Tchad. L’objectif global de ce projet est de relier la ville de Yagoua à l’Extrême-nord du Cameroun à celle de Bongor au Sud du Tchad, dans le but renforcer les échanges économiques entre les deux pays.
Route Bonepoupa-Yabassi : taux d’exécution à 72%
A la fin de l’année 2021, le taux de réalisation du projet de construction de la route Bonepoupa-Yabassi s’élevait à 65%. Au mois de mars, cette performance connaît une amélioration de 7% avec un taux global de 72% de réalisation.
Le projet vise à désenclaver la ville de Yabassi, en la reconnectant par voie routière bitumée à la ville de Douala via Bonepoupa. L’entreprise Bun’s, adjudicataire des travaux, est mobilisée sur l’ensemble du linéaire de 50km du projet. L’entreprise est préoccupée par la livraison des travaux, nonobstant des contraintes liées au payement des décomptes. Initialement prévue pour le mois d’avril 2022, la fin des travaux est fixée au mois d’octobre 2022, en raison de la forte pluviométrie enregistrée dans la zone du projet et des requêtes introduites par l’entreprise. Sur cet itinéraire situé sur la route régionale R0306, une route constituée d’une couche de fondation en grave naturelle; d’une couche de base en 0/31,5; d’une couche de roulement; des travaux de signalisation et des équipements routiers, supplante peu à peu la forêt. Le projet prévoit la construction de 69 ouvrages hydrauliques et six ouvrages d’art à Henda, Nko, Mboma, Nsake, Nkondo-Saket et Mokondo. La construction des ouvrages hydrauliques est achevée, tandis que celle des ouvrages d’art se poursuit. Les travaux de chaussées sont en cours: la couche de fondation est mise en œuvre, la couche de base et la couche de roulement est mise en œuvre sur plus de la moitié de l’itinéraire. L’aperçu des principales tâches restantes à exécuter met en avant des travaux de terrassements, des travaux de chaussées, des travaux de construction d’ouvrages d’art, la signalisation et le déplacement des réseaux. L’avancement financier des travaux est de 71,41% soit 31 décomptes émis et 27 décomptes payés, pour un montant payé de 18 578 988 127 Fcfa. Les décomptes en attente de payement, pour ce qui est des travaux, s’élèvent à 2 304 793 756 Fcfa. Le contrôle technique des travaux est assuré par le Bureau d’études techniques BÊTA CONSULT SARL. A date, 26 décomptes ont été émis et 12 ont été payés. Le payement des décomptes restant est assujetti à la régularisation par un avenant, de plusieurs prestations en régularisation. La grosse difficulté actuelle est celle des expropriations de certaines zones du projet. A cela s’ajoute le déplacement des réseaux et dans une certaine mesure, le payement des décomptes.
Entrée Est de la ville de Douala : l’entreprise sommée de démarrer les travaux
Plusieurs semaines après le payement de l’avance de démarrage, les travaux d’aménagement de la pénétrante Est de la ville de Douala, dans leur phase II, n’ont toujours pas débuté. C’est fort de cela que le Ministre des Travaux publics a exigé de Magil, la production du chronogramme des travaux et le démarrage de ces derniers.
De la présentation faite par le Délégué régional de la région du Littoral au sujet des travaux d’aménagement de l’entrée Est, Phase 2, l’on retient que l’entreprise n’est pas encore mobilisée sur le terrain et qu’une avance de démarrage a été perçue par l’entreprise. La principale préoccupation exprimée par le Maître d’ouvrage est liée au démarrage effectif des travaux et à la mobilisation de l’entreprise sur le terrain. Un ordre de service a pourtant été servi à l’entreprise en janvier dernier, pour le démarrage des travaux. L’entreprise justifie cet état des choses par le fait que des procédures sont en cours pour mobiliser des équipes pour le démarrage des travaux. Elle évoque en outre le fait que les travaux d’urgence réalisés par l’entreprise Razel, dans le cadre d’un contrat avec Magil, n’ont pas encore été réceptionnés. L’entreprise a posé par ailleurs un problème relatif à la prise en compte de l’exonération de la Tva et des droits de douanes, au nombre de ses difficultés et a précisé qu’avant la fin de la semaine, un chronogramme pour le démarrage des travaux sera transmis au Maître d’ouvrage.
Dans sa configuration actuelle, le projet a été modifié pour tenir compte des contraintes urbaines de la ville de Douala. Sur le plan technique, c’est un boulevard urbain qui sera construit et non plus une simple entrée de ville.
Avec un profil en travers présenté ainsi qu’il suit : 3 voies fois 2 à raison de 27 km par voie ce qui fait un total de 54 km à aménager. Il est également prévu la construction de 09 dalots en remplacement des buses métalliques existantes, la construction de 05 giratoires, la construction de passerelles piétonnes, l’aménagement des espaces verts, des équipements urbains, l’éclairage public, la signalisation, un passage supérieur à Japoma, un passage inférieur à Yassa, l’aménagement des routes alternatives et le déplacement des Réseaux. À date, le taux d’avancement des travaux est de 9%, l’entreprise Magil construction a achevé les terrassements, le déplacement des poteaux électriques côté gauche sens projet Douala vers Dibamba, la construction des dalots la réalisation des études de l’élargissement ainsi que l’aménagement des déviations. La condition de la finalisation de la procédure de contractualisation a été posée comme préalable au démarrage de cette phase 2. L’entreprise Magil a en outre perçu récemment une avance de démarrage.
A ces travaux mentionnés, s’ajoutent la partie capitalisable des travaux d’urgence exécutés par Razel en rapport avec le Chan 2021, la réalisation de remblais afin de créer une troisième voie de circulation côté gauche sens projet Douala vers Dibamba, l’amené des caniveaux préfabriqués fournis par l’administration, l’élargissement des carrefours Ari et Yassa et des deux entrées du stade de Japoma (l’entrée triomphale et le parvis) le traitement des nids de poules et la pose d’un tapis d’enrobé l’ensemble du linéaire sur les deux voies existantes et par endroit sur la troisième voie entre autres.
Route Douala-Bonepoupa : aux pas de tortu
La livraison des travaux de construction de la route Douala – Bonepoupa accuse un retard énorme. L’entreprise accuse le payement tardif du payement des décomptes, alors que le montant des décomptes à payer est de moins de 2 milliards f Cfa.
Le gap entre le taux de consommation des délais et celui de la réalisation des travaux est assez frappant. Le premier volet cité affiche un pourcentage de 99% et le second présente une performance de 50,01% au mois de mars 2022. Au regard des causes de ces retards qui sont également liées au payement tardif des décomptes émis par l’entreprise et la mission de contrôle, les délais de livraison des travaux ont été prolongés et la date du 31 mars 2023 a finalement été arrêtée comme date butoir pour l’achèvement du projet. Les travaux de construction de la route Douala-Bonépoupa, d’un linéaire de 32,74 km, sont assurés par l’entreprise Encobat Btp, sous le contrôle technique du groupement Pyramides-Taep. Le coût des travaux s’élève à 22 888 841 079 Fcfa. Le tableau peint par le Délégué régional des Travaux publics pour le Littoral présente un site constamment envahi par des employés qui réclament le payement de leurs salaires, de nombreux problèmes d’expropriation et de dégagement des emprises et surtout, des problèmes liés à la production des agrégats. Le renforcement des mesures relatives au suivi du projet, côté administration a été recommandé, de même que l’entreprise doit davantage se mobiliser et mettre l’accent sur les travaux de chaussées.
Seconde voie d’accès à Bamenda
Après plusieurs mois, voire des années d’interruption, les travaux de construction de la seconde voie d’accès à Bamenda vont redémarrer. C’est ce qui ressort de la première journée consacrée à la revue des projets d’infrastructures routières. L’entreprise Bun’s en charge des travaux, a néanmoins évoqué des problèmes liés à la sécurité d’une part et à la mobilisation d’une somme de 5 milliards pour lui permettre de relancer les travaux, d’autre part. Une concertation avec l’entreprise sera organisée dans les prochains jours, à l’effet d’examiner les conditions préalables à la reprise de ce projet.
Source : Celcom MINTP