Dans le chaudron, le Ministre du Travail et de la Sécurité sociale, appelé à trouver des solutions fiables et pérennes aux revendications des syndicalistes du sous-secteur.
« Ne disposant plus d’autre alternative pour faire entendre notre voix, puisqu’ayant épuisé toutes les voies de dialogue, nous sommes contraints, face à la clameur persistante de nos bases respectives, d’appeler à un arrêt de travail à compter du 13 octobre 2021, jusqu’à ce qu’une solution fiable et pérenne soit trouvée ». C’est le préavis du mot d’ordre de débrayage du Collectif des Syndicats Nationaux des Travailleurs des Transports Routiers du Cameroun, adressé au Ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Grégoire Owona, le 29 septembre 2021. A travers cette correspondance, le collectif auquel préside aux destinées Pierre Sime déplore les conditions dans lesquels travaillent les transporteurs routiers du Cameroun.
Au rang des griefs, figurent en bonne place l’absence de contrat de travail ; l’inexistence des bulletins de paie ; l’absence d’affiliation à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (Cnps), malgré la rétention des salaires dans la plupart des cas à la source ; le non-respect des salaires de base, l’imposition des notes de débit aux conducteurs à la suite des pannes de véhicules ; le harcèlement et le mauvais traitement au travail ; l’absence d’assurance individuelle et de prime de risque lors de la desserte des pays à risques ; la multiplicité des postes de contrôles mixtes des départements aux arrondissements ; l’interdiction par les autorités administratives aux camions des marchandises de traverser les villes en journée. Il y a également le non-respect des prescriptions du Secrétaire d’Etat à la Défense chargé de la Gendarmerie relatives aux déploiements des postes de contrôles de pelotons routiers aujourd’hui multipliés et devenus des postes fixes le long du corridor ; les tracasseries, la corruption et l’arnaque par les opérateurs des ponts bascules ; l’absence des auto-écoles pour chauffeurs de poids lourds ; la surcharge des camions…
Selon le collectif, ces griefs ont été présentés au chef du département ministériel lors de la concertation tenue, le 07 septembre 2021, sous la présidence effective de son Secrétaire général, qui a permis de les examiner. « Grande a donc été notre surprise d’apprendre ce jour et de vos collaborateurs que la Convention collective nationale des transporteurs routiers, signée en janvier 2006, n’est pas applicable en l’état, au motif que le Syndicat National des Transporteurs Routiers (Sntrc), signataire pour la partie employeur, ne saurait engager les sociétés de transport, fussent-elles membres de ce syndicat », relève le document, avant de conclure : « Excellence Monsieur le Ministre, notre souci a toujours été d’œuvrer à bâtir une relation de confiance avec les administrations, notamment la vôtre, qui a la charge de l’élaboration et la mise en œuvre de la politique du gouvernement dans les domaines des rapports professionnelles, du statut des travailleurs et de la sécurité sociale ».
Bertrand TJANI