Une visite de travail du Ministre de la Santé, le Dr Manaouda Malachie dans cette formation sanitaire, le 07 septembre 2022 a permis de faire ce constat.
Dans le cadre de ses différentes descentes sur le terrain, le Ministre de la Santé (Minsanté), Manaouda Malachie s’est rendu récemment dans le département du Nyong et Mfoumou, plus précisément dans la ville d’Akonolinga à l’effet de visiter l’hôpital de district qu’abrite cette localité. Le Minsanté a durant plus de deux heures, accompagné des hauts responsables du Minsanté fait la ronde des services afin de s’imprégner des réalités de cette formation sanitaire dirigée par le Dr. Elanga Vincent De Paul. Force est donc de constater que d’entrée de jeu de cette visite, une insalubrité totale matérialisée par la broussaille visible juste derrière les bâtiments. S’agissant de l’intérieur même de la bâtisse, presque tout est à refaire : les installations électriques, l’entretien des murs, la charpente qui prend de l’eau de toute part. Dans les salles d’hospitalisation, outre des lits vétustes sur lesquels sont disposés des matelas déchirés, ces derniers sont dépourvus de moustiquaires. En ce qui concerne les équipements sanitaires mécanique et électrique, ils sont presque tous hors d’usage. Au service de néonatalogie, les deux couveuses sont en pannes. Au bloc opératoire, le besoin urgent d’une table d’opération fonctionnelle et d’une table d’anesthésie est exprimé. Quant à la banque de sang, elle n’est pas opérationnelle en dépit de la demande en produits sanguins. La pharmacie quant à elle ne dispose que d’un stock de médicaments urgents très limité.
Cependant, en plus de ce déficit en équipements médicaux, il faut dire que l’aménagement des espaces en elle laisse également à désirer. Au service d’imagerie, par exemple l’appareil de radiologie est placé juste à l’entrée d’une salle obscure. Au service de chirurgie, une salle entière a été transformée en magasin ou des lits désuets sont disposés de part et d’autre. Par ailleurs, dans la salle de Physio-thérapie, des chaises et autres matériels usagés sont surmontés sur une sorte d’échafaudage. Fort de ses constats, le Ministre Manaouda Malachie à exprimer son mécontentement avant d’engager les responsables de cette formation sanitaire à mettre de l’ordre. Car, « le malade doit être à l’aise à l’hôpital » a-t-il articulé.
Les échanges
La séance de travail était présidée par Manaouda Malachie et a permis d’affiner la perception du patron de la santé sur les difficultés de cet hôpital et de formuler quelques recommandations. Au cours des échanges, le Ministre de la Santé s’est attardé sur plusieurs points nécessaires et bénéfiques à la bonne marche de cette Fosa- formation sanitaire. Au-delà du constat fait sur l’ensemble du matériel (extracteurs d’oxygène, lits, matelas, etc) mis à la disposition de cette Fosa par le Ministère de la Santé n’est pas déployé au sein de cet établissement hospitalier, le membre du Gouvernement a souligné la nécessité d’informer, de façon permanente, la hiérarchie des problèmes rencontrés afin que des solutions opportunes soient rapidement trouvées et mises en œuvre.
En ce qui concerne les patients souffrant des pathologies telles que l’ulcère de Buruli entre autres et qui ne parviennent pas à payer les frais relatifs à leur prise en charge, le Dr Manaouda Malachie a rappelé que cette préoccupation persistera jusqu’à ce que la Couverture Santé Universelle soit opérationnelle. En attendant, il revient au service social d’apprécier le niveau d’indigence des patients dont les soins pourraient être financés par le Fonds d’indigence de l’hôpital. Lorsque le coût des soins des personnes indigentes est au-dessus des capacités financières de l’hôpital, un dossier comportant les informations sur l’identité des patients en question, leur maladie assortie du coût des soins doit être transmis au Ministère. A cet effet, le Minsanté a sommé que la facture des soins de quatre patients dont la prise en charge était limitée soit remontée au niveau central et que des soins adéquats leur soient administrés. Aussi, s’agissant de la banque de sang qui est en arrêt de fonctionnement, le patron de la santé a instruit les responsables de cette Fosa de tout faire pour trouver des poches de sang sécurisés aux patients qui sont déjà dans un besoin excessif. Il leur a recommandé de se mettre en réseau, au besoin, sous les auspices du chef de District, afin de résoudre le problème de la disponibilité en produits sanguin. « Il n’est pas concevable qu’en 2022, un patient en vient à décéder par manque de sang » a-t-il déclaré.
Par ailleurs, le Chef du Département de la Santé s’est offusqué de ce que la question des personnels qui attendent des actes de carrière notamment les avancements et les reclassements soit à nouveau soulevée. Il va d’ailleurs redire que le traitement de ces actes de carrière est automatisé depuis peu. Après traitement, ces actes sont transmis au Ministère des Finances pour que les effets financiers soient perçus. A ce niveau, cela ne relève plus de la compétence du Département qu’il dirige. 0Il va par ailleurs s’attarder sur le cas des personnels en situation d’indigence qui composent les 2/3 de l’effectif de cette Fosa en les rassurant qu’ils ne sont pas oubliés et qu’à la suite d’un recensement effectué sur l’ensemble du territoire qui a établi leur nombre à 21 000, un plaidoyer a été engagé auprès de la haute hiérarchie pour que dans une opération à venir, ces derniers soient recrutés en priorité.
Au terme des échanges, le Ministre de la Santé a encouragé le personnel de l’hôpital de district d’Akonolinga à œuvrer d’arrache-pied pour redonner à cette formation sanitaire un visage avenant, dans les prochains jours. Il est revenu sur l’importance de maintenir un bon climat social au sein de l’hôpital en soulignant que cela participe à une bonne collaboration et à l’atteinte des objectifs de la structure.
Ernesthine BIKOLA