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Cameroun : on traite du sort de certaines victimes

C’est à l’occasion d’une rencontre conjointement organisée par deux institutions soucieuses de l’avenir de ces personnes vulnérables.

Les conflits armés et autres catastrophes naturelles sont des phénomènes de plus en plus récurents qui entraînent une augmentation exponentielle du nombre de réfugiés et de personnes déplacées internes (Pdi) à travers le monde.

Au Cameroun, en janvier 2024, le nombre de personnes déplacées de force était de 2.222.702 dont 478.469 réfugiés et 1.075.252 Pdi.

En mai 2025, on en dénombrait 2.099.730 dont environ 969.273 Pdi et 412.479 réfugiés, soit une baisse de 165.507 réfugiés et de 61.684 Pdi.

Cette diminution est la résultante d’une synergie grandissante d’efforts entre les acteurs étatiques et non-étatiques en faveur de ces personnes dont la majorité sont des femmes et des enfants, qui font face à de nombreux défis. Il s’agit de la précarité financière, des difficultés socio-sanitaires ainsi que de la limitation de leur liberté de circulation en raison des obstacles liés à l’obtention des documents officiels.

A cela, s’ajoutent les tracasseries administratives dans le processus d’établissement des documents délivrés par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (Hcr), les difficultés d’accès aux membres du personnel de cette institution internationale aux réfugiés en détention dans certaines prisons et les attaques armées perpétrées par des groupes rebelles dans les zones transfrontalières.

Raison d’être de l’atelier conjointement ouvert, le 25 novembre 2025 à Yaoundé au Cameroun, par la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun (Cdhc) et le Hcr dont l’objectif principal est de renforcer les capacités des membres du personnel des administrations camerounaises ainsi que des acteurs non-étatiques régulièrement en contact avec les réfugiés, les demandeurs d’asile, les déplacés internes et les apatrides, notamment sur les outils et les meilleures pratiques pour accomplir leurs missions conformément aux principes de la protection internationale, notamment en améliorant leurs connaissances sur les notions juridiques fondamentales, dans la perspective d’une meilleure protection effective des personnes déplacées de force et permettre à ces dernières d’avoir ainsi plus aisément accès aux services que ces administrations offrent.

Synergie d’actions

Pour la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun et du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, il est surtout question d’une synergie d’actions encore plus efficaces et efficientes au profit de ces victimes sociales.

« D’abord, c’est l’occasion de remercier encore une fois tout ce qui est fait par le Cameroun à la fois par le gouvernement, les autorités et les populations hôtes pour les personnes déplacées de force internes, les réfugiés et les apatrides. Ça fait plusieurs années que le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés travaille main dans la main avec les autorités du Cameroun, pour la protection de ces personnes et nourrit l’engagement à porter davantage cette protection par un mandat, qui est de trouver des solutions sur le long terme pour ces personnes. Aujourd’hui, il faut relever qu’on fait face à une difficulté supplémentaire qui est la forte réduction des financements. C’est une réalité et ça nous oblige tous a repenser nos interventions; comment continuer à protéger, à mieux protéger mais en travaillant différemment, en cherchant aussi à inclure ces personnes d’une meilleure manière, plus rapidement; à travailler encore une fois plus durement qu’avant, main dans la main; travailler avec d’autres acteurs notamment ceux du développement, du secteur privé mais, sans oublier ce qui est au cœur de notre mandat, au cœur des responsabilités des autorités et du but qui est la protection de ces personnes.

Et, cette protection, c’est d’assurer vraiment le droit de la liberté du mouvement de ces personnes et le droit d’accès à l’éducation, à des abris, au travail, également au rapatriement volontaire si les conditions le permettent pour ce qui est des réfugiés. Donc, on va continuer à travailler main dans la main avec les autorités du Cameroun et cet atelier en est le parfait exemple avec une très forte représentativité des différents acteurs qui interviennent au jour le jour, pour la protection des personnes déplacées, le secteur judiciaire avec la présence des magistrats, la police, le secteur pénitentiaire, la société civile qui joue un rôle extrêmement important. On a besoin de tous ces acteurs et cela était marqué ce matin dans les discours d’introduction de cet atelier. On doit intervenir ensemble pour rechercher des solutions sur le long terme pour toutes ces personnes », a expliqué Jérôme Mervin, Représentant du Hcr.

Interrogés, certains participants ont salué initiative de la Cdhc, portée par le Pr James Kooh Bila.
Cet atelier qui se poursuit, ce 26 novembre 2025, s’achève demain sur fond de fortes recommandations.

Bertrand TJANI

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