Le président Paul Biya a révisé le dispositif d’incitation à l’investissement. Désormais, pour obtenir des exonérations, les promoteurs doivent créer plus d’emplois et valoriser les matières premières camerounaises.
Le Cameroun renforce ses conditions d’accès aux avantages fiscaux pour les investisseurs. Par une ordonnance signée le 18 juillet 2025, le président Paul Biya modifie le cadre des incitations, en vigueur depuis 2013. L’objectif ? Stimuler la création d’emplois locaux et la transformation des ressources nationales.
Emplois et matières premières locales au cœur des exigences
Pour bénéficier des exonérations (5 à 10 ans), les porteurs de projets doivent remplir au moins deux des cinq critères suivants :
- Créer des emplois (1 poste pour chaque tranche de 50 millions FCFA investis).
- Utiliser 50 % de ressources locales (hors main-d’œuvre, eau, énergie et télécoms) pour les projets industriels.
- Commercialiser 40 % de produits camerounais dans les grandes surfaces.
- Augmenter la valeur ajoutée de 30 % ou exporter 25 % du chiffre d’affaires en produits finis locaux.
Les projets d’extension, eux, doivent augmenter leur production de 20 %et embaucher 20 % de personnel supplémentaire.
Secteurs prioritaires et plafonds d’investissement
Les avantages ne concernent plus que certains domaines : agriculture, industrie, énergie, santé, transports, tourisme et numérique. Les exonérations varient aussi selon le montant investi :
- Moins de 1 milliard FCFA
- Entre 1 et 5 milliards FCFA
- Plus de 5 milliards FCFA
Les zones économiques bénéficient d’une exonération de 7 ans en phase d’exploitation(contre 5 ailleurs).
Rationalisation sous pression du FMI et du patronat
Cette réforme, soutenue par le FMI et le Gecam, vise à réduire les pertes fiscales tout en stimulant l’économie réelle. Exit les avantages sans contreparties : l’État veut désormais des retombées concrètes.
Gérald Nyatte