C’est la substance de deux réunions, tenues les 03 et 04 avril derniers à Yaoundé, entre le gouvernement et les organisations syndicales, suite au préavis lancé pour ce jour.
Dans une correspondance, signée et adressée au premier ministre, Joseph Dion Ngute, les responsables des syndicats de transports routiers du Cameroun manifestent leur mécontentement en raison de l’absence de l’accompagnement des mesures restrictives du gouvernement relatives à la lutte contre la propagation de la pandémie du corona virus au pays. « Nous vous avons saisi en date du 23 mars, pour vous affirmer l’adhésion du secteur des transports routiers, tous segments confondus, aux mesures édictées par le gouvernement, pour contenir la propagation du Covid-19 au Cameroun », indiquent les syndicalistes, avant de s’étonner du silence du chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute.
Dans la perspective du dialogue social si cher au chef de l’Etat, les syndicalistes disent avoir suggéré la nécessité d’une rencontre, pour qu’ensemble ils explorent les voies et moyens aux fins de supporter le choc économique que vivent leurs camarades sur le terrain. Peine perdue. « En réponse et au mépris de notre correspondance, le gouvernement a davantage durcit les mesures préalablement édictées, suscitant un grand désarroi au sein de la corporation », regrettent les syndicalistes. « Malgré ce durcissement et en dépit des abus et tracasseries diverses des forces de maintien de l’ordre dans l’application des mesures restrictives sus évoquées, nous avons continué de croire aux vertus du dialogue social en vous adressant une seconde correspondance qui est également restée lettre morte », précisent t-ils. Raison pour laquelle ils ont décidé d’observer un mouvement d’humeur général illimité. « Face à cette rupture de dialogue ainsi constatée, nous, présidents des syndicats nationaux, réunis en conclave à Messa, avons à l’unanimité décidé de vous adresser un préavis de grève générale illimitée, qui prendra effet à partir du 06 avril 2020, au cas où nos doléances ne seraient pas prises en compte », ont-ils davantage fait savoir.
En rappel, 13 mesures de lutte contre le Covid-19 sont mises en œuvre depuis le 17 mars 2020. Dans le secteur des transports routiers, elles ont contribué à paralyser l’activité. Pour les syndicalistes, il est question de procéder à l’accompagnement desdites mesures. Aux dernières nouvelles, deux réunions ont été tenues à Yaoundé, les 03 et 04 avril derniers, entre le gouvernement et les organisations syndicales. Sur la question de la baisse du carburant à l’ordre du jour de la première réunion, il a été recommandé aux ministres sectoriels de poursuivre le dialogue avec les syndicalistes, à l’effet de trouver un point d’équilibre. La seconde, elle, a abouti à un train de résolutions dont la suspension du mot d’ordre de grève, prévue ce 06 avril.
Bertrand TJANI