Le 17 novembre 2025, la capitale camerounaise a accueilli un atelier de formation inédit, lancé sous le regard attentif de la Ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille, Pr Marie Thérèse Abena Ondo, et du Représentant résident de l’UNFPA, Dr Justin Koffi. L’objectif ? Mettre sur pied les premiers rosters nationaux – des listes de réservistes prêts à être déployés en moins de 72 heures lors d’une crise aiguë.
Plus de 3,3 millions de Camerounais sont aujourd’hui en situation d’urgence, principalement dans les régions de l’Extrême‑Nord, du Nord‑Ouest et du Sud‑Ouest, où les conflits armés, les déplacements internes et les catastrophes climatiques fragilisent les systèmes de santé et de protection. Les violences basées sur le genre (VBG) et les besoins en santé sexuelle et reproductive (SSR) sont particulièrement critiques. Vingt‑quatre experts et sages‑femmes, issus de sept régions du pays, ont suivi un programme intensif de cinq jours :
VBG : prise en charge holistique des survivantes, mitigation des risques, soutien psychosocial.
SSR : formation au Dispositif Minimum d’Urgence (DMU) pour garantir la santé reproductive en situation de crise.
Ces modules, alignés sur les standards internationaux de l’UNFPA, visent à combler les « faiblesses du système actuel » qui ralentissent le déploiement des professionnels sur le terrain .
« Ces rosters permettront de combler les lacunes qui retardent l’intervention des acteurs humanitaires », a déclaré la Ministre Abena Ondo.
« L’UNFPA s’engage à soutenir la dignité, la santé et les droits des femmes, et cet investissement est un gage de pérennisation et d’impact à long terme », a ajouté le Dr Koffi.
Vers une réponse plus autonome Le Cameroun franchit ainsi une étape décisive : passer d’une dépendance ponctuelle aux ONG à un dispositif national capable de réagir rapidement, avec des équipes pré‑qualifiées et coordonnées. Le nouveau roster s’inscrit dans la feuille de route humanitaire 2023‑2025 de l’UNFPA, qui soutient également d’autres pays de la sous‑région (Bénin, Burkina Faso, Mali, Tchad) dans la création de réserves d’experts.
Prochaines étapes
Intégration du roster dans les structures nationales de santé et de protection civile.
Mobilisation de financements durables pour assurer la pérennité du dispositif.
Évaluation périodique des capacités de réponse afin d’ajuster les formations aux nouvelles menaces (changements climatiques, urgences sanitaires).
Le Cameroun montre ainsi qu’il peut, avec le partenariat de l’UNFPA, transformer les crises en opportunités de renforcement du système humanitaire national. Un pas de géant pour protéger les plus vulnérables, surtout les femmes et les filles, en temps de crise.
