C’est à la faveur d’un atelier régional de mise à jour de l’état du réseau routier et de priorisation des interventions routières l’année prochaine que le Ministre des Travaux Publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, a ouvert, le 18 juillet 2024. Yaoundé a servi de cadre à l’atelier dédié au Conseil régional du Centre et aux communes de la région.
Retard dans la passation des marchés du fait surtout de la modification de certains projets après leur programmation ou de la non maîtrise des procédures qui se répètent malheureusement ; non application de la note de stratégie d’entretien rural des routes en terre dans l’exécution des projets ; absence dans la plupart des cas de la ressource humaine appropriée pour conduire les projets routiers au sein des différentes communes ; non-respect des délais de livraison des projets ; non-remontée systématique des informations sur l’avancement des projets sont autant de goulots d’étranglement du processus d’autonomisation des Collectivités territoriales décentralisées (Ctd), qui a pourtant franchi un cap décisif à partir de 2019 dans le secteur des infrastructures routières alors que la maîtrise d’ouvrage incombe désormais aux communes et conseils régionaux.
Car, en décembre 2023, l’état du réseau routier dont le linéaire global est de plus 21.349 Km affichait un taux de 18,32 %. Une tendance à inverser, à travers l’objectif de la politique routière porté par la Stratégie nationale de développement à l’horizon 2030, qui est de rattraper ces retards enregistrés çà et là et de maintenir le cap vers l’émergence du Cameroun à l’horizon 2035, qui va devra également passer par la route, grâce à la création des conditions favorables au développement de la croissance économique, à l’accumulation de la richesse nationale et l’obtention des modifications structurelles indispensables pour l’industrialisation du Cameroun.
C’est la raison d’être de l’atelier régional de Yaoundé, qui vise donc particulièrement à actualiser les données sur le réseau routier à travers la mise à jour rigoureuse des informations collectées à cet effet depuis le premier semestre 2024 finissant et à recueillir les besoins spécifiques en interventions routières dans la perspective du budget 2025 du Ministère des Travaux Publics avec une emphase sur les critères de priorisation des projets et la vulgarisation des documents stratégiques d’exécution desdits projets.
Surtout qu’il est attendu de la politique du Chef de l’État, Paul Biya, en matière de développement des infrastructures routières le bitumage de 6000 Km de nouvelles routes; de la réhabilitation de 3000 Km de routes bitumées existantes ; l’entretien permanent de l’ensemble du réseau routier urbain, périurbain et rural.
Améliorer l’état des routes
Les rencontres régionales de mise à jour de l’état du réseau routier et de priorisation des interventions routières en vue de la préparation du budget 2025, ouvertes, le jeudi 18 juillet 2024, vont donc permettre au Ministère des Travaux Publics, à travers la participation des Collectivités territoriales décentralisées, d’améliorer l’état des routes communales et régionales dans l’étendue du territoire national et dans la région du Centre.
La performance des interventions menées sur l’ensemble du réseau routier de cette région et l’identification des axes susceptibles de faire l’objet d’une intervention en 2025 étant les priorités de cet atelier ouvert par Simon Ghislain Estil, représentant du Gouverneur de la région du Centre.
Il convient de relever que le montant des ressources transférées par le Mintp aux communes et au Conseil régional entre 2018 et 2024 s’élève à 40 468 525 534 Fcfa.
Maire de la Commune d’Afanloum
« Parlant des besoins en termes de routes dans la Commune d’Afanloum dont je suis le maire, ils sont importants, parce que je puis le dire, notre mairie est parmi celles de la zone rurale.
Donc, on n’a que des routes en terre. Et lorsqu’on travaille sur une route en terre, on n’a que six mois sur l’année. Je crois que tout est à refaire et je ne sais pas si pour cette petite commune, on pourra même atteindre la moitié.
Il y a des ressources du Fonds routier et il y a le Budget d’investissement public. Pour le premier cas, j’ai reçu 200 millions pour deux ans. Pour le second, depuis deux ans, je n’ai rien reçu. Ce qui est gênant, c’est que cet argent ne permet pas de faire le travail attendu. Et c’est l’éternel recommencement. Je souhaiterais qu’on donne suffisamment de l’argent, pour qu’on travaille une route qui peut faire 05 ans. Mais, si on fait un reprofilage simple, on a l’impression que le maire ne travaille pas, que l’État ne fait pas assez », regrette Marie Angèle Noah née Meyanga.
Bertrand TJANI