Entre l’exécution dynamique de son mandat, ses réalisations et les défis majeurs qui l’interpellent, le Président de la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun imprime résolument ses marques. A la satisfaction des populations en général et des victimes des abus en particulier.
Trois volets articulent le mandat de la Commission des Droits de l’Homme (CDHC) depuis l’adoption de la loi n° 2019/014 du 19 juillet 2019. Avant, faut-il le relever, l’institution avait deux mandats : la promotion et la protection des droits de l’homme. Aujourd’hui, la commission a un troisième mandat qui porte sur la prévention de la torture dans tous les lieux de privation de liberté au Cameroun. A ce titre, la CDHC fait office de mécanisme national de prévention de la torture.
Elle est composée de trois sous-commissions permanentes de travail qui couvrent ses trois mandats. En effet, l’institution à laquelle préside aux destinées l’expert en Droit public, le Pr James Mouangue Kobila, tient des rapports annuels sur l’état des droits de l’homme, les activités et la prévention de la torture dans les lieux de privation de liberté ainsi que les compendiums des déclarations et des communiqués de presse.
Actions majeures
31 déclarations auront ainsi été publiées à l’occasion de la célébration des Journées africaines et universelles des droits de l’homme, assorties chacune de visuels de sensibilisation. Tout comme le traitement des requêtes y compris par le truchement du numéro vert, 1523 de la CDHC aussi bien au siège de la CDHC que dans ses 10 antennes régionales et dans l’unique antenne départementale créée dans le Logone-et-Chari (Kousseri) autant que les cas d’auto-saisine.
Au beau fixe, la collaboration de l’institution avec les organismes internationaux. Pour preuve, l’on enregistre la transmission des rapports aux mécanismes des droits de l’homme. Le dernier en date, le rapport alternatif soumis au Comité contre la torture au titre du 6e rapport périodique de l’État, le 18 octobre 2024.
Pas en reste, la participation de la CDHC aux sessions des mécanismes africains et universels des droits de l’homme ainsi qu’à celles des réseaux des Institutions Nationales des Droits de l’Homme (INDH) d’Afrique, du Commonwealth et de la Francophonie.
Sous Mouangue Kobila, les rapports avec nombre d’institutions ne sont plus conflictuels, grâce au sens de la négociation qui le caractérise.
Une actualité qui défraie la chronique, concernant l’artiste musicien Longuè Longuè, vient conforter l’opinion dans l’idée que la CDHC a la pleine mesure de ses missions. Dans une correspondance adressée au Ministre délégué à la Présidence chargé de la Défense, le Président de la commission demande de « Communiquer rapidement » sur la torture de Longkana Agno Simon, de son vrai nom. de façon précise, le Pr James Mouangue Kobila demande de « Préciser les mesures prises pour identifier et sanctionner les coupables ainsi que pour indemniser la victime ».
Performance saluée
Le Pr James Mouangue Kobila a reçu l’ambassadeur adjoint des États-Unis au Cameroun, Son Excellence John Robinson, le 18 octobre 2024 à Yaoundé. Les deux responsables ont discuté des questions des droits de l’homme. Le diplomate américain a remercié «…Je sais que ce n’est pas toujours facile d’être président au regard des nombreux défis auxquels vous êtes confrontés», a-t-il reconnu la difficulté de la tâche.
Sur ce cas précis qui embarrasse la conscience collective, le Pr James Mouangue Kobila rassure que l’État du Cameroun continue d’œuvrer pour le retour à la paix, malgré quelques dommages collatéraux observés du reste inhérents aux opérations de lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme. Selon lui, la liberté d’expression est une réalité palpable au pays, en dépit de quelques dérives enregistrées.
Dernière audience en date, le Président de la CDHC a reçu, le 29 octobre 2024, Guillaume Ngefa Atondoko Adali, Directeur de la branche Examen périodique universel (EPU) du siège du Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme, tête-à-tête visant à renforcer les liens de collaboration.
En effet, Guillaume Ngefa Atondoko Andali est revenu sur les 200 recommandations formulées lors de l’EPU du Cameroun, englobant divers domaines prioritaires tels que la ratification des instruments juridiques internationaux et la promotion des droits des personnes.
L’occasion a permis au Président de la CDHC de rappeler qu’il a été récemment publié une déclaration visant à renforcer la protection de ces personnes, soulignant l’engagement du Cameroun dans ce domaine sensible.
Mise en œuvre des recommandations
«Le Cameroun est passé à la revue de son rapport dans le cadre de l’examen périodique universel. Au terme de ce processus, il y a eu des recommandations qui ont été acceptées par le gouvernement.
C’est justement dans le cadre de la mise en œuvre de ses recommandations que nous sommes venus discuter avec les autorités, pour voir de quelle meilleure manière nous pourrions les accompagner sur la base des besoins que le gouvernement lui-même a identifié. La Commission Nationale des Droits de l’Homme est un acteur clé dans la mise en œuvre de ces recommandations, parce que c’est l’institution par excellence qui aide dans la mise en œuvre de la politique gouvernementale en matière de droits humains », a fait savoir Guillaume Ngefa Atondoko Adali, avant de préciser que ces recommandations doivent être alignées aux Objectifs de développement durable.
Bertrand TJANI