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Cameroun : le Nord, foyer d’une ébullition politique inédite

Alors que le Cameroun s’approcherait de l’élection présidentielle de 2025, des mouvements inattendus au sein de l’échiquier politique, notamment des démissions ministérielles, pourraient signaler une reconfiguration des alliances et des ambitions, particulièrement dans le Grand Nord. Ces événements, s’ils se confirmaient, pourraient marquer un tournant dans un paysage politique traditionnellement stable.

Le Cameroun pourrait vivre une période de dynamiques politiques intenses, où des figures majeures du gouvernement pourraient choisir de redéfinir leur engagement. Si l’on en croit les rumeurs persistantes, Bello Bouba Maigari, figure influente et Ministre d’État, ministre du Tourisme et des Loisirs, serait sur le point de quitter ses fonctions. Ce départ, s’il se matérialisait, s’inscrirait dans une dynamique où la pression des bases politiques du Nord semblerait jouer un rôle prépondérant.

En effet, la démission récente d’Issa Tchiroma Bakary, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, aurait déjà créé une onde de choc. M. Tchiroma, après des décennies d’engagement, aurait choisi de rendre son tablier le 24 juin 2025, annonçant dans la foulée son intention de se présenter à l’élection présidentielle d’octobre 2025. Cette décision, perçue comme un événement politique notable, pourrait être le reflet d’une volonté de repositionnement émanant des populations du Grand Nord, relayée par de jeunes élites.

Historiquement, les démissions ministérielles au Cameroun seraient des événements rares. En 43 ans de présidence de Paul Biya, seuls trois ou quatre ministres auraient volontairement quitté le gouvernement sur un total de 310. Parmi eux, Garga Haman Adji en 1992 et Maurice Kamto en 2011 auraient marqué les esprits par leur départ et leur passage à l’opposition. La démission d’Issa Tchiroma, et celle potentielle de Bello Bouba Maigari, pourraient donc signaler un changement de paradigme dans les parcours politiques.

La situation de Bello Bouba Maigari, ancien Premier ministre, serait particulièrement scrutée. Son parti, l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), semblerait exiger de lui un positionnement clair face à l’échéance présidentielle de 2025. Le congrès national de l’UNDP, prévu pour ce samedi 28 juin 2025, pourrait être le théâtre d’annonces majeures, allant de la démission du gouvernement à la proclamation d’une candidature à la présidentielle, voire à une refondation du parti en tant que véritable force d’alternance.

Ces mouvements pourraient influencer le paysage politique, notamment dans le Grand Nord, une région stratégique qui concentrerait près de 40% de l’électorat national. La perspective d’une élection présidentielle post-Biya, avec un président Paul Biya qui, à 92 ans, n’aurait pas encore annoncé sa candidature pour un nouveau mandat, ouvrirait la voie à de nouvelles dynamiques. Des figures comme Maurice Kamto, Issa Tchiroma, et potentiellement Bello Bouba Maigari, pourraient se positionner comme des alternatives, chacun avec son propre ancrage et son histoire politique.

Le compte à rebours serait donc lancé. Le départ de figures emblématiques du gouvernement, s’il se confirmait, pourrait être interprété comme un signal fort, annonçant une possible recomposition des forces politiques et une nouvelle ère d’alliances en vue d’octobre 2025. Le système politique camerounais semblerait en pleine évolution, et l’avenir pourrait réserver des surprises, redéfinissant les équilibres et les ambitions dans le pays. La réaction du parti au pouvoir, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), et de son président national, Paul Biya, serait désormais très attendue.

Gérald Nyatte

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