C’est à la faveur d’un séminaire de formation déroulé, le 21 juillet 2023, à l’École Nationale Supérieure des Travaux Publics de Yaoundé, sous la modération du Directeur général des Travaux d’Infrastructures, Benoît Parfait Mbole Mbole, représentant le Ministre des Travaux publics.
L’École Nationale Supérieure des Travaux Publics de Yaoundé a servi de cadre, le 21 juillet 2023, à un séminaire de formation d’une soixantaine d’ingénieurs de génie civil. C’est à la suite de la réorganisation, par le Ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi, des équipes de suivi de certains projets par des ingénieurs de projets à la direction des Investissements routiers.
Les échanges étaient modérés par le Directeur général des Travaux d’Infrastructures, Benoît Parfait Mbole Mbole, représentant le Ministre des Travaux publics.
« Il faut dire que le Ministre des Travaux publics a mis à jour les équipes de suivi de certains projets d’infrastructures. Compte tenu de ce qu’on a noté un certain laxisme dans le suivi desdits projets et qu’on a noté de fortes attentes des populations avec le suivi citoyen que l’on a observé, il était de bon ton que ces équipes soient mises à jour, leur rappeler les dispositions contractuelles qui doivent être respectées pour que le suivi soit dorénavant plus efficace et que le rendu puisse permettre au maître d’ouvrage d’adresser les problématiques qui empêchent la bonne exécution des travaux, trouver des solutions pour que ces projets s’exécutent mieux et que l’on puisse rendre les ouvrages dans les délais aux populations », a fait savoir le représentant du Mintp, à la fin de la rencontre.
« Le maître d’ouvrage attend donc que l’ingénieur soit beaucoup plus présent sur le chantier et que sa présence contribue à l’amélioration de la qualité de l’exécution des travaux, qu’ils respectent les règles de l’art, qu’il n’y ait pas de blocage qui ne soit porté à son attention, parce qu’il a pour objectif de lever toutes les contraintes qui empêchent l’évolution des projets », a relevé Benoît Parfait Mbole Mbole.
Guide de l’ingénieur
« Le Ministre des Travaux publics a bien voulu développer des outils pour faciliter le quotidien des ingénieurs. Dans cette panoplie d’outils, il y a le Guide de l’ingénieur de suivi, qui est un instrument qui permet à l’ingénieur de savoir ce qu’il a à faire, comment le faire et quand le faire, pour harmoniser les comportements des uns et des autres dans leurs obligations techniques et administratives », a indiqué le chef de la Cellule des projets routiers à financement conjoint au Mintp, Maurice Djontou, paneliste.
« J’ai été invité à faire un peu un partage de ces outils-là surtout en ce qui concerne la descente de l’ingénieur sur le terrain. Il a un certain nombre de contrats qu’il doit administrer, celle de la mission de contrôle et celle de l’entreprise. On a développé un canevas qui oriente le comportement de l’ingénieur, ce qu’il doit vérifier, sur quoi insister… », a-t-il expliqué, avant de relever que « Ce qui peut empêcher un ingénieur à faire son travail, ça peut dépendre plus de lui que de quelqu’un d’autre, parce que le ministre lui a fait confiance, lui a donné une responsabilité. C’est à lui maintenant de déployer sa capacité intellectuelle, technique pour faire avancer un projet. La première chose à comprendre, c’est qu’il travaille avec une équipe; il n’est pas seul; il ne devrait pas se mettre dans le comportement d’un gendarme vis-à-vis des usagers. L’entreprise, la mission de contrôle et le maître d’ouvrage font équipe pour mettre en œuvre un projet. Dès qu’il a cet esprit, tous les problèmes qui peuvent survenir dans le chantier nécessitent un travail d’équipe, pour trouver des solutions et avancer. Notre rôle, c’est d’accompagner l’entreprise pour pouvoir construire l’ouvrage pour lequel la commande a été passée. Et, le succès sera celui de toute l’équipe et l’échec restera celui de toute l’équipe. Il a donc tout intérêt, en tant qu’ingénieur de suivi, de se mettre à fond pour pouvoir converger tout le monde vers un seul et même objectif à savoir : construire l’ouvrage en animant les équipes pour atteindre cet objectif. Donc, le rôle de l’ingénieur, c’est d’accompagner sans être complice ».
Condition de l’ingénieur
S’agissant de la condition de l’ingénieur, il ressort des échanges que la « Préoccupation forte à laquelle font face la majorité des ingénieurs de suivi, ce sont les moyens limités mis à leur disposition pour le suivi, parce que quand c’est l’entreprise qui doit gérer l’ingénieur de suivi, notamment son déplacement, son hébergement, il n’est plus libre dans son contrôle, son suivi. Mais, le Directeur général des Travaux d’Infrastructures nous a rassurés que c’est une préoccupation majeure du Ministre des Travaux publics, qui a mis à disposition des véhicules, il a demandé qu’on fasse remonter les besoins et il verra dans quelle mesure les ingénieurs de l’administration ne devront plus être considérés comme des clochards », a confié, à la fin du séminaire, un ingénieur frappé du sceau de l’anonymat.
Bertrand TJANI