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Cameroun: le Dg de la Cnps fait le tour d’horizon de l’actualité sur la sécurité sociale

Noel Alain Olivier Mekulu Mvondo Akame était l’invité de la Cameroon Radio Television, le 5 avril 2021.

Couverture santé universelle, retraite, prévention des risques professionnels, assurance volontaire, pensions, allocations familiales et autres prestations étaient au menu de la grande interview que le Directeur général de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (Cnps) a accordée, le 05 avril 2021, à Cameroon Radio Television (Crtv). Répondant à la question de savoir pourquoi la couverture santé universelle (Csu : Ndlr), sujet d’actualité au Cameroun, n’est pas opérationnelle, Noël Alain Olivier Mekulu Mvondo Akame indique qu’il s’agit d’une politique qui interpelle l’ensemble du gouvernement du Cameroun. «Je crois que le gouvernementest engagé en mettre en œuvre cettecouverture santé universelle. Quant au timing, vous savez, il y a deschoses qu’on prévoit et qu’on ne peut pastoujours réaliser dans le temps prévu. Mais,je crois savoir que, moi-même, j’y ai participé,ces derniers jours, à certains travaux y relatifs.Je crois que le gouvernement est décidéde mettre tout en œuvre pour cette couverture santé universelle dans lesmeilleurs délais», espère le Directeur général de l’entreprise, visiblement optimiste : «Oui! Il n’y a pas lieu d’être particulièrement pessimiste. C’est vrai qu’il y a toujoursdes réajustements et entre l’idéal querecherchait le gouvernement et la réalité deterrain, il y a parfois un hiatus qu’il faut simplementcombler. Je crois savoir que ce hiatusest en train d’être comblé. C’est unequestion technique, moins que politique(…). La volonté politique est réelle, le Présidentde la république l’a demandé, le gouvernementest en train d’y travailler. Aprèsles observations qui ont été faites par certains,le gouvernement a juste sa proposition. Et, il reviendra très bientôt pour satisfairela prescription du Président de la république.Il ne faut pas désespérer, ça viendraassurément».

Embrayant sur le volet de l’assurance volontaire destinée aux travailleurs indépendants et ceux du secteur informel, la Cnps a procédé à l’enregistrement de 85.000 immatriculations en 2015, 16.000 en 2018 et plus de 18.000 en 2019. Il est clair que l’opération n’attirant plus grand monde comme à son lancement mérite quelques réajustements. «D’abord, c’estun phénomène normal statistiquement parlant. Les débuts sont toujours très enthousiasmants. Il y a une espèce d’inflexion d’immatriculationlorsqu’un nouveau produit estlancé, avec ce que cela suppose commecommunication, implication de tous… Nousavons adopté deux stratégies en deuxvolets : premier volet, c’est de ré intensifier lacommunication. Cette fois-ci, nous sommesen communication dans des équipes de travailavec le gouvernement, et certains partenaires au développement, pour booster ceproduit ; nous avons un programme quireprend dès ce mois d’avril, on l’espère.L’autre volet, c’est de réajuster un peu le produit.Si le produit n’est pas tout à faitattrayant, il faut le réajuster», fait savoir le Dg, avant d’ajouter : « Dans nos enquêtes réalisées, il nous a été révélé que nos clients potentiels qui ont du mal parfois à se positionner sur le long terme, puisqu’il s’agit du secteur informel, souhaitent avoir des prestations de courts termes».

Diligence

Le Directeur général, pour ce qui est des départs à la retraite, a informé que la Cnps organise des rencontres de formations et de sensibilisation aux travailleurs appelés à faire valoir leurs droits à la retraite. Objectif, « proposerune manière de s’y préparer et surtoutde s’engager dans certains projets qui peuventêtre porteurs de revenus qui peuvententraîner une espèce d’enthousiasme, d’épanouissementsupplémentaire, parce quece n’est pas la fin de la vie».

En ce qui concerne les longues files d’attentes parfois pénibles dans certaines agences Cnps, il n’y a pas lieu de s’alarmer : « On confond beaucoup. Dès qu’on estretraité, on pense à la Cnps. Non, la Cnps negère pas tous les retraités du Cameroun.

Nous gérons les retraités du secteur privé, et parapublic. Ceux dont vous avez vu les files s’allonger ne sont pas les nôtres. Les nôtres ont un traitement plus qu’honorable. Ils ne s’alignent pas à nos guichets. Il suffit qu’on leur envoie un message. Et, lorsque leur pension arrive, ils vont la percevoir à la banque, à une micro finance ou à distributeur de billets. Chez nous, on ne fait pas de queue, on ne fait pas de lignes(…). Si vous déposez votre dossier aujourd’hui, à la fin du mois vous avez votre pension. Tous les 27, on perçoit sa retraite. C’est un mois au maximum. Nous avons d’abord réduit le temps des procédures, nous avons réduit les étapes et nous avons automatisé les procédures. Donc, dès lors qu’elles sont dématérialisées, vous comprenez que le temps n’est plus un obstacle. Au contraire, il devient un allié pour nous, pour le bénéficiaire de la prestation. Ça, c’est pour les pensions. Pour les allocations familiales et autres prestations de court terme, c’est quasi immédiat».

S’agissant du relèvement des allocationsfamiliales voulu par le Chef de l’État, Paul Biya, « nous attendons encore la formalisation réglementaire de cette décision qui va survenir certainement. En matière d’allocations, cela va nous coûter environ 08 milliards. Nous nous sommes préparés, nous n’avons aucune sorte d’inquiétude ».

Pour le Dg de la Cnps, la reconsidération de l’âge de départ des fonctionnaires et autres agents de l’État à la retraite est une mesure sociale et économique, « parce que cela permet à ceux quiont travaillé durement, je présume, tout aulong de leur carrière, de se reposer à 60 ans qui, ne l’oublions pas, est un âge supérieur àcelui de l’espérance de vie au Cameroun, quiest d’à peu près 56 ans. C’est aussi unemesure économique dans la mesure où, rallongeantla durée de cotisation, cela donneun répit et une trésorerie supplémentaire àla Cnps ou à l’État qui diffère le paiement dela pension. Il faut avoir cotisé au moins 15ans (180 mois), pour bénéficier d’une pension.En dehors de ça, il y a ce qu’on appelle une allocation qui vous est versée en une seule fois».

Les risques professionnels, quant à eux, reposent sur leur prévention. «La loi nous donne les pouvoirs en matière de prévention des risques professionnels, c’est-à-dire, de maladies professionnelles et d’accidents de travail. Il ne suffit pas de réparer lorsque l’accident est survenu ou la maladie, mais il s’agit surtout, de notre point de vue, de prévenir, de faire en sorte que ni l’accident, ni la maladie ne survienne. Nous mettons un accent particulier à cette prévention, tout le mois d’avril de chaque année», a précisé Noël Alain Olivier Mekulu Mvondo Akame. Plus qu’une communication de routine, la dernière sortie médiatique du patron de la Cnps, sur les ondes de la radio télévision de l’État, a permis à l’opinion publique d’être davantage éclairée sur les enjeux de l’heure en matière de sécurité sociale au Cameroun.

Bertrand TJANI

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