Le terrain litigieux est situé à Yaoundé à un jet de pierre de la poste centrale. Le chef de l’État appelé à la rescousse.
Le terrain d’une superficie de 1533 mètres carrés, objet de la querelle, est situé face à la boulangerie qui côtoie l’ancien stationnement de Mbalmayo sur la route qui mène vers Mvog-Mbi partant de la poste centrale de Yaoundé.
Selon le conseil, Me Bilong Antoine Prosper, il s’agit d’une propriété de la famille Nkodo Clément acquise depuis plus de quatre décennies. A en croire la même source, cette parcelle de terrain est occupée par la société Corecam, grâce à la Communauté urbaine (ancienne appellation).
Par quelle alchimie la mairie de la ville a-t-elle cédé ce terrain ? La question taraude les esprits de nombre d’observateurs de la scène.
Face à la situation, rapporte la même indiscrétion, les ayant-droits saisissent en 2020 l’entreprise mise en cause pour qu’elle fasse une offre d’achat en cas de besoin. Sans succès.
Il faut relever que Me Bilong va également saisir le Ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières après que ce département ministériel a signé une déclaration d’utilité publique par un arrêté datant du 05 juillet 2021, laquelle a d’ailleurs fait l’objet d’une demande le même jour.
Le conseil de la succession Nkodo déploie plusieurs arguments, qui militent en faveur de son client. Il s’agit de l’article 91 de la loi numéro 2004-003 du 21 avril 2004 régissant l’urbanisme au Cameroun; l’article 15 du décret numéro 87/1872 du 16 décembre 1987 portant application de la loi numéro 85/9 du 04 juillet 1985 relative à l’expropriation pour cause d’utilité publique…
Il faut par ailleurs relever, selon le même conseil, qu’il n’y a pas eu de négociation préalable. Non plus de décret d’expropriation pris en compte. Néanmoins, Corecam S.a et la mairie de la ville reconnaissent le droit de propriété de la succession Nkodo Clément sur l’immeuble, objet du titre foncier numéro 8153/Mfoundi.
La justice ayant constaté que l’autorisation accordée à la société à occuper les lieux ne reposait sur aucune base juridique, rapporte une fois de plus le conseil, ordonnera l’expulsion de Corecam sous astreinte de 300.000 Fcfa par jour de retard.
Face à ce jugement rendu par le Tribunal de première instance de Yaoundé-Ekounou, fait davantage savoir Me Bilong, la partie opposée fait appel à la Cour d’appel du Centre. Le dossier est jugé irrecevable.
Au demeurant, l’on est tenté de se savoir ce que cache ce hold-up ? Bien malin qui y répondrait. Toujours est-il que la succession Nkodo est impuissante face à la situation.
Samuel MBARGA (correspondance particulière)