
Le pays s’est joint au monde entier le 21 février 2025 pour commémorer le 25e anniversaire de la journée internationale de la langue maternelle, réaffirmant l’importance de la diversité linguistique et du multilinguisme pour favoriser la dignité, la paix et la compréhension.
Le 21 février 2025 a été marqué par la célébration dans le monde en général et au Cameroun en particulier, un quart de siècle d’efforts pour préserver la diversité linguistique et promouvoir l’utilisation des langues maternelles. À l’occasion de cette journée, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la Culture (Unesco) a réaffirmé son engagement en faveur de la diversité linguistique et invite ses États membres à célébrer la journée dans autant de langues que possible afin de rappeler que la diversité linguistique et le multilinguisme sont essentiels pour le développement durable. Cette année, le Cameroun a célébré cette journée avec ferveur, mettant en lumière la richesse et la diversité linguistique du pays. Comme depuis plusieurs années, les académies de langues camerounaises, les établissements scolaires, les organismes nationaux et internationaux, les ministères et autres structures intéressées ont rivalisé d’adresse à travers de nombreuses manifestations publiques. On a ainsi assisté aux discours, aux conférences, aux jeux, aux concours, aux prestations linguistiques et attractions diverses axées sur le rôle essentiel de la diversité linguistique et du multilinguisme dans la formation. L’occasion a été également donnée aux autorités éducatives camerounaises au niveau national, au niveau régional et au niveau local d’exalter l’importance de l’intégration en cours des langues et cultures nationales dans le système éducatif formel, de la maternelle à l’enseignement supérieur en passant par l’enseignement primaire et l’enseignement secondaire.
Par ailleurs, il faut relever qu’au Cameroun, quarante-trois écoles primaires-témoins donnent des cours de langues locales. Depuis 2013, l’initiative Écoles et Langues Nationales en Afrique (ELAN-Afrique) favorise l’apprentissage de cinq langues nationales au primaire (duala, ewondo, bassa’a, fulfulde et ghomala). Pour accompagner la jeunesse camerounaise dans cette initiative, certaines structures mandatées qui valorisent la langue maternelle telles que ; l’Unesco, la Sil, Captal, Cerdotola, le Ministère des Art es de la Culture œuvrent en synergie. Cette promotion porte déjà ses fruits. Il est par exemple exigé lors de l’élection Miss au Cameroun, que chaque candidate parle en langue maternelle. La place de la langue maternelle dans l’éducation est aujourd’hui souhaitée par les acteurs et les observateurs du système éducatif camerounais. La langue maternelle est un outil de conservation et de valorisation de la culture à travers les contes, les fables, les légendes. « La langue maternelle est un cadeau de Dieu, nous devons avant toute chose l’apprendre, c’est là la fondation d’une vie chapeautée par le développement. Elle est pour la culture l’instrument de transfert des valeurs à la jeunesse et permet d’avoir une bonne visibilité sur le bonne », a indiqué Holet Djeou, enseignante et promoteur de langue maternelle.
A titre de rappel, la célébration de la journée internationale de la langue maternelle a été approuvée à la Conférence générale de l’Unesco en 1999 et est observée dans le monde entier depuis 2000, en hommage aux quatre étudiants assassinés le 21 février 1952, pour avoir usé officiellement de leur langue maternelle Bengali au Bangladesh.
Ernesthine BIKOLA