C’est l’essentiel à retenir de l’atelier organisé par Caritas Afrique qui a eu lieu, du 30 octobre au 02 novembre dernier, au siège de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun.
En Afrique, les femmes représentent plus de la moitié de la population, mais elles sont souvent exclues des processus décisionnels. Selon le Rapport sur le développement humain 2020, les femmes africaines occupent seulement 24% des sièges parlementaires. Cette sous-représentation a des conséquences importantes sur la vie des femmes et des communautés.
Ainsi, plusieurs délégations de femmes issues des pays d’Afrique et d’autres continents, ont pris part à l’atelier organisé par Caritas Afrique qui a eu lieu, du 30 octobre au 02 novembre dernier, qui avait pour objectif principal, de renforcer les capacités de leadership des femmes, un enjeu crucial dans un contexte où leur voix et leur participation sont plus que jamais nécessaires pour bâtir une société plus juste et équitable. « Parce que nous croyons qu’avec elles, on peut effectivement parvenir à un monde meilleur de paix, de justice et de stabilité. C’est la femme qui donne la vie, donc elle peut comprendre des choses aussi importantes que la paix », a relevé le président de la Conférence épiscopale national du Cameroun. Il s’agissait d’un appel à la reconnaissance du rôle central des femmes dans la société, un rôle qui doit aller au-delà de la simple exécution des décisions pour inclure leur participation active dans les processus décisionnels.
En effet, l’atelier a permis d’affirmer la nécessité d’une plus grande implication des femmes dans les instances de décision, tant au sein de l’église que dans la société civile. Les participantes ont été encouragées à revendiquer leur place et à assumer des responsabilités qui leur incombent. « Quand la femme commence à bien jouer son rôle, tout le monde en bénéficie », a souligné un intervenant, illustrant ainsi l’impact positif d’un leadership féminin fort sur l’ensemble de la communauté. Prenant la parole a au cours de la cérémonie officielle d’ouvertures des travaux, Monseigneur Mbarga, l’archevêque de Yaoundé, a également mis en avant l’importance de donner aux femmes l’espace nécessaire pour s’exprimer, non seulement dans l’administration, mais dans tous les domaines de la vie sociale. « La femme africaine a sa place traditionnelle, mais nous voulons aller plus loin en lui donnant l’espace où elle peut s’exprimer », a-t-il affirmé, soulignant la nécessité d’une transformation des mentalités pour permettre aux femmes de s’épanouir pleinement.
L’un des moments forts de cette conférence a été l’Atelier de réflexion théologique sur le rôle de la femme dans le leadership, animé par Monseigneur Pierre Tcibangu. Cet atelier a permis d’explorer les fondements théologiques du leadership féminin et son importance dans l’église en Afrique. En intégrant une perspective spirituelle à la question du leadership, les participantes ont pu réfléchir à leur rôle non seulement en tant que leaders, mais aussi en tant que vecteurs de changement au sein de leurs communautés. Les bienfaits de cette initiative de Caritas Afrique sont multiples. En renforçant les capacités de leadership des femmes, l’organisation contribue à l’émergence d’une nouvelle génération de leaders capables de promouvoir la paix, la justice et la stabilité. Dans un contexte africain souvent marqué par des inégalités de genre et des conflits, l’implication accrue des femmes dans les processus décisionnels est essentielle pour construire des sociétés résilientes et inclusives.
Pour le Cameroun en particulier, cette initiative arrive à un moment où le pays fait face à des défis socio-économiques et politiques importants. En favorisant le leadership féminin, Caritas Afrique ouvre la voie à une transformation positive qui pourrait avoir des répercussions durables sur le développement du pays. En effet, lorsque les femmes sont habilitées à prendre des décisions, elles apportent des perspectives nouvelles et des solutions innovantes aux problèmes qui touchent leurs communautés.
Ernesthine BIKOLA