A l’occasion du décret du 08 juillet 2020, fixant le coefficient de revalorisation de certaines pensions de vieillesse, d’invalidité et de décès payées par la Caisse nationale de Prévoyance sociale (Cnps), le top manager de l’organisme camerounais de sécurité sociale a répondu aux questions de la presse camerounaise.
Quelle est votre réaction à chaud, après le décret du Chef de l’État, fixant le coefficient de revalorisation de certaines pensions de vieillesse, d’invalidité et de décès ?
Vous vous en doutez bien, je ne peux qu’être satisfait et heureux d’une telle décision du chef de l’État, tel qu’il a promis il y a quelques temps. D’ailleurs, si j’étais le porte-parole des pensionnés, je dirais que je suis très content ce soir de cette décision extraordinaire, parce qu’un taux d’augmentation de 20% est quelque chose de très significatif sur le plan financier.
Pour le commun des camerounais, qui est concerné ?
Ceux qui sont concernés sont relativement nombreux. En effet, c’est tous les anciens pensionnés qui n’avaient pas bénéficié de la réforme de 2016. Elle avait opéré une réforme paramétrique sur les taux de cotisations et forcément a augmenté automatiquement le niveau des pensions de ceux qui bénéficieraient au nouveau régime. Donc, les travailleurs qui étaient en fonction depuis 2016. Mais, ceux qui bénéficiaient déjà de leurs pensions, donc qui ne contribueraient au nouveau système avaient leurs pensions déjà figées. C’est ceux-là qui bénéficient aujourd’hui du grand geste du Président de la République revalorisant ainsi le niveau des sommes qu’ils perçoivent.
De par la nature de l’entreprise dont vous avez la charge, vous êtes au courant des aspirations sociales de vos immatriculés. Cet acte du Chef de l’Etat rencontre-t-il forcement leurs doléances ?
Oui, tout à fait ! D’ailleurs, nous sommes en contact avec eux au quotidien. Beaucoup exprimaient cette doléance, pour avoir une espèce de coup de fouet dans leur pouvoir d’achat, et nous leur recommandions simplement de la patience. Car, lorsque le Chef de l’Etat promet, il le réalise toujours. Voilà la preuve !
Selon ce décret, le coefficient de 20% est d’application dès le 01er août 2020. On imagine que l’impact financier est considérable. Dans vos fichiers, combien de vos immatriculés sont-ils concernés par cette mesure ? Et combien cela va-t-il vous coûter ?
Les chiffrent provisoires tournent autour de 100.000 bénéficiaires. Et l’impact financier tourne autour de 15 milliards Fcfa. C’est significatif, mais supportable.
Le décret du Président est d’application immédiate. On l’a dit, on imagine que forcément, ça induit un certain nombre de réajustements de la Cnps dont vous avez la charge ?
Nous fonctionnons avec un système informatique relativement moderne. Ce qui fait que nous paramétrons chaque fois qu’il y a une modification de ce type. Cela va être fait demain matin, sinon dès ce soir. Et, je puis vous assurer que dès le payement des prochaines pensions, ils les percevront là au nouveau taux.
La question qu’on peut également se poser à la Cnps est : quelle est la soutenabilité de ce type de mesure ?
Vous vous doutez bien que nous avons des moyens de soutenir, et que lorsque le Président de la République décide, il faut trouver les moyens. Je me souviens qu’il y a quelques temps, il nous avait déjà demandé de réfléchir à cette question, et nous pensions depuis ce temps-là avoir les moyens d’y faire face. La situation n’a pas changé. Donc, je voulais rassurer à tous ces pensionnés bénéficiaires qu’ils recevront dès le mois prochain leurs pensions au nouveau taux.
Ce n’est pas un secret, peut-on avoir une idée des réplications financières ?
Au plan financier, cela devrait représenter entre 12 et 15 milliards Fcfa par an. C’est soutenable, c’est faisable nous sommes préparés.
Donc la Cnps est prête ?
Absolument. Nous n’avons pas de difficultés particulières à payer les nouvelles pensions. Nous y sommes préparés et nous y ferons face. D’ailleurs, avec beaucoup j’aurais dit de joie, mais surtout de fierté, de pouvoir assumer une décision présidentielle, c’est naturel et c’est important.
Selon vous, le travailleur devrait-il être plus optimiste ?
L’optimisme est d’abord dans la nature des choses. Pour avancer, il faut être optimiste. Et dans l’occurrence, c’est une preuve supplémentaire qui devrait conditionner, nourrir l’optimisme des Camerounais.
D’après les échos qu’on a eus, même au niveau des pensions, ça va plus vite maintenant…
Oui ! Nous prenons en charge nos pensionnés dès le mois qui suit leur départ à la retraite. Il n’y a plus de difficultés de ce point de vue. Les procédures sont allégées au grand bien de nos assurés sociaux.
Décryptée par B. TJANI et E. BIKOLA