Fatiguée par l’interminable casse-tête du Brexit, la locataire du 10, Downing Street a annoncé ce vendredi qu’elle démissionnerait le 7 juin.
Sa décision était attendue, et déjà annoncée par la presse britannique cette semaine.
La voix étranglée par l’émotion, elle a précisé qu’elle démissionnerait de ses fonctions de cheffe du Parti conservateur, et donc de cheffe du gouvernement, le 7 juin, dans une allocution prononcée devant le 10, Downing Street. Elle a exprimé, au bord des larmes, « un profond regret de ne pas avoir été capable de mettre en oeuvre le Brexit ».
Après cette annonce, Emmanuel Macron a salué le « travail courageux » de Theresa May, et appelé à « une clarification rapide » sur le Brexit. « Il est trop tôt pour spéculer sur les conséquences de cette décision. Les principes de l’Union Européenne continueront à s’appliquer, notamment la priorité à préserver le bon fonctionnement de l’UE, ce qui nécessite une clarification rapide », a ajouté le chef de l’Etat.
Il a par ailleurs estimé que cette décision « doit aussi rappeler, dans un moment de choix important, que les votes de rejet sans projet alternatif conduisent à une impasse », en faisant allusion aux élections européennes de dimanche et au Brexit.
De son côté, la chancelière Angela Merkel a fait savoir qu’elle « respectait » la décision de son homologue britannique et qu’elle tenait « à ce que le gouvernement allemand soigne sa coopération étroite avec le gouvernement britannique (…) et cela restera ainsi ».
Pour la petite histoire
Theresa May, 62 ans, avait pris la tête de l’exécutif en juillet 2016, peu après que les Britanniques eurent voté à 52% en faveur du Brexit lors du référendum du 23 juin 2016. Mais la dirigeante n’est pas parvenue à rallier derrière sa vision de la sortie de l’UE une classe politique profondément divisée sur la question, à l’image de la société britannique.
L’ancien ministre des Affaires étrangères britannique Boris Johnson, champion des Brexiters, fait partie des favoris pour remplacer la Première ministre du Royaume-Uni. Ce vendredi, il a réagi à la démission de Theresa May en déclarant : « Il est temps de mettre en oeuvre le Brexit. »
L’accord de divorce qu’elle a négocié avec Bruxelles a été rejeté à trois reprises par les députés, ce qui a contraint l’exécutif à repousser au 31 octobre au plus tard le Brexit, alors qu’il était initialement prévu le 29 mars, et à organiser les élections européennes en catastrophe.
Mardi, elle a présenté un plan de la « dernière chance » prévoyant une série de compromis pour tenter de convaincre les parlementaires. En vain : le texte a fait l’objet d’un déluge de critiques tant de l’opposition travailliste que des eurosceptiques de son propre parti, entraînant ainsi la démission mercredi soir de la ministre chargée des relations avec le Parlement, Andrea Leadsom.
Le projet de loi, que Theresa May comptait faire voter la semaine du 3 juin, ne figure pas au programme législatif annoncé jeudi par le gouvernement aux députés.
Source : l’express.fr